ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

-ABBAYE

 
 
-LES ARTS
AU TEMPS
DES CAROLINGIENS

 
 
-L'ENLUMINURE

LES EVANGILES
DE
GODESCALC


 

Les spécialistes ne sont toujours pas d'accord sur l'origine des Evangiles de Godescalc, réalisés sur un parchemin pourpre, la marque royale des Phéniciens, puis des Byzantins, rappelons-le, dans le vêtement ou la littérature, par exemple. Ce que nous savons, nous l'avons appris de la dédicace en forme de poème que contiennent les deux derniers folios du manuscrit (folios 126v et 127r), écrits en minuscule caroline, alors récemment mise au point, comme deux autres folios précédant, présentant un calendrier et les tables pascales. Les autres folios sont rédigés en petites onciales et capitales. Nous apprenons par la dédicace que Charlemagne et sa femme Hildegarde (Hildegard, une Alamane, fille du comte de Souabe) ont commandé au scribe franc, Godescalc (Godescalcus, Gottschalk) un Evangéliaire, en commémoration de la rencontre de l'empereur avec le pape Adrien Ier à Rome (en 781). Il est donc assez évident que l'ouvrage a dû être réalisé entre 781 et la mort de l'impératrice, en 783. L'auteur dit de lui qu'il est l''ultimus famulus Godescalcus", littéralement le "grandiose serviteur", ce qui ne doit pas être lu compris ainsi, une telle marque d'orgueil ne se retrouvant pas dans les manuscrits médiévaux (et ce qui peut faire doute de la qualité monastique du scribe), mais plutôt, comme il était d'usage, de manière protocolaire, diamétralement opposé au sens littéral : "le plus humble serviteur", serait certainement proche du véritable sens de cette expression.
L'ambiguïté de cette dernière, si elle ne nous permet pas d'affirmer l'état de l'auteur, nous permet d'exclure a priori qu'une autre main que celle de Godelscac a oeuvré à ce manuscrit. Certains historiens situent la composition du manuscrit dans une abbaye du Nord de la Francie : Saint-Martin de Tours a longtemps été désignée comme telle, mais d'autres pensent à un atelier royal à Mayence (Mainz).

 Evangéliaire (Evangiles) de Charlemagne ou Evangéliaire de Godescalc
780/783, Ms lat 1203, BNF
(0.31 x 0.21 cm)

 

 

 

 
 folio 1v
Saint Marc et son symbole, le lion. Notez les feuilles stylisées du cadre, réminiscences antiques.
 folio 1v 
détail du précédent
 
  folio 2r
Saint Luc et son symbole, le taureau
 

 

 

 

    folio 2v

Saint Jean et son symbole, l'aigle
Si l'ambiance des rouges est byzantine, les entrelacs du cadre sont typiquement celtiques (idem pour le suivant)
  folio 3r

Christ en majesté.
L'écriture est en capitales 
 
 
 
 
  
folio 3r 

détail du précédent
 

 
 
  
folio 3v

Fontaine de vie (fons vitae) : premier représentation occidentale connue de ce thème, inspirée peut-être de celles qui figurent dans la mosaïque de la mosquée omeyyade (ommeyade) de Damas, exécutée vers 705 par des artistes Byzantins :

  folio 4r

    Office (divin) des Vigiles de Noël qui fait que l'Evangéliaire de Godescalc est aussi un Lectionnaire
     
     
     
     
     
     
     
     
     
      
      folio 7v
     

    page manuscrite en onciales d'or.
    Notez l'influence byzantine de la pourpre et de l'encre dorée, associées à la présence, une fois encore, des entrelacs insulaires
     
     

 

Sources

http://www.le.ac.uk/elh/grj1/GODESCALC.JPG (évangiles de godescalc, détail de saint Marc)
http://rubens.anu.edu.au/htdocs/bytype/manuscripts/survey/0001/143.JPG (évangiles de godescalc, fontaine de vie)
http://vandyck.anu.edu.au/introduction/add/Christ.iconog/slides.html (idem, christ en majesté)
http://www.chez.com/menarpalud/centres2.htm (idem, saint jean; page manuscrite)
http://www.findarticles.com/p/articles/mi_m0422/is_2_83/ai_84192628/pg_3
http://www.homsonline.com/images/Damascus/UmmayadMosqueMmosaic13.jpg
http://www.homsonline.com/images/Damascus/UmmayadMosqueMmosaic5.jpg

 

 

 

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