ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
-LEXIQUE-- GENERAL


Ce lexique contient des définitions de mots de l'encyclopédie, introuvables ou trop sommaires dans les dictionnaires courants. Cependant, un certain nombre de mots sont définis dans les chapitres concernés de l'encyclopédie.


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M

 
Manse ou Mense (agriculture médiévale)
 
N.m ou N.f. Du latin mansus.
 
1) Centre d'exploitation rurale : maison, bâtiments, annexes, enclos.
2) Exploitation rurale complète : bâtiments, champs, prés et tous droits d'usage.
3) Cette exploitation rattachée à un domaine.
4) Étendue de terrain équivalent à l'étendue moyenne d'un manse. Le manse est une parcelle habitée par le "manant" (du lat. manere) dans sa maison (mansio) ou mas. C'est le centre d'une petite exploitation agricole, utilisée pour la répartition des redevances et des services. À l'origine l'étendue du manse variait en fonction de la qualité du tenancier (entre dix et vingt hectares). La superficie arable et l’équipement du manse devaient permettre à une famille paysanne de se nourrir et d'acquitter les charges dues au propriétaire foncier.
 
A l'époque carolingienne, le manse est une unité foncière servant d'assiette aux perceptions domaniales et une unité de recrutement militaire.. Le manse carolingien est grevé de services en travail sur la réserve du maître ainsi que de redevances en nature et en argent.
 
On distinguait les manses serviles, confiés à des serfs, les manses lidiles, attribués à des affranchis, et les manses ingenuiles, exploités par des paysans libres.



Masse volumique

Poids par unité de volume. Dans le cas du bois, la masse volumique est habituellement exprimée en kilogrammes par mètre cube, en grammes par centimètre cube ou en livres par pied cube à un degré d'humidité donné.

Memoria (religion, culte des saints)
 
- Monument consacré au souvenir de quelqu'un. Édicule funéraire abritant la tombe d'un personnage important.
- Désigne aussi une certaine forme de prière : saint Augustin appelle memoria dei le souvenir de Dieu que nous n’aurions pas du perdre et au IXe et Xe siècle, le terme devient synonyme de prière pour les défunts.

 

Module d'élasticité , rigidité (bois)

De toutes les caractéristiques mécaniques du bois, la plus importante pour le calcul des ouvrages est la rigidité du bois: une grande raideur correspond à une relativement faible déformation en flexion, sous une contrainte donnée.
Conventionnellement, la rigidité d'un bois est mesurée (à une humidité de l'ordre de 15%) par le 'module d'élasticité', exprimé en mégapascals (1 MPa = 1N/mm2).
Bois de faible rigidité: inférieur à 10 x 103 MPa
Bois de grande rigidité: à partir de 14 x 103 MPa
Pour une espèce de bois donnée, compte tenu de la dispersion des caractéristiques individuelles de chaque pièce, la fiche renseigne une valeur moyenne du module d'élasticité, valeur qui peut être introduite telle quelle dans les calculs de déformation des ouvrages de charpenterie ou de menuiserie, pour autant que la qualité du bois soit conforme.

N.B. Anciennement, les normes techniques attribuaient à toutes les espèces de bois de charpenterie une valeur unique du module d'élasticité de 100 000 kg/cm² dans l'ancien système d'unités, ce qui correspond pratiquement à 10 x 103 MPa.
Aujourd'hui, une meilleure connaissance des propriétés mécaniques des bois - en particulier de la corrélation entre le module d'élasticité et la masse volumique - permet d'attribuer aux principales espèces, compte tenu de règles moyennes de classement technologique, une valeur individuelle du module d'élasticité. On peut ainsi mieux exploiter les caractéristiques propres de chaque espèce.

Nous ne renseignons pas d'autres caractéristiques mécaniques ( la résistance à la rupture en flexion ou en compression axiale ou en traction axiale etc.) pour les raisons suivantes:

N



Nicolaïsme ( Religion chrétienne)
 
N.m.
D'origine incertaine, ce mot désigne la pratique médiévale du concubinage ou du mariage des prêtres. Cette appellation n'est pas utilisée par le monde anglo-saxon et, en français, le mot n'apparaît que très récemment dans les dictionnaires (?). Il est absent des dictionnaires Estienne (1522), Nicot (1606) ou Bayle (1740), ainsi que celui de l'académie française. Au XIX, on ne le trouve guère chez Littré, Bescherelle ou les encyclopédies Larousse ou Berthelot ! En 1994, il n'est toujours pas dans le Robert !

Il se réfèrerait au diacre Nicolas (Nicolaos), désigné seul comme prosélyte parmi les sept diacres établis dans l'Eglise de Jérusalem, au livre des Actes des Apôtres (chapitre 6, verset 5) :
 
" Ac 6:1- En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, il y eut des murmures chez les Hellénistes contre les Hébreux. Dans le service quotidien, disaient-ils, on négligeait leurs veuves.
Ac 6:2- Les Douze convoquèrent alors l'assemblée des disciples et leur dirent : " Il ne sied pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables.
Ac 6:3- Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis de l'Esprit et de sagesse, et nous les préposerons à cet office ;
Ac 6:4- quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la parole. "
Ac 6:5- La proposition plut à toute l'assemblée, et l'on choisit Étienne, homme rempli de foi et de l'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche."
texte extrait de la page web : http://www.tradere.org/biblio/bdj/ac6.html

Irénée, Hippolyte, ou encore Epiphane ont vu en Nicolas le fondateur de la secte hérétique des Nicolaïtes mentionnée dans le livre de l'Apocalypse :

"Ap 2:6- Il y a cependant pour toi que tu détestes la conduite des Nicolaïtes, que je déteste moi-même.
Ap 2:7- Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises : au vainqueur, je ferai manger de l'arbre de vie placé dans le Paradis de Dieu.
Ap 2:8- " A l'Ange de l'Église de Smyrne, écris : Ainsi parle le Premier et le Dernier, celui qui fut mort et qui a repris vie.
Ap 2:9- Je connais tes épreuves et ta pauvreté - tu es riche pourtant - et les diffamations de ceux qui usurpent le titre de Juifs - une synagogue de Satan plutôt ! -
Ap 2:10- Ne crains pas les souffrances qui t'attendent : voici, le Diable va jeter des vôtres en prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d'épreuve. Reste fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.
Ap 2:11- Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises : le vainqueur n'a rien à craindre de la seconde mort.
Ap 2:12- " A l'Ange de l'Église de Pergame, écris : Ainsi parle celui qui possède l'épée acérée à double tranchant.
Ap 2:13- Je sais où tu demeures : là est le trône de Satan. Mais tu tiens ferme à mon nom et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours d'Antipas, mon témoin fidèle, qui fut mis à mort chez vous, là où demeure Satan.
Ap 2:14- Mais j'ai contre toi quelque grief : tu en as là qui tiennent la doctrine de Balaam ; il incitait Balaq à tendre un piège aux fils d'Israël pour qu'ils mangent des viandes immolées aux idoles et se prostituent.
Ap 2:15- Ainsi, chez toi aussi, il en est qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes."
texte extrait de la page web : http://www.tradere.org/biblio/bdj/ap2.html

Voici comment saint Augustin (Livre LXVII, Les Hérésies, chapitre V) définit les Nicolaïtes au Ve siècle : "Les Nicolaïtes tiraient leur nom de Nicolas, l'un des sept diacres qui avaient été ordonnés par les Apôtres. Accusé d'un attachement excessif à une très-belle femme qu'il avait épousée, Nicolas voulut dissiper ce soupçon et offrit, dit-on, de la livrer à quiconque voudrait devenir son mari. Ce fait servit de prétexte à la formation d'une secte corrompue dans laquelle s'établit la communauté des femmes. Les Nicolaïtes ne font aucune difficulté de se nourrir de viandes immolées aux idoles, et pratiquent d'autres cérémonies du culte païen. Ils racontent encore, sur le monde, des choses vraiment fabuleuses, mêlant à leurs discours je ne sais quels noms barbares de princes, propres à effrayer leurs auditeurs , plus capables de faire rire que de faire trembler les personnes prudentes. Ils attribuent aussi la création, non à Dieu, mais à des esprits auxquels ils croient réellement, ou que leur folle vanité les porte à imaginer."

texte extrait de la page web : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/desheresies.htm#h5

Cette opinion, fondée sur la rumeur, a valu à Nicolas une réputation de relâchement et d'apostasie probablement injustifiée. Clément d'Alexandrie, Victorinus ou les Constitutions Apostoliques parlent d'ailleurs nettement en faveur du diacre. Une confusion a pu naître à cause d'une secte gnostique qui, au IIe siècle, professait le libre abandon aux passions charnelles, tout en se réclamant de Nicolas. Une autre confusion a pu apparaître à partir des mots grec et hébreu : Nicolaos et Balaam, tous les deux signifiant "Vainqueur (ou séducteur) des peuples" ( Nico - laos ). Nicolas serait alors devenu une traduction symbolique de Balaam : cependant, on ne voit pas le rapport qu'il y a entre ce devin du livre des Nombres (22-24) et ce qu'a recouvert au moyen-âge la notion de nicolaïsme. Comme la simonie, le nicolaïsme fera partie des chevaux de bataille de la réforme grégorienne (du pape Grégoire VII, 1073-1085) et continuera longtemps d'être dénoncé, par les penseurs de la Réforme en particulier : Joachim de Flore, Savonarole, Anselme de Cantorbéry, John Colet ou Gérard Groote.

Le problème du Nicolaïsme est double pour l'Eglise, à la fois moral et économique. Il est frappé d'immoralité à cause de l'état vertueux réclamé pour les servants de Dieu, libérés des relations charnelles, quand bien même les pasteurs eux-mêmes ne l'acceptent pas et que les Ecritures elles-mêmes ne le réclameront pas comme condition sine qua none au service divin. L'aspect économique n'est pas négligeable : la transmission héréditaire des biens et des fiefs due à la paternité des abbés, évêques ou papes, fait s'échapper de l'escarcelle de l'Eglise des richesses foncières non négligeables.
 

Nielle ( Orfèvrerie )
 
N.m.
Le nielle, matière de décor, est un alliage d'argent, de plomb et de soufre, qui donne un émail noir que l’on coulait dans les réserves de l’argent. La surface à décorer est passée au borax (tétraborate de sodium ), enduite de nielle et mise au four. Le décor niellé est plani et lissé à l'huile alors qu'il est encore chaud.


O


Office divin
(Catholicisme)

 
"L'office divin, qu'il ne faut pas confondre avec la messe, est récité par les moines ou lu par les prêtres dans le bréviaire, qui en donne une version abrégé. Tout au long de la journée et de la nuit, la "liturgie des heures" reprend les prières quotidiennes du peuple juif. Après quelques modifications dans les horaires de cette liturgie, on distingue actuellement sept "heures" :
- matines ou vigiles, prière nocturne (c'est une grande "heure"
[entre minuit et 2 h] avec la liturgie prolongée) ;
- laudes, prière du matin (grande "heure") ;
- tierce, vers 9 heures du matin ;
- sexte, vers midi ;
- none, vers 15 heures ;
- vêpres, en début de soirée (grande "heure") ;
- complies, le soir.
Lors de chacune de ces "heures", on récite les psaumes accompagnés de lectures et de prières. Le Moyen Age a laissé de superbes manuscrits de "livres d'heures". "

extrait de :
http://www.pollen.eu.org/surprises/oct98/lexique.htm

[...] NDE


 

P

Palplanches

- Profilé métallique de section spéciale, planté avec d'autres dans un sol meuble ou immergé, pour former une paroi étanche.
- Madrier équarri servant au même usage.
 
 
Patte ou empattement ( Sylviculture )
 
Partie inférieure du tronc, renflée, où le fût est inséré sur les racines principales.
 
Pénitentiel ( christianisme )
C'est un recueil qui précise à la fois les punitions qui s'y rattachent. Chez les moines c'est la regula coenobialis, les transgressions étant dans ce cas relatives aux principes de la règle à laquelle il s'est soumis : obéissance, chasteté, modération, pauvreté et silence. Le pénitentiel colombanien, par exemple, était particulièrement sévère et oscillait entre récitation de psaumes, jeûnes, isolements ou coups de fouet.
 
 

Perche ( Sylviculture )

- Bois de petit diamètre utilisé sous forme non traitée pour la construction, les piliers de clôture, etc.
Perspex (Matériau, famille des polymères)
 
Désignation normalisée: PMMA
Nom chimique : Polymétacrylate de Methyl
Appellations commerciales : Perspex® Plexiglass®
Altuglass® Csocryl®
Densité 1,20 g/cm3
Absorb. d'eau % 0,3


Pétrobusiens ( hérésie chrétienne )

Mot formé à partir du nom de Pierre Bruys (+ avant 1140), pour désigner ses disciples. Ce courant de pensée chrétienne est surtout connu par le traité de l'abbé de Cluny Pierre le Vénérable, "Traité contre les Pétrobusiens","qui le dénonça comme hérétique.

"Des frères de Bosnie et d'autres régions des Balkans, traversant l'Italie pour se rendre dans le Midi de la France, trouvaient partout des croyants qui partageaient leur foi et approuvaient pleinement leur doctrine. Le clergé romain les appelait Bulgares, Cathares, Patarins, etc., et, se conformant à l'habitude de l'Asie Mineure et des Balkans depuis des siècles, affirmait qu'ils étaient manichéens.
A côté des milieux auxquels appartenaient ces frères, d'autres se formèrent dans l'Eglise de Rome. Ils résultaient de mouvements spirituels qui gagnèrent une multitude de personnes nominalement attachées à l'Eglise de Rome, mais qui avaient délaissé les offices catholiques pour s'unir à ceux qui leur lisaient et leur expliquaient la Parole de Dieu. Parmi ces maîtres, l'un des plus éminents fui Pierre de Bruys, prédicateur capable et actif qui, bravant tous les dangers durant vingt ans, voyagea en Dauphiné, en Provence, en Languedoc et en Gascogne, ramenant des multitudes aux enseignements des Ecritures, en les faisant abandonner les superstitions qu'on leur avait enseignées. Il fut brûlé à St-Gilles, en 1126. Il montrait par l'Evangile que l'on ne doit être baptisé qu'après avoir atteint l'âge de raison et qu'il est inutile de bâtir des églises, puisque Dieu accepte en tous lieux l'adoration sincère. Il enseignait que les crucifix ne doivent pas être vénérés, mais plutôt regardés avec horreur, puisqu'ils représentent l'instrument de supplice de notre Seigneur, et que le pain et le vin ne deviennent pas le corps et le sang de Christ, mais sont des symboles qui commémorent sa mort, enfin, que les prières et les bonnes oeuvres des vivants ne peuvent venir en aide aux morts.
Un diacre, Henri de Lausanne, moine de Cluny, se joignit à Pierre de Bruys. Son apparence remarquable, sa voix puissante et ses dons d'orateur attiraient la foule. Par sa dénonciation des iniquités criantes qui abondaient, par ses explications convaincantes des Ecritures et par son zèle dévorant, il amena beaucoup de gens à la repentance et à la foi, et parmi eux des pécheurs notoires dont la vie fut entièrement changée. Les prêtres qui essayaient de lui résister étaient terrifiés en l'entendant prêcher avec tant de puissance aux grandes foules qui le suivaient. Loin d'être effrayé par la mort violente de son frère aîné en la foi si admiré, il continua son témoignage jusqu'au jour où Bernard de Clairvaux, à l'époque l'homme le plus puissant de l'Europe, fut appelé pour lui résister, le seul, pensait-on, qui pourrait réussir. Bernard trouva les églises désertées et le peuple entièrement détourné du clergé. Henri fut obligé de fuir. Toutefois, l'éloquence et l'autorité de Bernard n'arrêtèrent que temporairement le mouvement qui, ne dépendant pas d'un homme, était d'ordre spirituel et influençait toute la population. Pendant longtemps, Henri put échapper à ses ennemis et continuer son oeuvre courageusement. Il tomba finalement entre les mains du clergé et fut mis en prison où il mourut, soit de mort naturelle, soit de mort violente (1147). "

texte extrait de : http://www.regard.eu.org/Livres.2/Pelerinage.douloureux/14.html


Phylactère (religions, bande dessinée )

 
"Phylactère : (du grec phullax, "gardien", phullatein, "protéger") A l'origine, morceaux de papyrus ou de parchemin sur lesquels on inscrivait des prières, des formules magiques, et qui servaient de talismans (pour "protéger" ceux qui les portaient). La pratique a été signalée, et interdite, par les prédicateurs chrétiens de l'époque mérovingienne. Le sens premier subsiste dans l'usage d'appeler "phylactères" les teffilin juifs (versets de la torah inscrits sur des morceaux de parchemin et portés sur le front et sur le bras pour certaines prières). En histoire de l'art, le phylactère désigne le rouleau de parchemin déployé comme une banderole, sur lequel les artistes inscrivent les paroles ou le nom des personnages. Le phylactère est souvent l'attribut des prophètes. Par extension, on appelle ainsi les "bulles" des bandes dessinées."

extrait de : http://perso.wanadoo.fr/jean-claude.bologne/Vocabulaire.html




Pigments (couleur)

"(...) Pigments : Les pigments sont des substances naturelles colorées qui ont suscité, depuis l’antiquité sans doute, la curiosité et l’intérêt des hommes. Le simple fait qu’elles soient visibles a stimulé leur étude tout en facilitant les techniques de recherche.
Une substance est un pigment si elle absorbe la lumière visible ; de cette définition ressort la grande hétérogénéité de ce groupe.

Les fonctions chimiques responsables de l’absorption de la lumière sont appelées chromophores ; il s’agit en général soit de liaisons riches en électrons délocalisés, soit, mieux encore, de la conjugaison de ces liaisons.
On a appelé auxochromes des groupes, ou fonctions chimiques, susceptibles de modifier la coloration introduite par un chromophore. Certains pigments, telle la chlorophylle, sont très répandus dans la nature ; d’autres, plus rares, n’ont parfois été trouvés que dans une seule espèce.

Nous connaissons plusieurs types de pigments dont voici les principaux :
 
Les pigments non azotés

Les caroténoïdes : Le terme caroténoïde s’appliquait à l’origine au pigment de la carotte. On désigne à présent sous ce nom une famille de pigments poly-isopréniques (sortes de carbures liquides) dont la coloration varie du jaune au rouge ; leur chromophore (Follicule coloré garnissant le corps des céphalopodes (classe des mollusques), ce mot en grec signifie : couleur et qui porte) contient de nombreuses liaisons éthyléniques
(*) conjuguées.
 
*) éthylénique : terme qui qualifie la double liaison carbone-carbone existant dans l’éthylène et dans de nombreux hydrocarbures.
Généralement, les unités isoprènes sont disposées de telle façon que deux méthyles sont en position 1,6 dans la partie centrale de la molécule, alors que les autres sont en 1,5.
 
La plupart des caroténoïdes peuvent être rattachés à la structure du lycopène. En effet, par des modifications de proche en proche telles que cyclisations, réductions, migrations de liaisons, oxydations, on peut prévoir à partir du lycopène la formule des principaux caroténoïdes naturels.
 
Ces pigments sont solubles dans les lipides (graisses), d’où le terme «lipochromes» qui leur est parfois attribué. Ces pigments peuvent être combinés avec des acides gras (esters de xanthophylles), des protéines (chromoprotéines) et des sucres (crocine, par exemple) ; dans les deux derniers cas, ils deviennent hydrosolubles.
 
Les techniques chromatographiques sont nécessaires pour leur isolement à l’état pur. Des fractionnements préalables sont possibles en utilisant les différences de solubilité entre une phase supérieure éthéropétrolique (épiphase) et une phase inférieure contenant 90 % de méthanol et 10 % d’eau (hypophase).
Carotènes et xanthophylles rencontrés chez les végétaux, accompagnent la chlorophylle dans les chloroplastes ; la molécule chlorophyllienne renferme du phytol, alcool à 20 atomes de carbone (C 20) ayant d’étroits rapports avec les carotènes.
 
Les chlorophylles : Outre leur rôle dans la photosynthèse, intermédiaires dans le transfert de l’énergie lumineuse à la chlorophylle dans les chloroplastes et intervenant dans les phénomènes d’oxydoréduction, ils sont responsables de la coloration jaune des organes végétaux, concurremment avec les flavonoïdes (du latin flavus, jaune, et purpurin).
 
Ainsi, le carotène est particulièrement abondant dans la racine de carotte, le lycopène dans la tomate, le poivron, la crocétine dans le safran, etc. Par ailleurs, le phénomène de la dormance et celui de la chute des feuilles sont liés à la production de l’acide abscissique ; la structure de cette substance est apparentée à celle de l’acide farnésique, mais elle peut provenir de l’oxydation des pigments caroténoïdes des feuilles (néoxanthine, par exemple).
Les quinones : Les quinones sont des composés benzéniques dans lequel deux atomes d’hydrogène du noyau sont remplacés par deux atomes d’oxygène. Ce sont des pigments jaunes à rouges-violets que l’on rencontre dans les règnes animal et végétal ; leur existence est cependant souvent masquée par d’autres pigments, ou bien encore par leur situation à l’intérieur des organismes.
Les quinones sont classées, selon le nombre de noyaux aromatiques (*), en benzoquinones, naphtoquinones, anthraquinones et phénanthraquinones. Ces substances sont souvent très réactives ; elles peuvent colorer la peau par suite de combinaisons avec les groupes amines (NH2) libres des protéines ; certaines, en particulier les hydroxyquinones, sont utilisées comme teintures pour fibres textiles (formation de laques).
 
*) Aromatique : en chimie, ce terme ne signifie pas «qui dégage un parfum agréable» mais désigne une série aromatique, c’est à dire un ensemble des composés cycliques formés à partir du benzène (dont le noyau est figuré par un '#966;) et de ses dérivés.
 
Les benzoquinones sont volatiles et peuvent avoir une action vésicante (qui provoque la formation d’ampoules sur la peau), d’où leur usage comme arme chimique chez un grand nombre d’Invertébrés (Coléoptère bombardier). On trouve effectivement chez les Arthropodes de nombreuses benzoquinones diversement substituées. La plus simple, la p-benzoquinone, a été isolée des sécrétions défensives de Myriapodes et de Coléoptères ; parmi les bensoquinones substituées figurent la méthylbenzoquinone, l’éthylbenzoquinone, la méthyl-2 méthoxy-3 benzoquinone, ainsi que des diméthyles et triméthylbenzoquinones ; ces dernières se trouvent dans un venin d’araignée.
 
Les anthraquinones, dérivées de l’anthracène forment un groupe important. Beaucoup montrent une répartition des oxygènes caractéristique d’une origine polyacétique. Elles existent fréquemment sous forme de glucosides, en particulier chez les Rubiacées. L’émodine est trouvée chez les champignons, les lichens et les plantes supérieures. Le couplage oxydatif peut conduire à des dimères comme l’hypéricine isolée du millepertuis (Hypericum hirsutum). Des anthraquinones, identifiées chez les Insectes, ont été utilisées pour teindre les vêtements : acide carminique des Coccidas mexicaines, acide kermésique de la «punaise» femelle du chêne kermès et acide laccaïque de Laccifer lacca.
 
On désigne sous le terme de flavonoïdes (flavus, jaune) plusieurs groupes de substances telles que les flavonols, les flavanones, les anthocyanidols, pouvant être rattachées par leur structure à la flavone ou phényl-2 chromone.
Les anthocyanidines possèdent un hétérocycle de type benzopyroxonium à oxygène tétravalent (*); on en distingue trois groupes : la pélargonidine, la cyanidine et la delphinidine, suivant que le cycle B porte une, deux ou trois fonctions phénoliques.
 
*) Tétravalent : qui possède la valence 4 (le carbone est tétravalent), terme de chine. À l’origine, la valence d’un élément était égale au nombre des liaisons qu’un élément pouvait établir avec l’hydrogène. Ainsi, l’oxygène était dit divalent, car la formule de sa combinaison avec l’hydrogène, l’eau H2O, montre deux liaisons d’hydrogène; le carbone était dit tétravalent, car la formule du méthane CH4 en montre quatre. La notion de valence fut ensuite étendue à la structure électronique de l’atome. L’atome engagé dans une molécule a tendance (sauf dans le cas de l’hélium) à atteindre la configuration des gaz rares, qui possèdent huit électrons sur leur couche externe. La valence était alors mesurée par le nombre d’électrons manquants, ou en excès, par rapport à ce nombre huit. On relie aujourd’hui la notion de valence à celle du spin. La valence est le double du spin total de l’atome engagé dans la molécule. Cette théorie permet d’expliquer l’existence de valences multiples et la formation de liaisons particulières dans le cas d’atomes excités.
 
Les flavonoïdes sont d’origine strictement végétale ; mais ils ne sont pas présents chez les micro-organismes, champignons et lichens ; on a isolé, à partir des fougères, des flavonoïdes (cyrtominétine), ayant subi une C-méthylation aromatique. Les pigments flavonoïdes sont responsables de la coloration de nombreuses fleurs et de leurs fruits, et parfois des feuilles, jeunes ou sénescentes.
 
On rencontre dans les différents groupes de flavonoïdes une grande variété de substances, correspondant à divers degrés de substitution des noyaux aromatiques A et B ; ces substitutions ne sont pas réalisées au hasard, mais en relation avec l’origine polyacétique (*) du noyau A et celle préphénique du noyau B.
 
*) Acétique : L’acide acétique (CH3-COOH) est le type traditionnel des composés organiques à fonction acide. Il résulte de l’oxydation de l’alcool éthylique en présence de bactéries Acetobacter ou Mycoderma aceti (préparation du vinaigre). L’industrie en prépare de grandes quantités à partir de l’acétaldéhyde ou de l’acétylène. L’acide pur est utilisé comme réactif et dans de nombreuses industries. Ses sels et esters, les acétates, sont importants. L’anhydride acétique est utilisé dans l’industrie des matières plastiques.
 
Les flavonoïdes sont formés de la condensation de trois unités acétate et d’un acide cinnamique provenant de la phénylalanine ou de la tyrosine ; cette condensation conduit d’abord aux chalcones, intermédiaires vers les flavones et les anthocyanines d’une part, vers les isoflavones et les aurones d’autre part.
Les flavonoïdes existent le plus souvent sous forme de glycosides tels que le rutoside (quercétol-3 rutinoside) du sarrasin. La majorité des colorations rouges et bleues des fleurs et des fruits sont dues à des glycosides des anthocyanidines (anthocyanines).
 
La couleur apparente peut être modifiée par d’autres pigments, flavonoïdes ou non, tels que les chlorophylles et les caroténoïdes ; des colorations noires sont ainsi observées à partir d’anthocyanines bleues (copigmentation) ; la chélation des métaux et les variations de pH (degré d’acidité) sont d’autres facteurs pouvant faire varier la couleur due à des flavonoïdes.
En effet, les anthocyanidines changent de couleur suivant le pH ; la cyanidine est bleue en solution alcaline, violette en solution neutre, rouge en solution acide. Enfin, on connaît des formes incolores d’anthocyanine (pseudo-bases).
La première substance flavonoïde obtenue à l’état pur est le morin, isolé par E. Chevreul en 1814 de Morus tinctoria (les qualités tinctoriales de nombreux végétaux contenant des flavonoïdes ont été utilisées pendant longtemps).
On a observé dans les ailes des papillons une accumulation de flavones et de leurs glycosides (pigments provenant de la nourriture de la chenille). Des hydroxylations ultérieures et des méthylations des pigments flavonoïdes peuvent conduire à des structures très substituées, comme la digitricine de la digitale pourpre ; dans cette substance, les trois oxygènes du noyau B sont introduits par suite de la condensation de trois unités acétate (noyau A) avec un acide sinapique.
Le rôle biologique des flavonoïdes est mal connu. En raison de leur structure polyphénolique, on pense qu’ils pourraient intervenir dans les chaînes d’oxydoréduction, et par là exercer une influence, mise en évidence dans certains cas, sur la respiration, la croissance et la germination.
 
En plus des ces pigments, il existe une très longue liste de colorants.
Les colorants sont des composés chimiques colorés, naturels ou synthétiques, en général organiques. Dans certaines conditions, ils possèdent la propriété de colorer durablement le support sur lequel ils sont appliqués. Ils se caractérisent par leur capacité à absorber les rayonnements lumineux dans le spectre visible par l’œil humain (de 400 à 700 nm (*)). Tous les composés répondant à cette définition se différencient par leur structure chimique, organique ou inorganique, ou par leur origine, naturelle ou synthétique.
 
(*) nm : est le symbole de nanomètre. 1 nm = 1 mètre divisé par 1 milliard = 0,000 000 001 m.
 
En spectroscopie, la limite violette du spectre visible se caractérise par des radiations électromagnétiques de 400 nm. En dessous, nous entrons dans le domaine des rayonnements ultraviolets, par exemple, l’ultraviolet lointain possède une longueur d’onde très courte, inférieure à 200 nm Le seuil de visibilité de l’œil humain se situe vers 380 nm, mais il est variable d’un individu à l’autre, et aussi en fonction de son âge. Etrange remarque, une personne opérée de la cataracte risque fort de voir sa vision s’étendre dans le domaine des ultraviolets, ceci du fait que la limite de la sensibilité des éléments détecteurs de la rétine ne sont pas en cause, mais c’est l’absorption des éléments traversés par les rayons, donc du cristallin : c’est ce qui explique les effets d’une intervention chirurgicale sur le cristallin. En général, l’oeil humain perçoit les rayonnements compris entre 400 (violet) et 800 nm (rouge), c’est ce que nous appelons le « domaine visible ».
Ces composés sont utilisés pour colorer les textiles, les encres, les peintures, les vernis, les produits alimentaires, etc.
 
La distinction faite entre les colorants et les pigments est bien plus importante puisqu’elle tient compte de l’interaction entre la matière colorante et le substrat.
Les colorants sont différents des pigments, composés solides finement divisés qui doivent être mélangés avec des liants avant leur application sur les surfaces. Les pigments ont la particularité d’être insolubles dans le milieu où ils sont appliqués, ce qui nécessite de faire appel à des produits auxiliaires, comme certains polymères dans la peinture, pour assurer la cohésion avec le support. (...)"

extrait de http://forums.voila.fr/read_message.php?idmessage=542032&idsection=1703


Point de saturation des fibres (PSF), ( Bois )
 
Notion théorique, correspondant à l'état d'équilibre du bois qui sèche à partir de l'état vert, au moment où est évaporée toute l'eau libre (celle qui occupe les espaces libres entre les cellules et à l'intérieur de celles-ci), alors que l'eau liée ne s'est pas encore évaporée (celle qui imprègne - ici à saturation - les parois des cellules).
La valeur de l'humidité d'un bois au 'point de saturation des fibres' est une caractéristique de cette espèce. Quoique présentant une dispersion - comme toutes les caractéristiques des bois - elle est plus faible en moyenne pour les bois dont la masse volumique moyenne est élevée.
Un p.s.f. de l'ordre de plus de 32% est considéré comme élevé
Un p.s.f. de l'ordre de 28% à 32% est considéré comme moyen
Un p.s.f. de l'ordre de moins de 28% est considéré comme bas

 
Pontificalia ( catholicisme )

N.m. pl

Insignes sacerdotaux que revêtent habituellement les évêques, comme la mitre, la crosse, les sandales ou la dalmatique.

"Au moment même où le statut d’abbaye exempte permettait à celles-ci de se soustraire dans une large mesure à la juridiction diocésaine ordinaire, les abbés ont obtenu pour eux-mêmes d’importants
privilèges. Le droit de revêtir à l’intérieur des limites territoriales de leurs juridictions les insignes du pouvoir épiscopal — les fameux pontificalia — a représenté pour les grands abbés un acquis symbolique dont on a souligné toute l’importance et détaillé les aspects pratiques tant dans la liturgie que dans la présentation de soi dont l’abbé, devenu une sorte de « quasi-évêque », pouvait offrir l’image non
seulement à la communauté monastique mais aussi au monde de ses dépendants
laïcs et à la société à l’entour.
Le développement d’une telle symbolique « épiscopalisante » du pouvoir abbatial est naturellement allé de pair, aux Xe-XIe siècles, avec l’exercice par les abbés, dans les limites territoriales de leur autorité, de pouvoirs dont certains relevaient de la juridiction ordinaire : nomination des desservants dans les églises
rurales dépendant de leurs domaines fonciers, contrôle pastoral souvent étroit des populations rurales, exercice direct ou indirect de la cura animarum, soit par des moines-prêtres soit par le relais de prêtres recrutés par eux, etc. Deux cas d’étude il est vrai privilégiés, celui du Mont-Cassin et celui de l’abbaye de Nonantola (prov. de Modène) nous ont permis de retracer de manière assez précise cette dilatation considérable des pouvoirs spirituels et juridictionnels des abbés à notre époque. A` la tête d’une grande abbaye détentrice d’un patrimoine étendu, l’abbé du Mont-Cassin, par exemple, bénéficiaire d’une exemption quasi totale, revêtu des pontificalia pouvait se considérer — et être perçu — à la fois comme un prince territorial et comme une sorte d’évêque. Dans des cas moins frappants mais très fréquents, la conjonction du privilège d’exemption (pour l’abbaye) et du droit de revêtir les pontificalia (pour l’abbé) a eu pour conséquence l’extension de l’exercice ou du contrôle des droits paroissiaux par les moines. De la mainmise sur les prérogatives spirituelles liées à la cura animarum découlaient évidemment d’importants profits destinés à rémunérer, par voie de prélèvement sur le revenu paysan, le service d’encadrement pastoral assumé par les abbayes. Ces profits, et en particulier les dîmes, étaient souvent « inféodés » à des seigneurs laïcs et servaient à fortifier le réseau de soutien aristocratique des abbés qui les concédaient.
D’où les conflits triangulaires opposant en série juridictions épiscopales, abbayes détentrices de droits paroissiaux et seigneurs laïcs concessionnaires de ces mêmes droits. Des exemples choisis dans la documentation disponible pour Farfa, Bobbio, Leno et La Novalesa nous ont servi d’illustration de ces situations complexes nées de l’imbrication de droits définis, tantôt comme droits éminents, tantôt comme droits utiles. On en est ainsi arrivé, à la fin de notre période, en matière de pouvoirs spirituels des abbés à des abus et excès chroniques. La réforme monastique cistercienne, dont on a évoqué les avancées dans l’Italie au XIIe siècle, avait déjà pour objet d’y porter remède en refusant par principe l’exercice des droits paroissiaux et la perception des dîmes qui y étaient attachées. Les abus en ces matières ont enfin été récapitulés et dénoncés avec vigueur en 1215 au IVe Concile de Latran dont nous avons sur ce point commenté les canons après en avoir éclairé la genèse et le contexte."

texte extrait de la page web : http://www.college-de-france.fr/media/his_occ/UPL65504_toubert.pdf
 

 
Pointerolle ( exploitation des mines )
 
Les pointerolles sont des outils en forme de prisme de fer long de 30 à 40 cm, pointu à une extrémité, formant une tête à l'autre, percé en son milieu d'un œil où on adaptait un manche de 40 cm tenu d'une main par le mineur tandis que de l'autre il frappait avec une massette de 3 à 4 Kg sur la tête de la pointerolle.
 

Polyphane (polymères)
 
Polychlorure de vinyle, spécialement conçu dans les années 1960 pour diffuser uniformément la lumière. La face extérieure du polyphane est adhésive, avec une pellicule de protection, quadrillée, pour l'habillage.
Il existe des plolyphanes au revêtement doré ou argenté (face intérieure).
 
Porte-graines ( sylviculture)
 
Voir semencier

 
PPT ( biologie marine )
 
"La salinité en ppt (part per thousand) est la quantité en kg de sels secs dissous dans un kg d'eau de mer. La salinité naturelle varie de 10 ppt dans la Baltique à 40 ppt dans la Mer Rouge. Elle est de 20 à 34 ppt dans la mer du Nord, et de 30 à 35 ppt dans les mers tropicales. Nilsen et Fossa recommendent dans nos aquariums, une salinité comprise entre 33 et 36 ppt."
sources : http://mars.reefkeepers.net/Articles/Salinite/Salinite.html
 
 
Priscillianisme (religion chrétienne)
 
Doctrine enseignée par Priscille (ou Priscillien, Prisciliano, + vers 384/385). C'était un homme d'origine noble, riche et cultivé, qui diffusa un ascétisme rigoureux dans toutes les provinces ibériques, et jusqu'en Aquitaine, dans les années 370-375, qui fit de nombreux adeptes. Sa doctrine, assez diffuse, distinguerait le Dieu de l'ancien testament du nouveau, affirmerait la nature divine de l'âme, refuserait au Christ une véritable humanité, reconnaîtrait les livres dits apocryphes. De plus, on lui aurait reproché son caractère sectaire, sa culture du secret et sa critique envers un christianisme urbain, ouvert, alors que Priscille voulait qu'il s'isolât en campagne. Sans compter qu'il acceptaitque les femmes donnassent et recussent un enseignement au milieu des assemblées ! les évêques Hydace et Itace condamneront les doctrines de Priscille au concile de Saragosse (380), condamnation répétée au concile de Bordeaux (384), puis au concile de Tolède (400). L'hérésiarque en appelera vainement au pape Damase, puis à l'empereur Maxime, et sera finalement exécuté avec quatre de ces disciples. Ce serait le premier hérétique condamné par la puissance séculière. Le priscillianisme subsistera dans le Nord de l'Espagne, dans la région de Compostelle.
 
Priplak (polymères)
 
Feuille de polypropylène disponible en plusieurs couleurs, formats de grains et d'épaisseurs.
Il résiste à l'eau et à la plupart des huiles, graisses et produits chimiques.
Il ne casse pas, ne se déchire pas. Tenue à la chaleur jusqu'à 125° C.
Sa pérennité est très grande: "il vieillit bien et ne jaunit pas"
Il est souple ou rigide selon l'épaisseur choisie.
Traité antistatique pour préserver son aspect et faciliter son entretien.
Recyclable et alimentaire.
Q

R

Rejets (Sylviculture)
 
N.m. Dans les taillis, nouvelles tiges apparaissant à partir de bourgeons situés sur les souches.
 
Rémanents (Sylviculture)
 
N.m. Débris restant sur coupe après une exploitation.
 
 
Repoussé (orfèvrerie)
 
N.m. Dans la technique du repoussé, le relief est produit en travaillant à l'envers une plaque de métal mince et en la déformant, en la repoussant à main levée, à l'aide d'un poinçon. C'est l'une des techniques les plus anciennes : les petits bijoux minoens en forme de fleurs, les disques d'or de Stollhof qui sont conservés à Vienne (IIe millénaire av. J.-C. ) sont décorés suivant cette technique.
S
 
 
Sacramentaire (liturgie chrétienne)
 
 
Du latin ecclésiastique sacamentarius.
Livre qui contient les textes et formules de la messe (oraisons, préfaces, canons) et ceux de la célébration des sacrements.
 
"Les sacramentaires, qui consignent les paroles et gestes des ministres de la liturgie eucharistique, sont des collections occidentales tardives, mais qui comportent des éléments plus anciens. Ce type d'ouvrage apparaît à Rome au cours du VIIe siècle, sous deux formes : le Sacramentaire dit grégorien, le Sacramentaire dit gélasien ancien (ce qu'on appelle Sacramentaire léonien ou de Vérone est un recueil occasionnel qui, n'est pas réellement un sacramentaire). Ces livres se sont diffusés dans les autres Eglises d'Occident, qui s'en sont inspirées pour la formation de nouveaux livres: il existe ainsi des Sacramentaires gaulois, anglo-saxons, celtiques, mozarabe, milanais (dit ambrosien)."
extrait du livre de Pierre Maraval, Le Chritianisme de Constantinà la conquête arabe, édité aux PUF,1997, page 216.
 

Sahidique (dialecte)
 
N.m
Appelé parfois thébaïque et dériverait d'un terme arabe désignant la Haute-Egypte. Le sahidique une des premières formes dialectales de la langue copte (attesté dès le IVe s.), comme l'akhmimique (achmimique, de la ville d'Akhmim, IIIe-Ve s.), le lycopolitain (de la région de Lycopolis, autrefois appelé "subakhmimique"), l'oxyrhynchite (de la région d'Oxyrhynque, aussi appelé "moyen-égyptien"), le fayoumique (parfois fayyoumique, de la région du bassin du Fayoum (ou Fayyoum, IVe-XIe), et enfin, le bohaïrique (d'un terme arabe désignant la Basse-Egypte, autrefois appelé "memphitique", IXe-XIe s.) qui détrônera le sahidique et qui reste en usage, aujourd'hui encore, comme langue liturgique des chrétiens coptes (= égyptiens).
 


Scramasax ou scramasaxe (arme)
 
N.m. Sabre droit à un seul tranchant caractéristique de l'armement mérovingien et apparaissant dans les tombes mérovingiennes du Ve au VIIe siècles ( Grégoire de Tours dit que c'est à coup de scramasaxe que Chilpéric fut assassiné). Il était utilisé comme arme, bien sûr, mais les traces d'usure fréquemment rencontrés sur les objets trouvés permettent de penser qu'il servait dans la vie quotidienne, dès qu'il s'agissait de couper ou de trancher.
 


Séchage (bois)

Processus de séchage du bois, naturel ou au séchoir, jusqu'à un degré d'humidité approprié aux conditions et à l'utilisation envisagées.

Les bois dont le séchage doit être conduit lentement sont renseignés, ainsi que ceux pour lesquels les accidents de séchage sont particulièrement à craindre.
Objet de séchage: amener le bois vert, tombant de scie, à une humidité d'équilibre voisine de l'humidité moyenne correspondant à son emploi futur.
Défauts de séchage: l'importante variation d'humidité que subit le bois pendant le séchage fait apparaître diverses modifications

Conseils particuliers

- Bois destinés aux menuiseries extérieures: ils présentent la plus grande stabilité lorsqu'ils sont séchés:
- 15%: lorsque   - le psf est moyen
- ou le psf est bas et le mouvement --faible
- 13%: lorsque   - le psf est bas
- le mouvement est moyen ou élevé
En pratique, il n'est souvent pas possible de respecter cette indication, qui, en outre, ne peut en aucune façon servir de prescription pour cahier des charges.
Pratiquement, on se contente généralement d'indiquer: séchage ++ (15 +/- 3) % d'humidité.
Mais cette indication ne doit pas non plus être interprétée comme une clause de réception: elle doit souvent être assouplie.
En effet, on doit tenir compte du fait que certains bois dont le séchage est lent ou très lent présentent un mouvement très faible. Pour ceux-là, on peut tolérer que la menuiserie ait une humidité supérieure aux 18% de l'indication générale (en particulier pour les pièces de forte section) mais ceci implique:

Cependant, des indications plus précises sont souvent données pour ce qui concerne les parquets, pour tenir compte notamment du mode de chauffage des locaux.

N.B. Au cours du séchage du bois, débité à l'état vert, on observe que la section des pièces se déforme. En particulier, les faces sur dosse accusent une courbure, qui fait dire qu'elles tirent à cœur. Ces déformations sont d'autant plus marquées qu'est grande la différence entre le retrait tangentiel et le retrait radial. Une indication de la grandeur de cette différence est fournie par l'écart entre t et r

Séchage à l'air

Séchage naturel du bois par exposition à l'air.

 

Semencier (sylviculture)
 
N.m Appelé aussi porte-graines. Arbre d'un peuplement adulte susceptible de fournir les éléments d'une régénération.
 
Simonie (religion chrétienne)

N.f
La simonie recouvre le trafic des biens, des charges ecclésiastiques (voir aussi nicolaïsme). Le terme même vient de l'histoire biblique de Simon le Magicien, qui était prêt à payer les apôtres Pierre et Jean pour pouvoir produire à son tour les miracles auxquels il avait assistés, récit narré au livre des Actes :

Livre des Actes : 8, 9-25
" Ac 8:9- Or il y avait déjà auparavant dans la ville un homme appelé Simon, qui exerçait la magie et jetait le peuple de Samarie dans l'émerveillement. Il se disait quelqu'un de grand,
Ac 8:10- et tous, du plus petit au plus grand, s'attachaient à lui. " Cet homme, disait-on, est la Puissance de Dieu, celle qu'on appelle la Grande. "
Ac 8:11- Ils s'attachaient donc à lui, parce qu'il y avait longtemps qu'il les tenait émerveillés par ses sortilèges.
Ac 8:12- Mais quand ils eurent cru à Philippe qui leur annonçait la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, ils se firent baptiser, hommes et femmes.
Ac 8:13- Simon lui-même crut à son tour ; ayant reçu le baptême, il ne lâchait plus Philippe, et il était dans l'émerveillement à la vue des signes et des grands miracles qui s'opéraient sous ses yeux.
Ac 8:14- Apprenant que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, les apôtres qui étaient à Jérusalem y envoyèrent Pierre et Jean.
Ac 8:15- Ceux-ci descendirent donc chez les Samaritains et prièrent pour eux, afin que l'Esprit Saint leur fût donné.
Ac 8:16- Car il n'était encore tombé sur aucun d'eux ; il avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Ac 8:17- Alors Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains, et ils recevaient l'Esprit Saint.
Ac 8:18- Mais quand Simon vit que l'Esprit Saint était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent.
Ac 8:19- " Donnez-moi, dit-il, ce pouvoir à moi aussi : que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit Saint. "
Ac 8:20- Mais Pierre lui répliqua : " Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d'argent !
Ac 8:21- Dans cette affaire il n'y a pour toi ni part ni héritage, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu.
Ac 8:22- Repens-toi donc de ton mauvais dessein et prie le Seigneur : peut-être cette pensée de ton cœur te sera-t-elle pardonnée ;
Ac 8:23- car tu es, je le vois, dans l'amertume du fiel et les liens de l'iniquité. "
Ac 8:24- Simon répondit : " Intercédez vous-mêmes pour moi auprès du Seigneur, afin que rien ne m'arrive de ce que vous venez de dire. "
Ac 8:25- Pour eux, après avoir rendu témoignage et annoncé la parole du Seigneur, ils retournèrent à Jérusalem en évangélisant de nombreux villages samaritains."

texte extrait de la page web : http://www.tradere.org/biblio/bdj/ac8.html


 

T

 

Taillis (sylviculture)
 
Peuplement constitué d'essences de petite taille, dont les tiges proviennent du développement de rejets, drageons, marcottes, etc...
Le taillis est une régénération de la forêt par une culture de souche. Après abattage, la souche du jeune feuillu en pleine vigueur fournit des rejets de végétation constituant une cépée dont l'évolution est très rapide durant les premières années.
 
Taillis sous futaie (sylviculture)
 
Peuplement mixte constitué de rejets de souche et d'arbres issus de semis (arbres de futaie)
 
Talaire (antiquités romaines)
 
Adj. Du latin talaris, talus : talon. Se disait d'un vêtement qui arrivait aux talons. Par.ex. une toge talaire, une tunique talaire.

 
Taret ou Teredo (zoologie) : mollusque qui cause de grands dommages aux constructions marines (voir aussi LES ABEILLES ET LES HOMMES - L'ANTIQUITE (3) GRECE ET ROME, CHRISTIANISME))

Tensions internes (bois)

 Tensions internes de croissance

Le bois, dans l'arbre sur pied, n'est jamais exempt de tensions internes. En effet, le bois des zones extérieures du tronc est soumis à des tensions de traction: elles correspondent aux tractions des haubans qui maintiennent dressé le mat d'un navire. Ces tensions de traction sont équilibrées par des tensions de compression dans les zones centrales du tronc: elles correspondent à la compression du mat du navire sous l'effet de la traction des haubans.
Note: ces tensions de compression sont d'autant plus grandes que l'arbre est gros. Elles peuvent ainsi occasionner des ruptures du bois des zones centrales des troncs de très gros arbres, dont le bois n'est pas suffisamment résistant (exemple: TOLA-AGBA).
Lors du débit du tronc de l'arbre, en plateaux, ce sont les plateaux de 'quartier' qui accusent les plus grandes différences entre les tensions de traction et celles de compression.
Dans les plateaux voisins de l'axe de l'arbre, ces différences pourront causer des déformations d'autant plus importantes que la dimension " radiale " des pièces débitées est grande.
Les espèces de bois pour lesquelles ces tensions peuvent occasionner des problèmes notables sont renseignées dans la mesure du possible.
N.B. Lorsque de telles déformations apparaissent, les tensions internes qui les ont causées, disparaissent d'autant. Il est donc utile d'attendre l'apparition de ces déformations avant de procéder à l'usinage des pièces.

 Tensions internes de séchage

Suite à un séchage mal conduit des pièces, des bois peuvent présenter des tensions internes de séchage qui peuvent faire penser à des tensions internes de croissance. Vu qu'il ne s'agit pas d'une caractéristique d'un bois et que ces tensions peuvent être présentes dans toutes les espèces, on ne les renseigne pas sur les fiches.

Taret ou Teredo (zoologie) : mollusque qui cause de grands dommages aux constructions marines


Théophanie (théologie chrétienne)

n.f. Du grec "theos", dieu et "phainen", paraître, ce mot, fréquent dans l'orthodoxie, désigne la manifestation ou l'apparition du divin. La théophanie devient une "épiphanie" (du grec epiphania, manifestation, apparition), quand le divin (Dieu, Esprit, le Christ) se manifeste en faisant irruption dans la vie des hommes : l'Epiphanie la plus symbolique étant bien sûr la venue de Jésus sur la terre. Ces "ontophanies" (ontos : l'Etre) sont toutes deux des "hiérophanies" (hieros : sacré).


Thérapeutes (religions)


"1 - Sens du mot
Leur nom vient du Grec "therapnè" qui signifie demeure, séjour. On connaît également les mots "théraps"et "thérapôn" qui désignent le serviteur ou l'écuyer. Le verbe correspondant et le dérivé "thérapeute" vont désigner celui qui donne ses soins à un dieu, à un maître, à un malade ou même à une plante.
La description des Thérapeutes par Philon date d'avant l'An 70, c'est-à-dire avant la destruction du Temple de Jérusalem: ce sont des contemplatifs qui soignent et guérissent les passions, qui rendent à Dieu un culte authentique. Ils identifient Dieu avec l'Etre, l'Etre des philosophes grecs.
2 - Contexte
Proches à la fois des premiers moines chrétiens et des fidèles esséniens de Qumran, ils constituent une secte juive. Ils ont pris leur inspiration à une double ou même une triple source: à savoir le courant des pauvres de Yahvé judaïque, le mouvement pythagoricien grec et la pratique des gymnosophes (autrement dit des yogis).
3 - Leurs caractéristiques
Les thérapeutes se différencient si peu des chrétiens qu'Eusèbe prétendit qu'ils étaient de leur nombre. Leur groupe est également proche de celui des esséniens à ceci près qu'ils mettent beaucoup plus l'accent sur l'érémitisme que sur la vie communautaire, et sur la vie contemplative plutôt que sur l'action.
Ils attachent une grande importance à la méditation, à la prière matin et soir. La prière matinale se fait en direction du soleil les mains levées aux cieux de la même façon que les esséniens et les pythagoriciens. Ils semblent avoir découvert l'état de samadhi qu'ils caractérisent exactement comme les yogis, à la charnière de la veille et du sommeil (cf; la "Lettre d'Aristée").
Ils insistent sur une interprétation spirituelle des écrits bibliques (voir herméneutique), attachent une grande importance au nombre 7 symbole de virginité et au carré du nombre 7 (+ 1) : 50. Ils partagent un repas tous les sept et surtout tous les cinquantes jours. Ils s'adonnent à l'interprétation allégorique des écritures, composent des hymnes qu'ils chantent en choeurs alternés d'hommes et de femmes et dansent jusqu'à la transe.
Leur vie est marquée par : l'abandon des richesses (ils donnent tout à leurs familles), le renoncement sexuel et le culte de la virginité, le retrait de la vie mondaine (ils vivent à la campagne près d'une source d'eau et loin du tumulte des villes, abandonnant leurs parents, leurs amis et leur Patrie), le détachement de la bonne chère (ils se contentaient, prétend Philon, de pain, de sel et d'eau mêlée d'hysope); comme les pythagoriciens et les yogis, ils sont végétariens.
"D'une manière générale ils s'efforcent d'éliminer l'orgueil, sachant que l'orgueil est le début de l'illusion, et l'absence d'orgueil le commencement de la vérité et que ces deux attitudes sont comme deux sources : de l'illusion découlent les diverses sortes de maux, de la vérité la multitude des biens humains et divins." (Philon, 39).
Ils considèrent la pratique du silence comme étant particulièrement importante pour favoriser la vie contemplative.
Ils donnent aux femmes une place équivalente à celle des hommes, ce qui est relativement nouveau. Ils affirment l'égalité de tous les êtres humains, non seulement des hommes et des femmes, mais aussi des hommes entre eux par le refus total de l'esclavage.
Ils poursuivent une activité d'enseignement et de guidance spirituelle à côté de leur orientation principale vers la recherche contemplative. Leur influence est probable quant à la constitution du monachisme et de l'érémitisme primitif."


texte extrait de :
http://auriol.free.fr/parapsychologie/DicoEsoterisme/therapeu.htm

 
"(...) Les thérapeutes d' Égypte avait leur centre près du lac Maréotis, mais ils comptaient des adeptes dans tout le pays, dont un grand nombre aux environs d'Alexandrie. Ils s'adonnaient à la contemplation et à l'étude des livres saints dont il s'attachaient à comprendre le sens allégorique. Aux textes de la loi et les prophètes ils ajoutaient d'ailleurs des écrits composés par les plus savants d'entre eux, si bien que leurs croyances avaient fini par s'éloigner assez sensiblement de l'orthodoxie judaïques. En outre, ils faisaient des recrues, non seulement parmi les juifs, mais dans toute la population, en général dans les classes supérieures, ce qui constitue un des quelques points par lesquels ils différent des autres esséniens, lesquels recrutaient plutôt dans les classes populaires. Une autre différence et que, tandis que les esséniens n'admettent habituellement pas des femmes, les thérapeutes au
contraire avait des adeptes des deux sexes. Ils étaient cependant eux aussi dualistes, distinguant l'âme du corps, la matière de l'esprit, celui-ci étant le siège des perfections, tandis que celle-là était mauvaise et méprisable. Les uns comme les autres, malgré leurs origines sociales différentes, pratiquaient le partage des biens mis en commun. II est probable, rappelons-le une fois de plus, que Jésus le nazaréen les ait fréquenté avant de prëcher sa propre doctrine (9).

Les thérapeutes tenaient en outre, tout comme les fidèles d' Attis et ceux d' Eshmoûn, des repas collectifs, agapes au cours desquels l'un d'eux exposait un point de doctrine, qui était ensuite discuté publiquement. II en allait ainsi le jour du sabbat, ainsi que tous les cinquante jours, 50 étant pour eux un nombre sacré. Ces jours-là, en plus, on chantait des hymnes.


Rien d'étonnant à ce qu'un homme ayant fréquenté assidûment un tel milieu hautement intellectuel, comme Apollôs, ait pu ëtre qualifiée d' "homme éloquent versées dans les écritures" (Actes VIII 24).

Tout cela n'était pas sans analogie non plus avec d'autres cultes égyptien comme ceux d'Osiris, d' Attis et surtout de Sérapis (dont le nom, contraction d' Oussir-Api est d'ailleurs assez proche de celui des "thérapeutes")
Le culte de Sérapis n'était pourtant pas né en Égypte au 4e siècle avant notre ère, au temps des Lagides, mais il avait fini par devenir une sorte de syncrétismes de diverses mythologies grecques, égyptiennes et aussi iraniennes. À l'origine, Sérapis n'avait été que le dieu de la mort. Mais il fut bientôt identifié au soleil et à Zeus, puis à Asclépios, un disciple du légendaire Hermès Trismégiste révérés comme le dieu des guérisseurs. Un temple merveilleux, le Sérapéion avait été construit pour lui à Alexandrie (10). Des guérisons miraculeuses s'y produisirent et furent attribuées à la statue qui représentait le dieu. Finalement, on fit aussi de Sérapis un dieu de la fertilité et il sera assimilé à Bacchus.


Comme on le sait, un autre nom de ce dernier est lacchos, ce qui est très proche de Ia'cov (Jacques) et de Iéshouo (Jésus)... Or, ce dernier nom étaient également, déjà avant notre ère, invoqué dans certains milieux pour guérir les malades (11). D'ailleurs le mot grec sôtêr signifie non seulement celui qui guérit, qui délivre, mais aussi celui qui soigne ou qui sauve. II en est de même de sa traduction latine Salvator, dont on retrouve la racine dans les langues germaniques : en néerlandais notamment, zalf signifie à la fois onguent et chrême, de même que (anglais salve et que l' allemand Salbe . Ces mots sont à rapprocher du sanskrits Savitar (au féminin savitri qui désigne la puissance bénéfique des dieux et de certaines de leurs émanations (12). II est donc tout à fait naturel que les religions de salut, comme celle que prêchait l'apôtre Paul, ait connu le succès dans des milieux comme ceux des thérapeutes et des adeptes de Sérapis. Plus facilement que partout ailleurs, Chrêstos le dieu bon, Christus l' Oint, le sauveur, et Jésus le guérisseur devait y être assimilés les uns aux autres. Les deux cultes, celui de Sérapis et celui de Christ, finiront même par se confondre en Égypte, si l'on en croit ce qu'écrira l'empereur Hadrien à l'un de ses proches vers 130 : dans ce pays, d'après lui "ceux qui adorent Sérapis sont en même temps chrétiens et ceux qui se disent épiscopes de christ honorent Sérapis ... Le patriarche (d' Éphèse) lui-même, quand il vint en Égypte, adore le Christ et Sérapis pour contenter tout le monde' (13).

Notes

(9)- Voy.not.Emmanuel EVSING, "La grande imposture. Du Maître de Justice a Jésus' (Arcturus, Toulouse. 1979), pp.64 & 65.
(9 bis)-Comme pour les Pythagoriciens. On se rappellera a ce propos, l'année jubilaire hébraïque, qui suivait chaque période de 7 fois 7 ans, revenant donc tous les 50 ans. C'est pourquoi les esséniens de Coumrâne (Qûmran) parlaient de "la suprême sainteté du signe N R.Com.X 4), la lettre nu représentant le nombre 50 comme aussi la lettre hébraïque noun. (10) II sera détruit, après un édit de Théodose, sur l'ordre de Théophile, patriarche d'Alexandrie, en 391. V. plus loin, chapitre XXVIII, p. 324.
(11) Voy. Jean-KI. WATSON. "L'Epïtre aux Hébreux" (Ca h. Renan n- 48. 1965)-p.15.
(12) D'autres racines. purement germaniques celles-là. associent de mëme les idées de salut (en allemand Heip, de guérison (heilen, guérir) et de sainteté (heilig).
(13) Voy. Henri LEISEGANG, "La Gnose" (Payot, Paris. 1951). p. 192; Georges ORY, Christ et Jésus' (Pavillon, Paris. 1968). pp. 29-30: Jacques LACARRIERE. "Les hommes ivres de Dieu" (Fayard. Paris, 1983). p. 42; Jean-Kléber WATSON, "Le Christianisme avant Jésus-Christ" (Labbe, Périgueux, 1988).p. 255."
 


texte extrait de :
http://misraim3.free.fr/gnosticisme/appolos_et_les_therapeuthes.pdf

Tétramorphe (christianisme)


"Le tétramorphe fut l'un des thèmes favoris de l'art religieux. Il en est d'ailleurs peu dont la signification soit aussi riche. Cet ensemble iconographique s'inspire directement de la vision de Saint Jean: " Un trône était dressé dans le ciel, et quelqu'un était assis sur ce trône... et autour du trône, il y avait quatre animaux pleins d'yeux devant et derrière. Le premier animal ressemblait à un lion; le second ressemblait à un veau; le troisième avait le visage comme celui d'un homme et le quatrième ressemblait à un ai~le qui vole. " (Apocalypse IV, 2?7).
Mais, bien avant, Ies quatre animaux étaient déjà apparus à Ezechiel au bord du fleuve Kobar. Le récit d'Ezechiel est donc probablement la première source du tétramorphe: " Au centre encore, on voyait quatre animaux dont voici la figure: ils avaient une ressemblance humaine; chacun d'eux avait quatre faces et chacun quatre ailes....Quant à la forme de leurs faces, ils avaient tous quatre une face d'homme, une face de lion, du côté droit, tous quatre une face de bœuf du côté gauche, et tous quatre une face d'aigle." (Ezechiel 1, 4?10)
Dès Ies premiers siècles du Christianisme, on admit que Ies quatre animaux symbolisaient Ies quatre évangélistes et Ies quatre épisodes les plus marquants de la vie et de la destinée du Seigneur. Au XIIeme siècle, la leçon s'était définitivement figée et elle était devenue objet d'enseignement. Nous la trouvons dans de nombreux Lectionnaires sous une forme, qui suit au plus près Ie commentaire de Raban Maur. (cf. Emile Mâle, L'art religieux du XIIIeme siècle en France)
Si Matthieu a pour attribut l'homme, c'est parce qu'il a commence son Evangile par la généalogie du Christ. Au début de l'Evangile de Luc, allusion est faite au sacrifice offert par Zacharie (Luc I, 5). Le bœuf ou Ie veau, animal du sacrifice, symbolise donc Luc. Le lion désigne Marc qui, des Ies premières lignes de son récit, nous parle de la voix qui crie dans le désert (Marc 1, 3). L'aigle, enfin, est la figure de Jean, car son texte nous place, dès Ie début, en face du Verbe, "vraie lumière" (Jean 1, 1?4). Or l'aigle est Ie seul animal à pouvoir regarder le soleil en face, comme Ie rappelle encore ce quatrain du 16eme siècle:
"Sur tous les oiseaux, je suis le roy. Voler je peux en si haut lieu
Que le soleil de près je voy. Heureux sont ceux qui verrons Dieu "
(cf. V.H. Débidour, Le bestiaire sculpté du Moyen Age en France)
 
En même temps, Ie tétramorphe rappelle l'Incarnation (homme), Ie Sacrifice du Christ (bœuf), la Résurrection (lion), et l'Ascension (aigle). Et l'art roman, qui a multiplie largement l'image du tétramorphe, lui prêtait bien d'autres sens encore...
Par des raisonnements subtils, que Raoul Glaber (Ie célèbre "chroniqueur de l'An Mil" et moine à Cluny) a développé abondamment, on établissait la correspondance des quatre animaux évangélistes (ange ? qui remplace parfois l'homme ?, bœuf, lion et aigle) avec Ies quatre vertus cardinales (justice, force, tempérance, prudence), Ies quatre éléments (terre, air, eau, feu), Ies sens de l'homme (toucher, odorat, goût, vue?ouïe), Ies quatre fleuves du paradis et les époques bibliques de l'histoire du monde. (cf. Lexique des Symboles, Zodiaque)
La disposition la plus fréquente rend, d'autre part, sensible le " X ", Ie khi: Ie Christ s'inscrit au centre d'une croix renversée. On donne la préséance à Matthieu et à Jean en Ies plaçant en haut, à gauche et à droite, parce qu'ils ont évoqué, dans Ies termes Ies plus précis, Ie retour du Christ. De plus, Ie disciple préféré a bien sa place à la droite de Jésus. Le lion et le bœuf rappellent l'ambiguïté du sacrifice du Christ, mort et résurrection à la fois; ils sont donc symétriques et contrastes, Ie premier à la gauche et le second à la droite du Christ. De cette façon se dessine, en même temps que l'image de la croix, celle du cercle, représentation de l'univers dont le Christ est tout à la fois le maître (cosmoerator) et Ie régulateur (ehronoerator)."



texte extrait de :
http://www.guidecasa.com/bibliotheque/texte26.htm

Tonaire (liturgie catholique)

Un tonaire comprend les incipit des 3000 antiennes de l'office et/ou ceux des 250 antiennes de la messe, classés suivant les huit tons du chant grégorien et, pour chaque ton, il donne la terminaison psalmodique capable de procurer le meilleur enchaînement musical de cette cadence finale à la reprise des antiennes citées. Une antienne est un refrain repris par le choeur entre chaque verset d'un psaume ou chanté seulement avant et après. Un antiphonaire est un recueil des antiennes et des répons; un bréviaire comprend le lectionnaire et l'antiphonaire.

Tour-lanterne (architecture)

tour ajourée permettant de faire pénétrer la lumière dans un édifice religieux. On la trouve le plus souvent à la croisée du transept, même si elle peut être placée ailleurs (à l'entrée ou dans une abside latérale).

Travail ou mouvement du bois

Cette expression désigne la variation de volume que le bois subit lorsque son humidité se modifie.
Pour apprécier quantitativement cette variation de volume, on se base sur une méthode de calcul fondée sur la considération du travail du bois.
Le travail du bois étant pratiquement nul dans le sens du fil, un bois de volume = 1 qui subit des gonflements radiaux 'r' et tangentiels 't' accuse gonflé, un volume = 1 x (1 + r) x (1 + t).
Le terme (r x t) étant toujours négligeable, la variation de volume est pratiquement égale à (r + t) qui représente la limite maximale du mouvement que peut subir une espèce de bois qui réagit très rapidement aux variations d'humidité relative de l'air ambiant. Pour les bois qui réagissent plus lentement à ces variations d'humidité, le mouvement réel est inférieur à (r + t).
Dans le cas des menuiseries extérieures, soumises à des variations d'humidité de l'air de 90% à 60%, et dont le 'mouvement menuiseries extérieures' atteindra au plus (r + t)90-60% et dans le cas des menuiseries intérieures, soumises à des variations d'humidité de l'air de 60% à 30%, et dont le 'mouvement menuiseries intérieures' atteindra au plus (r + t)60-30% , on considère comme

La notion de 'stabilité', prise dans son sens large, est une notion complexe qui fait intervenir un grand nombre de facteurs, cela sous deux aspects différents qui ne doivent pas être confondus (bien qu'ils puissent apparaître simultanément):

N.B. Ces divers points seront repris au séchage. Il convient enfin de rappeler qu'une finition de qualité, correctement entretenue, concourt à la stabilité des ouvrages, particulièrement de ceux de menuiserie extérieure: une telle finition réduit la vitesse d'échange d'humidité et atténue ainsi les fluctuations d'humidité du bois.

Triconque (architecture religieuse)

Adj.
Se dit du plan du chevet d'une église comportant trois absides groupées en forme de trèfle. Fréquent dans les églises grecques.


U

Usinage

Les problèmes essentiels rencontrés lors de l'usinage de l'espèce de bois sont renseignés:

Vert (bois)

Bois qui vient tout juste d'être scié, ou bois qui n'a pas été séché intentionnellement. Le terme ne s'applique pas au bois complètement gorgé d'eau mais dont on peut dire qu'il est à l'état vert.

Viscères ( boucherie )

En terme de boucherie, les viscères sont les abats qui se trouvent dans les cavités thoracique, abdominale et pelvienne, y compris la trachée et l' œsophage


Vulgate ( religion chrétienne )

Texte ci-dessous extrait de :
http://www.bible-ouverte.ch/vulgate.htm
 
" JERÔME ET LA BIBLE VULGATE LATINE
 
Extrait de "Histoire de la Bible" par John H. Alexander
Ed. Maisons de la Bible (épuisé)
 
« Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé Ma Parole, et que tu n'as pas renié Mon Nom, J'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. » Apocalypse 3:9
Lorsque, au 3e siècle avant J.-C., Ptolémée Philadelphe fit traduire les écrits hébraïques en grec, le monde civilisé s'exprimait dans la langue de Platon. D'une part, la culture hellénique exerçait son influence sur toutes les rives de la Méditerranée ; d'autre part, les conquêtes d'Alexandre l'avaient fait pénétrer presque jusqu'au coeur de l'Asie. L'essor du grec, première langue « universelle », détermina ainsi le succès de la Version des Septante, qui éclipsa progressivement le texte original hébreu, dont l'usage demeurait confiné aux étroites limites de la Palestine.

Au 4e siècle de l'ère chrétienne, la situation s'est modifiée. Seule la classe cultivée s'exprime encore en grec, langue qu'on ne parle couramment que sur les rives de la mer Egée. Le latin est devenu la langue officielle de l'empire romain, alors au faîte de sa gloire. Les légions romaines l'imposent en tous les territoires conquis. Comme tant d'autres, les chrétiens doivent l'adopter à leur tour ; et c'est ainsi que leurs écrits sacrés, rédiges en grec, ne sont compris que de la minorité des fidèles.
La Parole divine se distance peu à peu de l'expérience quotidienne des croyants. Un tel écart est toujours néfaste. Au nord de l'Afrique, des communautés entières sont privées de nourriture spirituelle, car l'accès au texte biblique n'est réservé qu'à certains érudits. Selon le témoignage des historiens, cette situation entraînera le lent déclin des Eglises africaines qui avaient essaimé à partir de deux centres spirituels autrefois florissants, Alexandrie et Carthage ; elle sera à l'origine de la défaite du christianisme dans cette région, face à l'invasion de l'islam au 7e siècle.
Or, à la fin du 4e siècle, il y eut des serviteurs de Dieu pleinement conscients de cette grave lacune. Divers essais de traductions bibliques en latin avaient été entrepris, sans qu'aucun d'eux n'ait été vraiment satisfaisant. Damase 1er, évêque de Rome de 366 à 384 – le titre de pape n'apparaît que plus tard dans l'histoire – exposa le problème à son premier secrétaire, Hieronymus, plus connu sous le nom de Jérôme (332-420). Ce choix était fort judicieux. Jérôme était à la fois un érudit s'exprimant parfaitement dans les langues des textes originaux et un homme profondément humble, aimant Dieu et désirant accomplir Sa volonté.

On dit que Jérôme fut d'abord réticent lorsqu'on lui proposa de traduire la Bible dans la langue de Virgile : « C'est un travail ingrat ; je ne réussirai qu'à mécontenter ceux qui ont des préjugés, et à exciter l'amertume de ceux qui pensent qu'ignorance et sainteté ne font qu'un. »
Jérôme était un homme intègre, fidèle à l'enseignement de l'Ecriture ; il avait aussi le courage de ses opinions. Il sut en temps opportun se détacher des courants philosophiques qui entraînaient les ecclésiastiques de l'époque ; diverses hérésies affligeaient la chrétienté. Non seulement Jérôme se mit à traduire les textes sacrés, mais il voulut redresser les tendances et ramener les évêques à des pratiques plus conformes à ta doctrine biblique. Evidemment, ce ne fut pas du goût de chacun ; des intrigues se tramèrent autour de sa personne ; on l'accusa de vouloir « judaïser » l'Eglise, reprenant ainsi le terme utilisé par Paul lorsqu'il réprimanda Pierre. cp. Galates 2:14

A la mort de Damase 1er, Jérôme aurait dû lui succéder ; il fut évincé de cette charge, ce qui eut l'avantage de lui laisser tout le temps nécessaire pour sa traduction. Il avait entrepris le Nouveau Testament en 382. En 385, il s'attaqua à l'Ancien Testament et se rendit dans ce but en Palestine, pour consulter les docteurs juifs, spécialistes du texte hébreu. Jérôme avait été prié de transcrire la Version grecque des Septante en latin. D'abord, il s'efforça de se conformer aux ordres reçus. Mais, las d'assembler des fragments qu'aucun rapiéçage ne pouvait améliorer, il prit une résolution hardie, celle de remonter aux sources en traduisant l'Ancien Testament à partir de l'original hébreu.
Jérôme passa 19 ans à Bethléhem ; de nos jours, on montre aux touristes la grotte où il accomplit son oeuvre ; elle est située à proximité d'une autre grotte qui avait servi d'écurie, lieu présumé de la naissance de Jésus-Christ. La Basilique de la Nativité s'élève aujourd'hui au-dessus de ces emplacements historiques ; elle est le lieu de rendez-vous de nombreux pèlerins, surtout a l'époque de Noël.

Jérôme avait reçu mission de traduire tous les livres incorporés à la Version des Septante, y compris les narrations profanes qui avaient été ajoutées aux écrits inspirés. L'on se souvient que Ptolémée Philadelphe, dans sa passion pour la littérature, avait donné ordre aux 72 savants juifs venus à Alexandrie, de transcrire en grec tous les textes hébraïques existants. Ainsi, un certain nombre de récits profanes, auxquels les Juifs n'avaient jamais attribué d'autorité divine, avaient été mêlés à la Version des Septante. La chrétienté naissante n'avait pas toujours su discerner le caractère extra-canonique de ces textes. La lecture de l'épilogue du 2e livre des Macchabées prouve la nature fantaisiste de cette anthologie de littérature juive, sans doute intéressante pour l'époque qu'elle fait revivre, mais totalement différente de l'Ecriture sainte dans son essence :
« Je terminerai ici ma narration. Si elle est belle et correctement agencée, c'est bien suivant mon désir ; si elle est médiocre et quelconque, c'est que je ne pouvais faire mieux. De même qu'il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l'eau, mais agréable et vraiment profitable de boire de l'eau et du vin mélangés, ainsi est-ce la façon de présenter un récit qui charme les oreilles des lecteurs. Je finis donc ici. »
II Macchabées 15 : 38-40


Après bien d'autres, Jérôme reconnut l'aspect légendaire de ces livres ; il les traduisit, mais les fit précéder d'une note explicative. C'est le « Prologue Galaetus » que, tout au long du Moyen Age, les copistes reproduisirent à l'en-tête des deux livres de Samuel : « Tout ouvrage qui ne figure pas parmi les 24 livres de la Bible hébraïqup doit être considéré comme Apocryphe, c'est-à-dire non canonique. »
 
Note.

A l'encontre des rabbins de l'époque macchabéenne, Jérôme considère Ruth et Lamentations de Jérémie comme des livres autonomes, ce qui porte à 24 au lieu de 22 le nombre des livres canoniques de l'Ancien Testament. Si aujourd'hui nous en comptons 39, c'est parce que les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques ont été dédoublés et que les 12 petits prophètes sont considérés séparément.
On doit donc à Jérôme l'application de ce terme « apocryphe », tiré du grec apokrupha = caché, secret, par extension : non authentique. A ce sujet, on lit dans le 6e article de religion de l'Eglise anglicane :
« Selon Jérôme, l'Eglise peut s'inspirer de ces livres en tant qu'exemples de vie ou instructions pratiques, mais elle ne doit pas les employer pour établir une doctrine quelconque. »


L'oeuvre de Jérôme fut achevée en l'an 405. Il léguait aux futures Eglises d'Occident un trésor de grande valeur, la Bible Vulgate latine. Toutefois, elle ne fut guère appréciée du vivant du traducteur. Ecarté de toute responsabilité ecclésiastique en raison de ses positions arrêtées en matière de doctrine, Jérôme végéta dans la misère jusqu'à sa mort en 420. Les générations qui suivirent s'accrochèrent désespérément aux traductions latines antérieures à Jérôme, notamment à la version Itala (3e ou 4e siècle) ; peu se soucièrent vraiment de la Vulgate, dont la valeur ne fut pleinement reconnue qu'au 8e siècle.
Dès lors, l'Eglise romaine s'en fit la dépositaire et la propagatrice ; la Vulgate devint sa version officielle ; Jérôme fut canonisé. Jusqu'aux temps modernes, le catholicisme ne sanctionna que les traductions effectuées sur la Vulgate. Aussi fut-elle recopiée des milliers de fois, jusqu'au moment où Gutenberg, l'inventeur des caractères mobiles, réserva à la Bible latine de Jérôme l'honneur d'être le premier livre imprimé (1456).

Avant de revenir à la période de l'histoire qui nous occupe, permettez une brève incursion en l'époque mouvementée du 16e siècle, qui suivit la Réforme. Au Concile de Trente (1546-1563), les autorités ecclésiastiques réunies ratifièrent l'exclusivité de la Bible Vulgate comme version officielle de l'Eglise romaine ; mais elles prirent soin, au préalable, de supprimer la note d'introduction de Jérôme au sujet des Apocryphes, qui furent alors portés au bénéfice d'une prétendue inspiration divine. Le Concile de Trente attribua à ces livres l'épithète « deutérocanoniques » (deuxième canon).
L'Eglise de Rome entendait, d'une part opposer aux réformateurs une Bible « plus complète » contenant des livres supplémentaires, d'autre part tirer des Apocryphes le fondement scripturaire nécessaire à certaines doctrines tendancieuses qu'elle ne pouvait justifier par tes 66 livres inspirés (la vénération des saints, la légitimité des indulgences et du purgatoire, l'autorité de la tradition, les prières pour les morts, l'assomption de Marie, etc.).
Il nous a donc fallu retenir une succession de faits historiques remontant à Ptolémée Phitadefphe au 3e siècle avant l'ère chrétienne, passant par Jérôme au 4e siècle, et aboutissant aux décisions prises à Trente au 16e, pour comprendre pourquoi les Bibles catholiques modernes contiennent des livres qui ne se trouvent pas dans les autres éditions. Selon la méthode choisie pour les définir, ils sont au nombre de 9, 11 ou 13. En certains cas, tes écrits supplémentaires sont directement intégrés à l'un ou à l'autre des livres bibliques ; en d'autres, ils sont publiés à part, sous un titre spécifique.
 
En voici la liste complète :
 
I Esdras (appelé aussi III Esdras)
II Esdras (appelé aussi IV Esdras)
Tobie
le Cantique des trois enfants saints (Le plus souvent ajouté au chap. 3 de Daniel)
l'Histoire de Suzanne
Bel et le dragon (Récits figurant à la fin du livre de Daniel, dans la plupart des éditions catholiques)
Judith
Il Esther (Sept chapitres généralement ajoutés au livre biblique d'Esther)
la Sagesse
Baruch
l'Ecclésiastique
la Prière de Manassé (Texte incorporé à I Esdras)
I Macchabées
Il Macchabées

Notes : Dans certains manuscrits, les livres inspirés d'Esdras et de Néhémie figurent sous l'appellation « Esdras I » et « Esdras II » ; pour éviter toute confusion, la désignation des livres apocryphes I et II Esdras devient alors III et IV Esdras.
Rappelons qu'au début du 19e siècle, les sociétés bibliques ont incorporé à leurs statuts un article par lequel elles s'engagent à n'imprimer désormais que des Bibles sans Apocryphes (1826). Il est d'autant plus regrettable que les éditeurs catholiques et protestants publiant conjointement la Bible oecuménique (TOB), y ajouteront ces livres responsables de tant de confusion, en les insérant entre les deux Testaments.
 
John H. Alexander "