ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 
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ABEILLE

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ANATOMIE

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Apis florea Fabricius.
Abdomen
dorsal.

 
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-----ABDOMEN-----
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 Notez les zones tomenteuses (latin tomentum, � l'aspect de duvet) classiques, sur les tergites 3 � 6 (telson, pygidium ou plaque pygidiale). Les bandes tomenteuses color�es sont appel�es fasciae (sing. fascia, bande en latin).


ABDOMEN ( I )

INTRODUCTION
LES STRUCTURES CIRIERES
L'APPAREIL VULNERANT
LE VENIN
LA GLANDE DE KOSCHEVNIKOV
LA GLANDE DE DUFOUR

 
ABDOMEN ( II )

LA GLANDE DE NASANOV
L'APPAREIL REPRODUCTEUR M�LE

 
ABDOMEN ( III )

L'APPAREIL REPRODUCTEUR DE LA REINE
 
 


INTRODUCTION
 

Ce dernier tagme du corps de l'abeille contient la plupart des organes vitaux de l'animal (voir ANATOMIE INTERNE - SCHEMA, ANATOMIE - MORPHOLOGIE). Les Hym�nopt�res se divisent en deux sous-ordres, dont les repr�sentants de l'un, les Symphytes, se caract�risent par un abdomen prolongeant le thorax, alors que ceux appartenant aux deuxi�me, les Apocrites (dont les abeilles, bien s�r), poss�dent un premier segment abdominal, le propod�um, fusionn� avec le thorax. On a coutume d'appeler "abdomen vrai" l'abdomen entier de l'animal, constitu� du propodeum et de l'abdomen apparent (ou gastre, gaster, de gast�r, gastros : le ventre, en grec), aux segments bien distincts, en forme d'anneaux ou d'arceaux.
 
La tr�s grande majorit� des Apocrites pr�sentent une constriction plus ou moins marqu�e � la jonction du propod�um et du gastre, qu'on appelle p�tiole ou plus commun�ment "taille de gu�pe". Si le gastre est allong� on le dit p�tiol� (chez la gu�pe, par ex.), autrement il est dit sessile (chez l'abeille, par ex.). Comme le reste du corps, l'abdomen de l'abeille est scl�rifi� et on ne compte habituellement que les scl�rites apparentes, celles du gastre, donc, n�gligeant la premi�re, celle du propod�um, int�gr� au thorax, rappelons-le. Les scl�rites du dos (tergites) forment le tergum et les scl�rites du ventre (sternites) le sternum (partie ventrale). La femelle de l'abeille domestique (Apis) poss�de six tergites, six sternites et neuf paires de stigmates ou spiracles (Latreille avait propos� spiracule), qui sont des orifices respiratoires, trois paires thoraciques et six paires abdominales (7 pour le m�le, en g�n�ral une paire de stigmate par segment, voir image 2).

 
1a.  

1b

 

 2.


 

 3.

 1a. Abeille domestique, vue sch�matique du c�t� dorsal

1b. Apis Cerana, abdomen, tergum tomenteux sur les tergites 3 � 6 (telson, pygidium ou plaque pygidiale) avec fasciae.
    2. Abeille domestique, ouvri�re, sch�ma morphologique du gastre ventral
  3. Euglossa paisa (Apidae/Apinae/Euglossini/Euglossa), Vue du sternum, aux sternites plut�t glabres, de l'extr�mit� des tergites et du dard.

Les tergites couvrent en partie les sternites mais le syst�me musculaire ing�nieux de l'insecte permet, gr�ce aux apod�mes souples, le repli ou l'extension des segments du gastre :

 Abeille Apis mellifera, sch�mas des muscles de l'abdomen femelle (premiers segments) et m�le.
 

"Il existe une tr�s grande variation morphologique au niveau des sternites 2 � 6 du gaster chez les abeilles et les gu�pes femelles appartenant aux Apoidea. Cette variation inclut des diff�rences dans l'importance du d�veloppement de l'ant�costa, de l'acrosternum, du gradulus, des apod�mes sternaux, des r�gions post�ro-lat�rales, ainsi que dans la taille et la forme de la r�gion postgradulaire entre les taxons. Il y a aussi une variation individuelle consid�rable des sternites 2 � 6. Une partie de cette variation est coh�rente d'un taxon � un autre, par exemple, la divergence croissante vers l'avant des apod�mes sternaux et le rapport d�croissant de la largeur arri�re des sternums les plus post�rieurs sur leur largeur ant�rieure. D'autres caract�ristiques varient de fa�on irr�guli�re d'un sternum � l'autre chez un m�me taxon ou entre les taxons, par exemple, la pr�sence ou l'absence de gradulus ou de lignes pr�marginales sur les diff�rents sternums. La variation est maximale sur le dernier sternite externe, soit le sixi�me, qui pr�sente de nombreux caract�res apomorphes, particuli�rement chez les Andrenidae et les Apidae cleptoparasites. L'utilit� potentielle des caract�res du sternum dans les �tudes phylog�n�tiques fait l'objet d'une discussion. Il semble exister une variation particuli�rement utile de la forme de sternite 6 chez les diff�rentes lign�es d'Apidae cleptoparasites, reli�e probablement aux techniques diverses qu'elles emploient pour s'introduire dans les cellules des abeilles h�tes. Les caract�ristiques du sternum pourraient contribuer � mettre en �vidence les relations entre ces taxons qui affichent souvent, par ailleurs, une forte convergence morphologique."

extrait de :
http://rparticle.web-p.cisti.nrc.ca

Une nouvelle fois, et de mani�re importante pour l'abdomen, la sp�cialisation sexuelle des abeilles modifient les structures anatomiques, particuli�rement chez les abeilles domestiques, o� l'ouvri�re est la seule � poss�der des glandes ciri�res ou la glande de Nasanov (voir aussi LES GLANDES). Les femelles poss�dent un appareil vuln�rant muni d'un dard (ou aiguillon) venimeux remplac� chez le faux-bourdon par un appareil reproducteur. Cependant, cette sp�cialisation sexuelle n'est pas toujours aussi simple. Ainsi, chez Melipona scutellaris (Apidae : Meliponinae), les ouvri�res sont beaucoup plus semblables aux m�les qu'aux reines, � la fois dans leur morphologie et leur comportement. Les deux, en effet, ne poss�dent pas d'aiguillon et ont en commun le m�me comportement de butinage, la production et le travail de la cire (idem pour sa composition), le m�me soin au couvain, la pratique de la trophallaxie, etc... Dans le m�me ordre d'id�e, on sait que les jeunes reines vierges Melipona bicolor produisent de la cire, mais diff�rement des ouvri�res (idem A. mellifera, ci-dessous), uniquement gr�ce � la glande cutan�e, sous le 3e tergite.
Citons une derni�re particularit�, situ�e cette fois sous le 4e tergite des femelles Schwarziana quadripunctata (Apinae, Meliponini), une glande appel�e glande tergale ou glande dorsale ((Vierling & Renner 1977, Cruz-Landim & Reginato, 1999) :


 

LES -GLANDES- CIRIERES
 
   Micrographie SEM du 6e sternite femelle de Monoeca haemorrhoidalis (Apinae) portant une lamelle de cire
 

Au dos de chacun des 3e, 4e, 5e et 6e sternites du gastre (4e � 7e de "l'abdomen vrai") des ouvri�res Apis Mellifera se trouvent, par paire, ce qu'on appelle les "miroirs � cire", ou plaques ciri�res, sous lesquels se trouvent les glandes ciri�res qui s�cr�tent la cire, proche de celle qui prot�ge la cuticule de l'animal mais qui ne poss�de pas de c�ment (voir ANATOMIE-MORPHOLOGIE, sch�ma d'un t�gument). Cette cire, qui a la propri�t� d'�tre hydrophobe, est ensuite excr�t�e en lamelles (ou �cailles, voir image 2, plus haut) au travers de la fine membrane cuticulaire des miroirs (environ 2 � 4 �m d'�paisseur), elle-m�me s�cr�t� par les cellules �pith�liales :

sch�ma des structures ciri�res : glandes ciri�res, miroirs � cire, oenocytes, cellules adipeuses (trophocytes), et du d�veloppement et r�gression des glandes ciri�res.

Plus que de glandes ciri�res il faut parler de complexe glandulaire dans la production de la cire de l'abeille. On y distingue trois types de cellules : les cellules �pith�liales (parties de l'�pith�lium), les oenocytes et les adipocytes et leurs activit�s synchrones d�pendent de l'�ge de l'abeille. Les adipocytes sont riches en r�ticulum granulaire, en lipides (esters) et en glycog�ne pour bien couvrir les besoins �nerg�tiques des complexes glandulaires. Les cellules �pith�liales sont li�es en un syst�me jonctionnel complexe (desmosome, desmosome cloisonn�, jonction serr�e) recueillant les prot�ines de l'h�molymphe (lipophorines), qui traversent l'�pith�lium au travers de longues citernes de r�ticulum endoplasmique agranulaire, tout comme les hydrocarbones et les acides gras produits par les oenocytes, qui contiennent en abondance r�ticulum et structures lytiques (capables de lyse : destruction de cellules virales). De l'�pith�lium, les �l�ments qui se sont compos�s pour former la cire gagnent la cuticule, au niveau des miroirs de cire, le long de structures fibrillaires (tonofibrilles, en particulier) : canaux poraires et canaux ciriers �picuticulaires, que l'on pourra visualiser sur ANATOMIE-MORPHOLOGIE, sch�ma d'un t�gument).
 

 
 L'APPAREIL VULNERANT    
     sch�ma de l'appareil vuln�rant de l'abeille domestique ouvri�re.
 
 

C'est l'appareil qui blesse (du latin vulnerare : blesser, vulnus : blessure), l'appareil � venin, et nous avons d�j� vu que, si le m�le de l'abeille domestique en est d�pourvu, ce n'est pas le cas de toutes les abeilles m�les (mais de la quasi-totalit�), et � l'inverse, certaines femelles en sont d�pourvues. L'appareil � venin est une modification d'un organe de l'appareil reproducteur, l'oviscapte : Chez les insectes, c'est un type d'ovipositeur (organe de ponte des insectes et acariens), qui forme un appendice de l'abdomen de la femelle et de certains m�les. L'oviscapte permet de guider l'oeuf au moment de la ponte, mais aussi � percer les v�g�taux ou les animaux ou encore forer le sol (on parle alors de tari�re), selon la nidification particuli�re � l'animal.

L'appareil vuln�rant est situ� pr�s du rectum et comporte deux glandes v�n�ripares (du latin venenum : venin et parere : engendrer) : la glande acide et la glande alcaline, qui commencent � s'activer au 2e-3e jour de vie de l'abeille. La premi�re s�cr�te un liquide tr�s acide (toxique) et la seconde un liquide faiblement alcalin (atoxique, lubrifiant de l'aiguillon). Ces s�cr�tions se d�versent dans le r�servoir � venin, sorte de sac ou v�sicule piriforme et v�n�nif�re (du latin venenum : venin et fer, suffixe d�riv� de ferre, porter) et c'est un venin tr�s acide qui r�sulte de ce m�lange. Les glandes v�n�ripares montrent un pic d'activit�s vers le 15e jour de vie de l'animal. Une ouvri�re mature dispose alors de 100 � 150 pg (0,3 mg) de venin, bien moins qu'une jeune reine, qui en a 700 �g environ en r�serve.
 
Le venin est aspir� et inject� par le syst�me de l'aiguillon, ou dard venimeux et barbel� dont l'acquisition est le produit d'une �volution commune aux abeilles, aux gu�pes et aux fourmis. C'est un ensemble r�tractile actionn� par quatre muscles principaux, deux protracteurs et deux r�tracteurs et p�n�tr� par des trach�es et des fibres nerveuses (un autre, la furcula, permettrait d'actionner l'aiguillon) . Cet ensemble comporte deux stylets (ou lancettes) longs et creux, adoss�s l'un � l'autre pour former un sillon interne bien herm�tique et coulissant dans une pi�ce de chitine renfl�e, le gorgeret. A leur extr�mit�, les lancettes sont munies de dents barbel�es (barbules), neuf chez l'ouvri�re domestique, cinq chez les femelles f�condes. Si le fait de piquer d'autres animaux chitineux n'emp�che pas � l'abeille de r�tracter son dard, dans les chairs, par contre, les barbules s'agrippent de mani�re altern�e comme un harpon, prot�g�es de chaque c�t� par une gaine, creuse elle aussi, appel�e parfois la chambre de l'aiguillon. Ne pouvant cette fois sortir de la chair son aiguillon, la femelle se d�gage en d�chirant son appareil. Elle ne survivra pas � cet acte :

Apis mellifera, aiguillon, apr�s avoir piqu� une peau humaine .


LE VENIN
 

C'est un liquide complexe dans sa composition (plus de quarante composants), dont les mol�cules principales sont la m�littine, un polypeptide repr�sentant la moiti� de la mati�re s�che du venin et la phospholipase A2, un enzyme repr�sentant un peu plus de 10% de cette mati�re s�che, les autres compos�s ne d�passant jamais 3% de ce total, nous allons le voir dans le tableau ci-dessous, consacr� aux composants principaux du venin de l'abeille :


 
COMPOSITION PRINCIPALE DU VENIN DE L'ABEILLE

  ENZYMES
 % de masse s�che 

 Masse en nmol* /masse molaire* (M)

 commentaires 

    les parenth�ses sont extraites de :
    http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_
    textes_5/b_fdi_31-32/35060.pdf
 Phospholipase A2 10-12  0,23 / 22.000
 "Les phospholipases attaquent les phospholipides membranaires. La phospholipase A2 catalyse la d�acylation des phospholipides en position 2, lib�rant des lysophosphoglyc�rides et des acides gras � longue cha�ne, et modifiant ainsi la perm�abilit� membranaire. La pr�sence d'une lysophospholipase compl�te l'action de la phospholipase, et favorise une cytolyse. Chez l'abeille, la grande affinit� de la mellitine pour les phospholipides membranaires est un deuxi�me facteur de potentialisation de la phospholipase, aboutissant � une destruction irr�versible des fonctions membranaires, ayant pour cons�quence la lib�ration de composants cellulaires de haut poids mol�culaire, et, en cas de piq�res multiples, une h�molyse importante".
(...) Nombre de ces prot�ines sont de puissants allerg�nes
poss�dant en plus une activit� immunomodulatrice, non seulement les mol�cules de grande taille comme la hyaluronidase ou les phospholipases, mais aussi de petits peptides comme la mellitine ou l'antig�ne 5. Ainsi, une premi�re piq�re peut d�j� cr�er une sensibilisation au venin.

 Hyaluronidase 1-2  0,03

"La hyaluronidase est une enzyme non toxique par elle-m�me,
mais gui agit comme un facteur de diffusion du venin, capable
par cons�quent de majorer l'effet des composants toxiques, et
qui se trouve du reste dans presque tous les liquides biologiques".
 

 Phosphomonoest�rase acide 1,0  -  
 a-D-glucosidase 0,6  -  
 Lysophospholipase 1,0  0,03  
Hyaluronidase   -  40.000 (M)  
Est�rases
-
   

phosphomonoest�rase acide
 

 55.000 (M)
 

a-Glucosidase
 

170.000 (M)
 
 Lysophospholipase

 

 22.000 (M)
 
 PEPTIDES
-
   
M�littine  (Mellitine) 40-50  10-12 / 2900 M
 "peptide de 26 acides amin�s, elle poss�de une activit� h�molytique, par atteinte des phospholipides membranaires et potentialisation de l'action des phospholipases, un effet hypotenseur par vaso-dilatation capillaire, et une action histaminolib�ratrice. C'est le mieux connu des composants du venin, le type m�me des polypeptides ayant une activit� cytolytique".

 M�littine-F   0,01  0,003  
  Apamine  3  0,75
"peptide de  18 amino-acides neurotoxique capable de franchir la barri�re h�mato-m�ning�e, stimulant du syst�me nerveux central et p�riph�rique".
  Peptide d�granulant les mastocytes  2  0,6  
 S�capine   0,5  0,13  
  Tertiapine  0,1  0,03  
 Inhibiteur de prot�ase  -  -  
  Procamine A et B  1,4    2,0  
Kinines       

 Peptide MCD
 

 2600 (M)
 "histaminolib�rateur puissant augmentant la perm�abilit� capillaire"
 Apamine

 

  2000 (M)
 
 AMINES BIOGENES      
 Histamine 0,66-1,6    
Cat�cholamines 1) Dopamine  0,13-1    
2)  Noradr�naline  0,1-0,7    
 GABA   -    
 

*nmol (
nanomoles) : En chimie, la mole est une unit� de mesure de quantit� de substance. C'est la quantit� de substance qui renferme toujours le m�me nombre de particules, soit 6,022 x 10-23 (c'est le " nombre d'Avogadro "). On utilise g�n�ralement des millimoles, des micromoles ou des nanomoles. Pour convertir des grammes en moles, on divise le poids de la substance en grammes par sa masse molaire. Par exemple, la concentration du calcium dans le sang est de 95 � 105 mg/l et la masse molaire du calcium est 40. Donc le taux de calcium est de 2,4 � 2,6 mmol/l.

extrait de :
http://www.pratique.fr/sante/examcomp/em32a03.htm


*masse molaire (symbole M) : La masse molaire mol�culaire ou la masse d'une mole de mol�cules est la
masse mol�culaire relative (Mr) exprim�e en gramme par mole (g.mol
-1). On la calcule en effectuant la somme des masses molaires atomiques des atomes qui constituent la mol�cule. Exemples :
Masse molaire de l'eau : MH2O= 2.MH + MO = 2.1 + 16 = 18g.mol
-1
Masse molaire du m�thane : MCH4 = (1 x 12,01 g) + (4 x 1,008 g) = 16,04 g.mol-1

extrait de :
http://www.fundp.ac.be/sciences/enligne/transition/chimie/fichesderevision/revision6/massemolaire.htm


LA GLANDE DE KOSHEVNIKOV
 

La glande de Koschevnikov (ou Koshewnikow) doit son nom au zoologiste russe G. A Koschevnikov, qui le premier a mesur� tr�s exactement certaines parties de l'exosquelette des abeilles. En m�me temps que le dard de l'abeille lib�re son venin, la glande de Koschevnikov lib�re une quarantaine de ph�romones d'alarme tr�s actives mais de faible poids mol�culaire, principalement des esters, commune � diff�rentes ph�romones par ailleurs : ac�tate d'isopentyl, ac�tate de butyl, 1hexanol, 1butanol, 1octanol, ac�tate d'hexyl, ac�tate n-pentyl ac�tate d'octyl, 2 nonanol, etc.. (voir sch�ma de la glande de Dufour, au prochain chapitre).


 

LA GLANDE DE DUFOUR
 
  Appareil � venin et organes associ�s, avec : aiguillon ou dard, bourse ou poche copulatrice (bursa copulatrix), bulbe de l'aiguillon, glande acide, glande de Dufour, glande de Koshevnikov, lancette, membrane s�teuse, valve.
 

La glande de Dufour (ou glandes des gaines de l'aiguillon) se nomme ainsi car elle a �t� d�crite pour la premi�re fois par Dufour en 1841 (puis Trojan, en 1930). A l'instar des glandes mandibulaires, cette glande s�cr�te chez de nombreuses abeilles solitaires ou sociales des fongicides et des bact�ricides (Cane et al., 1983; Hefetz, 1987; Roubik, 1989). Elles servent de signaux pour indiquer au nid une source de nourriture, contr�ler l'humidit� et d�fendre le couvain contre les infestations microbiennes (Duffield et al., 1984). En effet, au sein des groupes d'abeilles terricoles, ces s�cr�tions se retrouvent sur les faces internes des opercules des nids, fa�on cellophane, nous l'avons-vu, pour les Colletides, cireux pour les Halictides, Andr�nides et autres Antophorides.
 
Par ailleurs, elle produit des antibiotiques chez tous les insectes sociaux, pr�sents � la fois dans les glandes (m�tapleurales, v�n�ripares ou salivaires), les fluides rectaux ou les exsudats corporels. Les propri�t�s fongistatiques, bact�ristatiques et n�matocidales des compos�s ont �t� mises en �vidence (Schmid-Hempel, 1998 ; Rosengaus et al., 2000).
 
D'autre part, la glande de Dufour �met chez l'abeille (bourdons, fourmis, etc...) une ph�romone, ou plus exactement un complexe ph�romonal � effet r�pulsif (Frankie et Vinson, 1977) pour l'alarme, la d�fense, le marquage des oeufs (voir plus loin) ou des fleurs visit�es. "Cependant, d�montrer que l'�vitement d'une fleur d�j� visit�e provenant principalement d'un signal odorant a n�cessit� des exp�rimentations contr�l�es en laboratoire en utilisant des fleurs artificielles dont la seule ressource �tait du sirop en guise de nectar. Une exp�rience d�cisive a �t� faite sur l'abeille par Giurfa et N��ez (1992) avec des fleurs artificielles sur lesquelles on pouvait ou non �vacuer le marquage odorant en faisant agir ou non un extracteur d'air. Ces auteurs ont ainsi montr� que les fleurs d�j� visit�es �taient tr�s nettement moins rejet�es quand on faisait passer un flux d'air �loignant l'odeur signal de la nouvelle l'abeille visiteuse. Depuis, les travaux se sont multipli�s montrant l'existence d'un marquage par une odeur r�pulsive de courte dur�e pour signaler que la fleur a �t� visit�e r�cemment par un cong�n�re. Ceci a non seulement �t� d�montr� chez l'abeille. (Giurfa et N��ez 1992 ; Giurfa, 1993; Goulson et. al. 1998) mais �galement chez les bourdons (Stout et al., 1998 ; Williams C.S., 1998 ; Goulson et al., 2000)."

extrait de :
http://www.beekeeping.com/articles/fr/jacqueline-pierre/marquage_fleurs.htm

Le complexe ph�romonal de la glande de Dufour comprend principalement les compos�s suivants, variables selon les castes et les esp�ces, mais aussi de l'�tat sexuel de l'individu, surtout des hydrocarbones : Docosane, Heneicosane, Heintriacontane, Hentriacont�ne (3 isom�res), Heptacosane, Heptacos�ne (3 isom�res), Hexacosane, Me heptacosane, Nonacosane, Octacosane, Penatriacontane, Pentacosadien, Pentacosane, Pentacos�ne, Tetracosane, Triacontane, Tricosane, Tricos�ne, Tritriacontadi�ne (2 isom�res), Tritriacontane, Tritriacont�ne (2 isom�res), mais aussi des esters : ac�tate de Benzyl ,Hexadecenyl hexadecenoate, Hexadecyl tetradecanoate, Hexadecyl (Z)-9-hexadecenoate, Hexadecyl (Z)-9-hexadecenoate, Hexadecyl octadecanoate, ac�tate d'hexyl , ac�tate d'isoamyl (ac�tate d'isopentyl ) ou huile de banane, � cause de son odeur caract�ristique, N-butyl, ac�tate de N-octyl, Tetradecyl (Z)-9-hexadecenoate +, Tetradecyl (Z)-11-hexadecenoate, Tetradecyl (Z)-9-tetradecenoate, Tetradecyl (Z)-9-octadecenoate, (Z)-11-eicosen-1-ol

"La glande de Dufour est associ�e � l'appareil vuln�rant chez toutes les femelles d'Hym�nopt�res. Il s'agit d'une structure utilis�e par les ouvri�res pour d�fendre le nid et par la reine pour se reproduire. Malgr� plusieurs �tudes le d�bouch� pr�cis de la glande de Dufour chez les abeilles mellif�res (Apis spp.) reste inconnu. Cette connaissance est pourtant importante puisque, d'un point de vue historique la fonction de la glande a �t� bas�e sur la position de son d�bouch�. Afin de mieux comprendre le r�le de cette glande, nous avons men� une �tude morphologique pour conna�tre avec pr�cision o� elle d�bouchait. Des butineuses et des reines d'Apis mellifera et d'Apis cerana ont �t� pr�lev�es � Sheffield (UK) et � Matsumoto (Japon). L'appareil � venin a �t� fix� dans du glutarald�hyde, puis postfix� dans du t�troxyde d'osmium et mont� dans de l'araldite. On a fait ensuite des s�ries de coupes longitudinales de 1 �m de section. La glande de Dufour se r�tr�cit et devient indistincte avant de d�boucher entre les soies de l'aiguillon. La glande d�bouche au m�me endroit chez les ouvri�res et les reines des deux esp�ces. La glande de Dufour des reines s�cr�te une s�rie d'esters qui participent au signal de la reine, tandis que la glande de Dufour des ouvri�res s�cr�te de l'eicosenol, qui est une ph�romone d'alarme. Le fait que les esters et l'eicosenol agissent en tant que ph�romones confirme l'id�e que la position du d�bouch� de la glande permet l'�mission et le d�p�t des s�cr�tions la membrane s�tac�e, r�gion pileuse de la cuticule entourant tout le bulbe de l'aiguillon et pouvant servir de base pour la lib�ration des ph�romones."


extrait de :
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17283083

"Chez l'Abeille domestique, Apis mellifera L., les ph�romones sp�cifiques des castes proviennent de diverses glandes exocrines et agissent sur de nombreuses activit�s de la colonie. La glande de Dufour, glande associ�e � l'appareil vuln�rant, constitue une telle source de ph�romone. Chez la reine, la glande de Dufour est plus grande et la quantit� totale de la s�cr�tion est plus �lev�e que chez les ouvri�res. La glande de la reine pr�sente aussi une diversit� chimique plus grande que celle des glandes d'ouvri�res. Tandis que les glandes des ouvri�res en pr�sence de reine (ouvri�res QR [queen-right, NDE]) ne contiennent que des n-alkanes impairs, les glandes de la reine poss�dent aussi des esters � cha�ne longue. Pourtant, il existe une plasticit� dans l'expression glandulaire puisque les ouvri�res pondeuses orphelines (ouvri�res QL [queen-less, NDE]) produisent les esters caract�ristiques de la reine. Les �tudes de biosynth�se in vivo sont en accord avec la composition chimique de la glande chez les reines et les divers types d'ouvri�res. Les �tudes in vitro, par contre, montent une image diff�rente: les glandes des ouvri�res QR ont synth�tis� les esters caract�ristiques de la reine. L'�tude in vitro a aussi montr� une activation ou une restauration �ventuelle de l'activit� glandulaire une fois les facteurs inhibiteurs intrins�ques et extrins�ques �limin�s. On a r�cemment sugg�r� que la s�cr�tion de la glande de Dufour pourrait agir comme ph�romone de marquage de ponte aidant les ouvri�res � diff�rencier les oeufs pondus par la reine de ceux pondus par les ouvri�res (Ratnieks, 1995). L'analyse de la surface de l'œuf a montr� la pr�sence des esters de la glande de Dufour, mais seulement en tr�s petites quantit�s. Les m�mes esters ont �t� d�tect�s dans l'extr�mit� abdominale de la reine, indiquant que la s�cr�tion exsude de la glande et se r�pand sur la surface cuticulaire de l'extr�mit�. Ce r�sultat sugg�re que les oeufs ne sont pas marqu�s activement mais contamin�s passivement par la s�cr�tion au cours de la ponte. Notre exp�rience sur la police faite par les ouvri�res n'a pas trouv� d'effet protecteur de la s�cr�tion de la glande de Dufour sur les oeufs pondus par les ouvri�res, ce qui �carte la possibilit� qu'elle serve de ph�romone de marquage de ponte. Un test d'attraction utilisant la s�cr�tion glandulaire a montr� que la s�cr�tion de la reine, mais pas celle des ouvri�res, �tait attractive pour les ouvri�res et que celles-ci formaient une cour autour de la source. La d�couverte de la plasticit� chimique de la s�cr�tion de la glande de Dufour a ouvert la voie � la recherche d'un �ventuel contr�le endocrinien de la production de ph�romone d'une part, et � la recherche des forces de s�lection sous-tendant l'�volution sociale d'autre part. C'est une recherche qui comble les lacunes entre le comportement, l'�cologie chimique et la neurobiologie chez l'Abeille domestique."


extrait de :
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=14041613
 


sources textes :

- http://www.beekeeping.com/articles/fr/jacqueline-pierre/marquage_fleurs.htm
- http://www.edpsciences.org/articles/apido/pdf/2002/06/01.pdf?access=ok
- http://209.85.135.104/search?q=cache:tXd2r2V7cTwJ:www.apitherapie.fr/production
_de_venin.htm+ac%C3%A9tate+octyl&hl=fr&gl=fr&ct=clnk&cd=9&lr=lang_fr
- http://www.edpsciences.org/articles/apido/pdf/2006/02/m6032SP.pdf
- http://jeb.biologists.org/cgi/reprint/198/1/39.pdf

 
sources images :

- http://www.sggw.waw.pl/~woyke/Mel30.JPG (sch�mas apis mellifera)
- http://www.entomology.cornell.edu/Faculty_Staff/Danforth/322LabManual/lab03.pdf (sch�ma abdomen Snodgrass)
- http://www.entomology.cornell.edu/Faculty_Staff/Danforth/322LabManual/lab19.pdf (sch�ma structures ciri�res)
- http://bio.kuleuven.be/ento/pdfs/martin_etal_apidologie_2005_dufour_gland_honeybee_sting_gland_complex.pdf (sch�ma appareil vuln�rant)
- http://website.lineone.net/~dave.cushman/stingstructure.html (sch�ma appareil vuln�rant)
- http://www.padil.gov.au (photos tergum)
- http://www.healthline.com/blogs/outdoor_health/labels/bee.html (aiguillon, piq�re)


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