ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 
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ABEILLE

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ABEILLES ---SOLITAIRES

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 Une des plus petites abeilles du monde, la perdita minima (Panurginae/Perditini Perdita) moins de 2 mm de long, trouvée dans le S.E des États-Unis.

En haut : Taille comparée avec celle de la tête d'un bourdon femelle.

   

 LES

----ANDRENIDAE----

 

 
Andrenidae (Andrenidés, Andrenides, Abeille des sables ou fouisseuse)

 
pour les écozones indiquées sur la carte, voir : Écozones
 
 Répartition mondiale des Andrenidés : Environ 2000 espèces dans le monde (200 en Europe)

4 sous-familles : Andreninae, Alocandreninae, Alocandreninae, Panurginae.

6 tribus, 36 genres, environ 2330 espèces.

taille : 10 - 20 mm
 

       
 Andrena chrysoceles mâle sur fleur du Saule marsault (Salix caprea).

Les Andrènes forment un genre européen important : près de 200 espèces en Europe Occidentale où elles apparaissent au printemps dans les jardins.
 
Planche XXVIII, Andrenidae
Panurgus banksianus (Kirby, 1802) [Sources: Rasmont et al. (1995)]
 
Leurs ailes antérieures ont seulement deux cellules cubitales (trois chez les Andrena).
 
 Saunders, E. 1896.
The Hymenoptera Aculeata of the British Islands. Reeve & Co. |

La famille Andrenidae inclut morphologiquement les abeilles des plus diverses, dont la majorité est oligolectique, voire monolectique (Krombein et autres, 1979), mais toutes de petite taille, 2 cm au maximum :

   
 Andrena blennospermatis
Andreninae/Andrena/Diandrena

Abeille spécialiste des Blennosperma, deux espèces (surtout Amérique du Nord): blennosperma nanum (photo) et blennosperma bakeri

Andrena collectant le pollen sur une Downingia.

 
Cette famille est distribuée sur tous les continents, à l'exception de l'Australie et de l'Antarctique, et très diversifiée dans des régions arides du nord et de l'Amérique du Sud (Michener 1979). Comme nombre de Colletidae, les femelles portent le pollen extérieurement sur les trochantère et le fémur, mais leur appareil à pollen (scopa), peut aussi bien comprendre les parties tibio-métatarsales postérieures (brosse à pollen des métapleures) ou encore pattes et bordure anale, aux poils souvent très denses (mais certaines sont glabres) pour une récolte maximum de pollen.

Cette famille d'abeilles fait partie des abeilles à glosse courte*, mais aussi pointue, disposent le plus souvent sur les ailes antérieures (que possèdent aussi nombre de ses cousines, comme les guêpes du genre astata (Astatinae)), de trois cellules submarginales, alors que les Panurges ou le sous-genre Parandrea (Andrena) n'en ont que deux (image 3) et la nervure basale est droite ou presque (image 1). De chaque socket antennaire part deux sutures subantennaires jusqu'à la suture épistomale (ou suture clypeale), située entre le front et le clypeus (image 2). Une clef de détermination des Andrenidae devra comporter en plus des éléments sur la cellule marginale, qui varie selon les genres. Les Perdita (Panurginae/Perditini), par exemple, ont une cellule marginale courte, plus ou moins tronquée à l'apex.

 1 .  2 .  3 .
 Andreninae, abeille japonaise.  Andrenidae, les structures alaires communes à une grande partie de la famille.  Aile antérieure d'une Andrena andrenoïdes mâle
 4 .
 5 .

 
Perdita octomaculata :
 
Remarquez la cellule marginale aussi courte que le ptérostigma et tronquée à l'apex .
 Andrena Andrenoïdes femelle :
 
Cette fois, la cellule marginale est bien plus longue.
 
1 .

* Familles d'Apoidea dites à langue courte : Andrenidae, Colletidae,
Halictidae, Melittidae, Stenotritidae.

La famille Andrenidae est clairement monophylétique, marquée par la présence, nous venons de le voir, de deux sutures subantennaires (Alexandre et Michener 1995, Michener 2000). John Ascher a récemment analysé les rapports phylogénétiques parmi trois sous-familles d'Andrenides et parmi les tribus de chacune des sous-familles basés sur une combinaison des données morphologiques et ADN (élongation facteur-1alpha). Ses résultats confirment la monophylie de cette famille et suggèrent que que les Andreninae soient soeurs à des Oxaeinae et des Panurginae monophylétiques. Ses résultats confirment clairement l'intégration dans leur sein d'une tribu récemment décrite, Nolanomelissini (Rozen 2003, Ascher 2004).

Nous l'avons dit, cette famille d'abeilles compte quelques espèces sociales rudimentaires, comme Andrena erythronii Robertson, 1891 (liée à une liliacée, l'érythrone d'Amérique (Erythronium americanum).

Précisons que les Andrénidés sont parasités par les Strepsiptères :


 
"Imposture

Il se fait passer pour lui pour le percer, y pénétrer, s'installer en son sein, se repaître de son sang, y engendrer la multitude de ses enfants avant de le laisser mourir, vidé. Personne ne le réprouve, on admirerait plutôt sa ruse et son succès… Il est un Strepsiptère.


Les Strepsitères, insectes holométaboles, parasitoïdes, constituent un ordre (petit) qui rassemble près de 600 espèces, partout dans le monde.
La larve de 1er stade, libre et mobile, pénètre dans un insecte hôte (en forant un trou dans sa cuticule). La femelle, larviforme, ovovivipare et néoténique, y demeurera toute sa vie - la tête et le thorax à l'extérieur au-delà du 4e stade -, jusqu'à la dernière des très nombreuses (jusqu'à 1 million chez certaines espèces) larves pondues ; l'hôte "stylopisé", dont la vie a été prolongée meurt seulement à ce moment. Le mâle vit une vie larvaire semblable mais, après la mue imaginale, sort (l'hôte meurt) et s'envole. Il vole sur ses ailes postérieures, les antérieures étant réduites à des micro-élytres.
La gamme d'hôte des Strepsiptères est extraordinairement variée : 34 espèces de 7 ordres différents. Chez les Myrmecolacidés, le mâle parasite des fourmis (Hyménoptères Formicidés) et la femelle des Orthoptères. Comment l'intrus surmonte-t-il des barrières de défense (réponses immunitaires) si différentes ?
Des observations (in vivo par vidéo et in vitro) et des dissections de Stichotrema dallatorreanum, parasite de Segestidae novaeguinae (Orth. Tettigoniidé) ont percé ( pas tout à fait complètement) le mystère.
La larve mobile, après avoir fait un trou dans la cuticule de son hôte, s'introduit entre endocuticule et épiderme, formant une protubérance interne. Celle-ci s'agrandit, prend une forme de sac pendant, qui se détache, emportant dans la cavité générale de l'hôte la larve (apode) de 2e stade (avec l'exuvie du 1er stade). C'est dans un sac " en peau d'hôte " (authenticité vérifée par des tests ADN) que, ni vu ni reconnu, le parasitoïde se développe, pour finir par occuper tout le volume de l'hôte, après deux autres mues (qui ont, autre cuiosité, la particularité unique de se dérouler par apolyse, sans exuviation).
C'est au travers du sac que passent, depuis l'hémolymphe de l'hôte, les éléments nutritifs nécessaires au parasitoïde (qui possède un tube digestif jusqu'à la métamorphose).
Cet extraordinaire sac est le résultat d'une longue coévolution ; il a été "mis au point", à partir de mécanismes, plus courants, d'encapsulation de la larve de l'endoparasite par l'hôte. Reste à trouver d'autres exemples chez d'autres espèces de l'ordre et à préciser le rôle des ecdysones (hormones de mue) de l'un et de l'autre.
De curiosité entomologique, les Strepsiptères deviendront-ils un jour, une fois mieux connus, des agents de lutte biologique ?

D'après Kathirithamby J., Ross L. D., Johnston J. S., 2003. Masquerading as self ? Endoparasitic Strepsiptera (Insecta) enclose themselves in host-derived epidermal bag. PNAS, 1131999100.

extrait de : http://www-math.mit.edu/~dhu/Press/Press03/En%20%E9pingle%20(2003).htm


 
La sous-famille Andreninae inclut des genres avec des scopae propodeales (relatif au propodeum, le premier segment de l'abdomen) bien développées.
 


NIDIFICATION

 

 

"¦Les Andrenidés et les Halictidés font dans le sol des nids très simples formés d’une galerie ramifiée à l’extrémité en plusieurs branches terminées par une cellule, qu’elles approvisionnent avec du “pain d’abeille” (sorte de boulettes de pollen mêlé de miel) :
- -- larve sur pain d'abeille
Andrena vaga (Andrenidé) comme Dasypoda hirtipes (Halictidé) sont des espèces grégaires qui nidifient en “bourgades” dans les sols sablonneux. L’entrée de la galerie, qui est entourée d’un petit monticule de sable [et operculée : NDE], s’enfonce de 20 à 60 cm dans le sol. Dans le nid de Dasypoda hirtipes, le pain d’abeille repose sur trois petits pieds, ce qui évite probablement un moisissement prématuré. Certains Lasioglossum (Halictidés), qui creusent leurs nids dans des sols plus argileux, entourent l’entrée d’une cheminée de quelques centimètres de haut."

extrait de :
http://www.inra.fr/internet/Hebergement/OPIE-Insectes/pdf/i137villemant.pdf
 

source images :
 
- http://wildblueberries.maine.edu/FactSheets/630.htm (dessin Andrenidae)
- http://www.fao.org/AG/AGP/AGPS/C-CAB/Castudies/pdf/3-004.pdf (carte répartition)
- http://zoologie.umh.ac.be/hymenoptera/Galerie/photo.aspx?id=308 (chrysoceles, photo
Alain Pauly)
- http://delta-intkey.com/britin/hym/www/adrenida.htm (planches Saunders)
- http://vernalpools.org/Thorp/ (A. blennospermatis)
- http://vernalpools.org/Thorp/images/Thorp_03.jpg (panurginus)
- http://vernalpools.org/Thorp/ (photos § nidification)
- http://chiron.valdosta.edu/jbpascar/floridabees/parandrena.htm (Andrena andrenoïdes)
- http://chiron.valdosta.edu/jbpascar/SFLBees/andrenidae.htm (Andrena andrenoïdes)
- http://www.fs.fed.us/wildflowers/pollinators/pollinator-of-the-month/perdita_minima.shtml
- http://www.vernalpools.org/Thorp/images/Thorp_25.jpg (pain de pollen-larve)

    sources textes :

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