ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 

-ABEILLE

LES ABEILLES ET LES HOMMES
( VI )

croyances,
savoirs
et
apiculture


LA TH
ÉRIAQUE
D'ANDROMAQUE
( 4 )

 


    COMPOSITION DE LA THERIAQUE D'ANDROMAQUE,
    rapportée par galien
    termes cités dans l'ordre d'énumération de la traduction de
    Iano Cornario (Janus Cornarius, 1500-1558).
 TRADUCTION LATINES DE GALIEN
et autres traductions anciennes
 
TERMES COMMUNS FRANÇAIS 
NOM SCIENTIFIQUE 
 COMMENTAIRES

.dictamni, sing. dictamnus, le  diktamnon de Dioscoride (Materia Medica III, 32). Ce mot est formé à partir de Dicté, montagne, mont de Crète, où la plante est endémique. Dans l'antiquité ou au moyen-âge, ces appellations désignaient différentes espèces de dictame, dont celle de Crète


herba ditimo bianchi
herbarium d'Italie du Nord, vers 1450
BNF, Latin 17844, folio 52


dictame, dictamne de Crète, origan de Crète
(pour 6 drachmes, voir note*)
Origanum dictamnus, L

dans ce genre origanum, on trouve des plantes aromatiques très proches comme l'origan (Origanum vulgare) ou la marjolaine (Origanum majorana)



prasii, marrubii
(sing. prasium [du grec : πράσιον. , prasion, prason d'Aristote, dans Livre des Animaux, Livre VIII, chapitre IV, § 2]

latin médiéval : marrubium (le marubium des Romains serait le marrube noir (Ballota fœtida Lam, le ballotê grec de Dioscoride.
 
prasion, manuscrit cité,
voir réglisse


marrube
(pour 6 drachmes, voir note*)
Marrubium Vulgare




    marrube, herbier personnel de C. Linné, (Kukkonen(I. & Viljamaa, K. 1973)
    Museum d'Histoire Naturelle de l'Université d'Helsinki.

    Carl Linnæus, annobli sous le nom de Carl von Linné (23 mai 1707, Råshult - 10 janvier 1778, Uppsala), signature
    sur des pages concernant sans doute des specimens collectés à Alger (dont la marrube) puis adressés à Linné en 1756 par
    Eric Brander :
reu, rheus, rheum ( plur. rhei): racine en latin, ra, rhea, rheon en grec.

Dioscoride utilise ραπόντιχον, raponthichon, racine du Pont, et non pas le fleuve Rha imaginé par Matthioli (1501-1577)
Les traductions latines collant au grec, rapportent rhaponticum, rheum raponthicum (plur. rhapontici) mais aussi radix ponti ou rheu barbarum, rheubarbarum (Isidore de Séville, VIIe s.) : racine barbare.

Les auteurs latins romains ont utilisé plutôt le mot latin courant de l'époque : rhecoma (ou rhacoma) dans Histoire Naturelle, Livre XXVII, ch.105.
 

rhubarbe

(pour 6 drachmes, voir note*)

genre Rheum

Les rhubarbes cultivées appartiennent aux espèces rhaponticum, rhabarbarum, officinale, palmatum, etc.

 
stechados, stoechados, stoechas (Pline, Livre XXVI, ch. 27), stoechadis arabica. Grec : στοιχάς, stoichàs, στοιχάδος, stoichàdos.

Nom que les Romains donnèrent aux îles d'Hyères (Stoechades : "alignées") et qui fut donné peut-être à cette plante emblématique du midi de la France.
 lavande
(pour 6 drachmes, voir note*)
 
genre Lavandula
en particulier, lavandula staechas, L
 
Dioscoride, Materia Medica, folio 19v,
manuscrit cité, voir réglisse, lavande.
En haut (stoicha... : mention en face des fleurs) et origan, en bas (origanon : mention à la 11e ligne à partir du bas, en "rubrique" )
petroselini macedonici, (persil de macédoine)
grec : πετροσέλινον, petrosélinon

Pline dit "apio...sativi autem..." : apio désigne pour lui différentes ombellifères, notre genre Apium (Apiacées ou Aches). Apio sativo, apium sativum désignait alors le persil cultivé.
 persil
(pour 6 drachmes, voir note*)
 
Apium petroselinum, L
 
apium, fol.5v
manuscrit cité : cinnamome
calaminthae (sing. calamintha) 
grec : καλαμίνθη, καλαμίνθης , kalaminthos, kalaminthes, kalaminthê, (de cala, roseau et menta, menthe), dans Dioscoride, Materia Medica. III, 35 en particulier
 
manuscrit cité, voir réglisse
folio 23, calaminthe
La mention ΚΑΛΑΜΙΝΘΗ, KALAMINTHÊ est écrite en "rubrique" au début de la 4e ligne à partir du bas.
calaminthe,
genre Calamentha
menthe pouliot, herbe à chats
on utilise les sommités
(pour 6 drachmes, voir note*)
Mentha pulegium L.


manuscrit cité : voir iridis
De gauche à droite : Agrostide arundinacea (Gramigna), Calaminthe, Calaminthe originale

cette détermination du pouliot est partagée par Estienne et Nicot (voir chamaepitys ) mais pas par Moyse Charas voir sources, par exemple, qui y voit comme d'autres le genre calamintha, plus exactement pour lui calament de montagne (menthe des montagnes, Calamintha officinalis), dans Histoire naturelle des animaux, des plantes & des minéraux qui entrent dans la composition de la Thériaque d'Andromachus, 1668.

 terebintinae (sing. terebintina), terebinthina chiae (de Chio) : térébenthine de de Chypre
térébenthine (oléorésine, sève résineuse extraite du térébinthe : Pistacia terebinthus L)
(pour 6 drachmes, voir note*)
c'est la térébenthine originelle, mais on en fabriquait, on en fabrique toujours, à partir de résines d'autres arbres (pins, mélèzes, sapins surtout.
zingiberis (calqué sur le grec), zingiberi (sing. zingiber : Pline. Histoire Naturelle XII. 28, Dioscoride.II.189, Celse, Galien, etc.), zinziber 
 gingembre
on utilise le rhizome (comme pour la cuisine)
Zingiber officinale
(pour 6 drachmes, voir note*)

 
 
NOTES

 
* DRACHME : la drachme antique grecque égale 4.32 grammes.
 
selon la traduction de Pierre Pomet (1658-1699), Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des animaux et des minéraux, Paris, 1696 (recette galénique de la thériaque). A son époque, une once vaut à peu près 26 g.
 

 
 
--------------