- ABDOMEN ( I )
- INTRODUCTION
- LES STRUCTURES CIRIERES
- L'APPAREIL VULNERANT
- LE VENIN
- LA GLANDE DE KOSCHEVNIKOV
- LA GLANDE DE DUFOUR
- ABDOMEN ( II )
- LA GLANDE DE NASANOV
- L'APPAREIL REPRODUCTEUR MÂLE
- ABDOMEN ( III )
- L'APPAREIL REPRODUCTEUR DE LA REINE
- INTRODUCTION
- Ce dernier tagme du corps de l'abeille contient la plupart des organes vitaux de l'animal (voir ANATOMIE INTERNE - SCHEMA, ANATOMIE - MORPHOLOGIE). Les Hyménoptères se divisent en deux sous-ordres, dont les représentants de l'un, les Symphytes, se caractérisent par un abdomen prolongeant le thorax, alors que ceux appartenant aux deuxième, les Apocrites (dont les abeilles, bien sûr), possèdent un premier segment abdominal, le propodéum, fusionné avec le thorax. On a coutume d'appeler "abdomen vrai" l'abdomen entier de l'animal, constitué du propodeum et de l'abdomen apparent (ou gastre, gaster, de gastêr, gastros : le ventre, en grec), aux segments bien distincts, en forme d'anneaux ou d'arceaux.
- La très grande majorité des Apocrites présentent une constriction plus ou moins marquée à la jonction du propodéum et du gastre, qu'on appelle pétiole ou plus communément "taille de guêpe". Si le gastre est allongé on le dit pétiolé (chez la guêpe, par ex.), autrement il est dit sessile (chez l'abeille, par ex.). Comme le reste du corps, l'abdomen de l'abeille est sclérifié et on ne compte habituellement que les sclérites apparentes, celles du gastre, donc, négligeant la première, celle du propodéum, intégré au thorax, rappelons-le. Les sclérites du dos (tergites) forment le tergum et les sclérites du ventre (sternites) le sternum (partie ventrale). La femelle de l'abeille domestique (Apis) possède six tergites, six sternites et neuf paires de stigmates ou spiracles (Latreille avait proposé spiracule), qui sont des orifices respiratoires, trois paires thoraciques et six paires abdominales (7 pour le mâle, en général une paire de stigmate par segment, voir image 2).
- Les tergites couvrent en partie les sternites mais le système musculaire ingénieux de l'insecte permet, grâce aux apodèmes souples, le repli ou l'extension des segments du gastre :
- Abeille Apis mellifera, schémas des muscles de l'abdomen femelle (premiers segments) et mâle.
"Il existe une très grande variation morphologique au niveau des sternites 2 à 6 du gaster chez les abeilles et les guêpes femelles appartenant aux Apoidea. Cette variation inclut des différences dans l'importance du développement de l'antécosta, de l'acrosternum, du gradulus, des apodèmes sternaux, des régions postéro-latérales, ainsi que dans la taille et la forme de la région postgradulaire entre les taxons. Il y a aussi une variation individuelle considérable des sternites 2 à 6. Une partie de cette variation est cohérente d'un taxon à un autre, par exemple, la divergence croissante vers l'avant des apodèmes sternaux et le rapport décroissant de la largeur arrière des sternums les plus postérieurs sur leur largeur antérieure. D'autres caractéristiques varient de façon irrégulière d'un sternum à l'autre chez un même taxon ou entre les taxons, par exemple, la présence ou l'absence de gradulus ou de lignes prémarginales sur les différents sternums. La variation est maximale sur le dernier sternite externe, soit le sixième, qui présente de nombreux caractères apomorphes, particulièrement chez les Andrenidae et les Apidae cleptoparasites. L'utilité potentielle des caractères du sternum dans les études phylogénétiques fait l'objet d'une discussion. Il semble exister une variation particulièrement utile de la forme de sternite 6 chez les différentes lignées d'Apidae cleptoparasites, reliée probablement aux techniques diverses qu'elles emploient pour s'introduire dans les cellules des abeilles hôtes. Les caractéristiques du sternum pourraient contribuer à mettre en évidence les relations entre ces taxons qui affichent souvent, par ailleurs, une forte convergence morphologique."
- extrait de :
- http://rparticle.web-p.cisti.nrc.ca
- Une nouvelle fois, et de manière importante pour l'abdomen, la spécialisation sexuelle des abeilles modifient les structures anatomiques, particulièrement chez les abeilles domestiques, où l'ouvrière est la seule à posséder des glandes cirières ou la glande de Nasanov (voir aussi LES GLANDES). Les femelles possèdent un appareil vulnérant muni d'un dard (ou aiguillon) venimeux remplacé chez le faux-bourdon par un appareil reproducteur. Cependant, cette spécialisation sexuelle n'est pas toujours aussi simple. Ainsi, chez Melipona scutellaris (Apidae : Meliponinae), les ouvrières sont beaucoup plus semblables aux mâles qu'aux reines, à la fois dans leur morphologie et leur comportement. Les deux, en effet, ne possèdent pas d'aiguillon et ont en commun le même comportement de butinage, la production et le travail de la cire (idem pour sa composition), le même soin au couvain, la pratique de la trophallaxie, etc... Dans le même ordre d'idée, on sait que les jeunes reines vierges Melipona bicolor produisent de la cire, mais différement des ouvrières (idem A. mellifera, ci-dessous), uniquement grâce à la glande cutanée, sous le 3e tergite.
- Citons une dernière particularité, située cette fois sous le 4e tergite des femelles Schwarziana quadripunctata (Apinae, Meliponini), une glande appelée glande tergale ou glande dorsale ((Vierling & Renner 1977, Cruz-Landim & Reginato, 1999) :
- LES -GLANDES- CIRIERES
Micrographie SEM du 6e sternite femelle de Monoeca haemorrhoidalis (Apinae) portant une lamelle de cire
- Au dos de chacun des 3e, 4e, 5e et 6e sternites du gastre (4e à 7e de "l'abdomen vrai") des ouvrières Apis Mellifera se trouvent, par paire, ce qu'on appelle les "miroirs à cire", ou plaques cirières, sous lesquels se trouvent les glandes cirières qui sécrètent la cire, proche de celle qui protège la cuticule de l'animal mais qui ne possède pas de cément (voir ANATOMIE-MORPHOLOGIE, schéma d'un tégument). Cette cire, qui a la propriété d'être hydrophobe, est ensuite excrétée en lamelles (ou écailles, voir image 2, plus haut) au travers de la fine membrane cuticulaire des miroirs (environ 2 à 4 µm d'épaisseur), elle-même sécrété par les cellules épithéliales :
- schéma des structures cirières : glandes cirières, miroirs à cire, oenocytes, cellules adipeuses (trophocytes), et du développement et régression des glandes cirières.
- Plus que de glandes cirières il faut parler de complexe glandulaire dans la production de la cire de l'abeille. On y distingue trois types de cellules : les cellules épithéliales (parties de l'épithélium), les oenocytes et les adipocytes et leurs activités synchrones dépendent de l'âge de l'abeille. Les adipocytes sont riches en réticulum granulaire, en lipides (esters) et en glycogène pour bien couvrir les besoins énergétiques des complexes glandulaires. Les cellules épithéliales sont liées en un système jonctionnel complexe (desmosome, desmosome cloisonné, jonction serrée) recueillant les protéines de l'hémolymphe (lipophorines), qui traversent l'épithélium au travers de longues citernes de réticulum endoplasmique agranulaire, tout comme les hydrocarbones et les acides gras produits par les oenocytes, qui contiennent en abondance réticulum et structures lytiques (capables de lyse : destruction de cellules virales). De l'épithélium, les éléments qui se sont composés pour former la cire gagnent la cuticule, au niveau des miroirs de cire, le long de structures fibrillaires (tonofibrilles, en particulier) : canaux poraires et canaux ciriers épicuticulaires, que l'on pourra visualiser sur ANATOMIE-MORPHOLOGIE, schéma d'un tégument).
L'APPAREIL VULNERANT schéma de l'appareil vulnérant de l'abeille domestique ouvrière.
- C'est l'appareil qui blesse (du latin vulnerare : blesser, vulnus : blessure), l'appareil à venin, et nous avons déjà vu que, si le mâle de l'abeille domestique en est dépourvu, ce n'est pas le cas de toutes les abeilles mâles (mais de la quasi-totalité), et à l'inverse, certaines femelles en sont dépourvues. L'appareil à venin est une modification d'un organe de l'appareil reproducteur, l'oviscapte : Chez les insectes, c'est un type d'ovipositeur (organe de ponte des insectes et acariens), qui forme un appendice de l'abdomen de la femelle et de certains mâles. L'oviscapte permet de guider l'oeuf au moment de la ponte, mais aussi à percer les végétaux ou les animaux ou encore forer le sol (on parle alors de tarière), selon la nidification particulière à l'animal.
- L'appareil vulnérant est situé près du rectum et comporte deux glandes vénéripares (du latin venenum : venin et parere : engendrer) : la glande acide et la glande alcaline, qui commencent à s'activer au 2e-3e jour de vie de l'abeille. La première sécrète un liquide très acide (toxique) et la seconde un liquide faiblement alcalin (atoxique, lubrifiant de l'aiguillon). Ces sécrétions se déversent dans le réservoir à venin, sorte de sac ou vésicule piriforme et vénénifère (du latin venenum : venin et fer, suffixe dérivé de ferre, porter) et c'est un venin très acide qui résulte de ce mélange. Les glandes vénéripares montrent un pic d'activités vers le 15e jour de vie de l'animal. Une ouvrière mature dispose alors de 100 à 150 pg (0,3 mg) de venin, bien moins qu'une jeune reine, qui en a 700 µg environ en réserve.
- Le venin est aspiré et injecté par le système de l'aiguillon, ou dard venimeux et barbelé dont l'acquisition est le produit d'une évolution commune aux abeilles, aux guêpes et aux fourmis. C'est un ensemble rétractile actionné par quatre muscles principaux, deux protracteurs et deux rétracteurs et pénétré par des trachées et des fibres nerveuses (un autre, la furcula, permettrait d'actionner l'aiguillon) . Cet ensemble comporte deux stylets (ou lancettes) longs et creux, adossés l'un à l'autre pour former un sillon interne bien hermétique et coulissant dans une pièce de chitine renflée, le gorgeret. A leur extrémité, les lancettes sont munies de dents barbelées (barbules), neuf chez l'ouvrière domestique, cinq chez les femelles fécondes. Si le fait de piquer d'autres animaux chitineux n'empêche pas à l'abeille de rétracter son dard, dans les chairs, par contre, les barbules s'agrippent de manière alternée comme un harpon, protégées de chaque côté par une gaine, creuse elle aussi, appelée parfois la chambre de l'aiguillon. Ne pouvant cette fois sortir de la chair son aiguillon, la femelle se dégage en déchirant son appareil. Elle ne survivra pas à cet acte :
Apis mellifera, aiguillon, après avoir piqué une peau humaine .
- LE VENIN
- C'est un liquide complexe dans sa composition (plus de quarante composants), dont les molécules principales sont la mélittine, un polypeptide représentant la moitié de la matière sèche du venin et la phospholipase A2, un enzyme représentant un peu plus de 10% de cette matière sèche, les autres composés ne dépassant jamais 3% de ce total, nous allons le voir dans le tableau ci-dessous, consacré aux composants principaux du venin de l'abeille :
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% de masse sèche |
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Phospholipase A2 | 10-12 | 0,23 / 22.000 |
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Hyaluronidase | 1-2 | 0,03 |
"La hyaluronidase est une
enzyme non toxique par elle-même, |
Phosphomonoestérase acide | 1,0 | - | |
a-D-glucosidase | 0,6 | - | |
Lysophospholipase | 1,0 | 0,03 | |
Hyaluronidase | - | 40.000 (M) | |
Estérases |
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PEPTIDES |
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Mélittine (Mellitine) | 40-50 | 10-12 / 2900 M |
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Mélittine-F | 0,01 | 0,003 | |
Apamine | 3 | 0,75 |
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Peptide dégranulant les mastocytes | 2 | 0,6 | |
Sécapine | 0,5 | 0,13 | |
Tertiapine | 0,1 | 0,03 | |
Inhibiteur de protéase | - | - | |
Procamine A et B | 1,4 | 2,0 | |
Kinines | |||
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AMINES BIOGENES | |||
Histamine | 0,66-1,6 | ||
Catécholamines 1) Dopamine | 0,13-1 | ||
2) Noradrénaline | 0,1-0,7 | ||
GABA | - |
*nmol (nanomoles) : En chimie, la mole est une unité de mesure de quantité de substance. C'est la quantité de substance qui renferme toujours le même nombre de particules, soit 6,022 x 10-23 (c'est le " nombre d'Avogadro "). On utilise généralement des millimoles, des micromoles ou des nanomoles. Pour convertir des grammes en moles, on divise le poids de la substance en grammes par sa masse molaire. Par exemple, la concentration du calcium dans le sang est de 95 à 105 mg/l et la masse molaire du calcium est 40. Donc le taux de calcium est de 2,4 à 2,6 mmol/l.
- extrait de :
- http://www.pratique.fr/sante/examcomp/em32a03.htm
*masse molaire (symbole M) : La masse molaire moléculaire ou la masse d'une mole de molécules est la
masse moléculaire relative (Mr) exprimée en gramme par mole (g.mol-1). On la calcule en effectuant la somme des masses molaires atomiques des atomes qui constituent la molécule. Exemples :
Masse molaire de l'eau : MH2O= 2.MH + MO = 2.1 + 16 = 18g.mol-1- Masse molaire du méthane : MCH4 = (1 x 12,01 g) + (4 x 1,008 g) = 16,04 g.mol-1
- extrait de :
- http://www.fundp.ac.be/sciences/enligne/transition/chimie/fichesderevision/revision6/massemolaire.htm
- LA GLANDE DE KOSHEVNIKOV
- La glande de Koschevnikov (ou Koshewnikow) doit son nom au zoologiste russe G. A Koschevnikov, qui le premier a mesuré très exactement certaines parties de l'exosquelette des abeilles. En même temps que le dard de l'abeille libère son venin, la glande de Koschevnikov libère une quarantaine de phéromones d'alarme très actives mais de faible poids moléculaire, principalement des esters, commune à différentes phéromones par ailleurs : acétate d'isopentyl, acétate de butyl, 1hexanol, 1butanol, 1octanol, acétate d'hexyl, acétate n-pentyl acétate d'octyl, 2 nonanol, etc.. (voir schéma de la glande de Dufour, au prochain chapitre).
La glande de Dufour (ou glandes des gaines de l'aiguillon) se nomme ainsi car elle a été décrite pour la première fois par Dufour en 1841 (puis Trojan, en 1930). A l'instar des glandes mandibulaires, cette glande sécrète chez de nombreuses abeilles solitaires ou sociales des fongicides et des bactéricides (Cane et al., 1983; Hefetz, 1987; Roubik, 1989). Elles servent de signaux pour indiquer au nid une source de nourriture, contrôler l'humidité et défendre le couvain contre les infestations microbiennes (Duffield et al., 1984). En effet, au sein des groupes d'abeilles terricoles, ces sécrétions se retrouvent sur les faces internes des opercules des nids, façon cellophane, nous l'avons-vu, pour les Colletides, cireux pour les Halictides, Andrénides et autres Antophorides.- Par ailleurs, elle produit des antibiotiques chez tous les insectes sociaux, présents à la fois dans les glandes (métapleurales, vénéripares ou salivaires), les fluides rectaux ou les exsudats corporels. Les propriétés fongistatiques, bactéristatiques et nématocidales des composés ont été mises en évidence (Schmid-Hempel, 1998 ; Rosengaus et al., 2000).
- D'autre part, la glande de Dufour émet chez l'abeille (bourdons, fourmis, etc...) une phéromone, ou plus exactement un complexe phéromonal à effet répulsif (Frankie et Vinson, 1977) pour l'alarme, la défense, le marquage des oeufs (voir plus loin) ou des fleurs visitées. "Cependant, démontrer que l'évitement d'une fleur déjà visitée provenant principalement d'un signal odorant a nécessité des expérimentations contrôlées en laboratoire en utilisant des fleurs artificielles dont la seule ressource était du sirop en guise de nectar. Une expérience décisive a été faite sur l'abeille par Giurfa et Nùñez (1992) avec des fleurs artificielles sur lesquelles on pouvait ou non évacuer le marquage odorant en faisant agir ou non un extracteur d'air. Ces auteurs ont ainsi montré que les fleurs déjà visitées étaient très nettement moins rejetées quand on faisait passer un flux d'air éloignant l'odeur signal de la nouvelle l'abeille visiteuse. Depuis, les travaux se sont multipliés montrant l'existence d'un marquage par une odeur répulsive de courte durée pour signaler que la fleur a été visitée récemment par un congénère. Ceci a non seulement été démontré chez l'abeille. (Giurfa et Nùñez 1992 ; Giurfa, 1993; Goulson et. al. 1998) mais également chez les bourdons (Stout et al., 1998 ; Williams C.S., 1998 ; Goulson et al., 2000)."
- extrait de :
- http://www.beekeeping.com/articles/fr/jacqueline-pierre/marquage_fleurs.htm
Le complexe phéromonal de la glande de Dufour comprend principalement les composés suivants, variables selon les castes et les espèces, mais aussi de l'état sexuel de l'individu, surtout des hydrocarbones : Docosane, Heneicosane, Heintriacontane, Hentriacontène (3 isomères), Heptacosane, Heptacosène (3 isomères), Hexacosane, Me heptacosane, Nonacosane, Octacosane, Penatriacontane, Pentacosadien, Pentacosane, Pentacosène, Tetracosane, Triacontane, Tricosane, Tricosène, Tritriacontadiène (2 isomères), Tritriacontane, Tritriacontène (2 isomères), mais aussi des esters : acétate de Benzyl ,Hexadecenyl hexadecenoate, Hexadecyl tetradecanoate, Hexadecyl (Z)-9-hexadecenoate, Hexadecyl (Z)-9-hexadecenoate, Hexadecyl octadecanoate, acétate d'hexyl , acétate d'isoamyl (acétate d'isopentyl ) ou huile de banane, à cause de son odeur caractéristique, N-butyl, acétate de N-octyl, Tetradecyl (Z)-9-hexadecenoate +, Tetradecyl (Z)-11-hexadecenoate, Tetradecyl (Z)-9-tetradecenoate, Tetradecyl (Z)-9-octadecenoate, (Z)-11-eicosen-1-ol
- "La glande de Dufour est associée à l'appareil vulnérant chez toutes les femelles d'Hyménoptères. Il s'agit d'une structure utilisée par les ouvrières pour défendre le nid et par la reine pour se reproduire. Malgré plusieurs études le débouché précis de la glande de Dufour chez les abeilles mellifères (Apis spp.) reste inconnu. Cette connaissance est pourtant importante puisque, d'un point de vue historique la fonction de la glande a été basée sur la position de son débouché. Afin de mieux comprendre le rôle de cette glande, nous avons mené une étude morphologique pour connaître avec précision où elle débouchait. Des butineuses et des reines d'Apis mellifera et d'Apis cerana ont été prélevées à Sheffield (UK) et à Matsumoto (Japon). L'appareil à venin a été fixé dans du glutaraldéhyde, puis postfixé dans du tétroxyde d'osmium et monté dans de l'araldite. On a fait ensuite des séries de coupes longitudinales de 1 µm de section. La glande de Dufour se rétrécit et devient indistincte avant de déboucher entre les soies de l'aiguillon. La glande débouche au même endroit chez les ouvrières et les reines des deux espèces. La glande de Dufour des reines sécrète une série d'esters qui participent au signal de la reine, tandis que la glande de Dufour des ouvrières sécrète de l'eicosenol, qui est une phéromone d'alarme. Le fait que les esters et l'eicosenol agissent en tant que phéromones confirme l'idée que la position du débouché de la glande permet l'émission et le dépôt des sécrétions la membrane sétacée, région pileuse de la cuticule entourant tout le bulbe de l'aiguillon et pouvant servir de base pour la libération des phéromones."
extrait de :- http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17283083
- "Chez l'Abeille domestique, Apis mellifera L., les phéromones spécifiques des castes proviennent de diverses glandes exocrines et agissent sur de nombreuses activités de la colonie. La glande de Dufour, glande associée à l'appareil vulnérant, constitue une telle source de phéromone. Chez la reine, la glande de Dufour est plus grande et la quantité totale de la sécrétion est plus élevée que chez les ouvrières. La glande de la reine présente aussi une diversité chimique plus grande que celle des glandes d'ouvrières. Tandis que les glandes des ouvrières en présence de reine (ouvrières QR [queen-right, NDE]) ne contiennent que des n-alkanes impairs, les glandes de la reine possèdent aussi des esters à chaîne longue. Pourtant, il existe une plasticité dans l'expression glandulaire puisque les ouvrières pondeuses orphelines (ouvrières QL [queen-less, NDE]) produisent les esters caractéristiques de la reine. Les études de biosynthèse in vivo sont en accord avec la composition chimique de la glande chez les reines et les divers types d'ouvrières. Les études in vitro, par contre, montent une image différente: les glandes des ouvrières QR ont synthétisé les esters caractéristiques de la reine. L'étude in vitro a aussi montré une activation ou une restauration éventuelle de l'activité glandulaire une fois les facteurs inhibiteurs intrinsèques et extrinsèques éliminés. On a récemment suggéré que la sécrétion de la glande de Dufour pourrait agir comme phéromone de marquage de ponte aidant les ouvrières à différencier les oeufs pondus par la reine de ceux pondus par les ouvrières (Ratnieks, 1995). L'analyse de la surface de l'œuf a montré la présence des esters de la glande de Dufour, mais seulement en très petites quantités. Les mêmes esters ont été détectés dans l'extrémité abdominale de la reine, indiquant que la sécrétion exsude de la glande et se répand sur la surface cuticulaire de l'extrémité. Ce résultat suggère que les oeufs ne sont pas marqués activement mais contaminés passivement par la sécrétion au cours de la ponte. Notre expérience sur la police faite par les ouvrières n'a pas trouvé d'effet protecteur de la sécrétion de la glande de Dufour sur les oeufs pondus par les ouvrières, ce qui écarte la possibilité qu'elle serve de phéromone de marquage de ponte. Un test d'attraction utilisant la sécrétion glandulaire a montré que la sécrétion de la reine, mais pas celle des ouvrières, était attractive pour les ouvrières et que celles-ci formaient une cour autour de la source. La découverte de la plasticité chimique de la sécrétion de la glande de Dufour a ouvert la voie à la recherche d'un éventuel contrôle endocrinien de la production de phéromone d'une part, et à la recherche des forces de sélection sous-tendant l'évolution sociale d'autre part. C'est une recherche qui comble les lacunes entre le comportement, l'écologie chimique et la neurobiologie chez l'Abeille domestique."
extrait de :- http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=14041613
sources textes :
- http://www.beekeeping.com/articles/fr/jacqueline-pierre/marquage_fleurs.htm- - http://www.edpsciences.org/articles/apido/pdf/2002/06/01.pdf?access=ok
- - http://209.85.135.104/search?q=cache:tXd2r2V7cTwJ:www.apitherapie.fr/production
- _de_venin.htm+ac%C3%A9tate+octyl&hl=fr&gl=fr&ct=clnk&cd=9&lr=lang_fr
- - http://www.edpsciences.org/articles/apido/pdf/2006/02/m6032SP.pdf
- - http://jeb.biologists.org/cgi/reprint/198/1/39.pdf
- sources images :
- http://www.sggw.waw.pl/~woyke/Mel30.JPG (schémas apis mellifera)- - http://www.entomology.cornell.edu/Faculty_Staff/Danforth/322LabManual/lab03.pdf (schéma abdomen Snodgrass)
- - http://www.entomology.cornell.edu/Faculty_Staff/Danforth/322LabManual/lab19.pdf (schéma structures cirières)
- - http://bio.kuleuven.be/ento/pdfs/martin_etal_apidologie_2005_dufour_gland_honeybee_sting_gland_complex.pdf (schéma appareil vulnérant)
- - http://website.lineone.net/~dave.cushman/stingstructure.html (schéma appareil vulnérant)
- - http://www.padil.gov.au (photos tergum)
- - http://www.healthline.com/blogs/outdoor_health/labels/bee.html (aiguillon, piqûre)
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