ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 

-ABEILLE
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LES ABEILLES ET LES HOMMES
( VI )

croyances,
savoirs
et
apiculture

Vase "de monstre" ou "de montre" en faïence. Cette dénomination est réservée à un pot d'apparat, de grande dimension, réservé aux panacées, aux antidotes. Sur la panse, on lit " Theriaca ", Nevers fin XVIIe siècle.

La préparation de la thériaque "figurait encore en 1908 dans l'édition de l’Officine ou répertoire général de la pharmacie de Dorvault."
http://www.ordre.pharmacien.fr/pharmacie/pdf/objets.pdf

LA TH
ÉRIAQUE
D'ANDROMAQUE

( 2 )

 
 

     
    COMPOSITION DE LA THERIAQUE D'ANDROMAQUE,
    rapportée par galien
    termes cités dans l'ordre d'énumération de la traduction de
    Iano Cornario (Janus Cornarius, 1500-1558).

 
TERMES LATINS (traductions latines de Galien)
 
TERMES COMMUNS FRANÇAIS 
NOM SCIENTIFIQUE 

 

 COMMENTAIRES


seminis napi sylvestris, graeci buniada appellant

bounion et buphtalmon (buphtalme)

manuscrit : voir iride...
 
 graines de navets sauvages, que les Grecs appellent buniada.
Pour 12 drachmes, voir note*)
Brassica rapa ?
 
buniada : en fait, les Grecs nomment βούνιον, bounion, bunion certaines ombellifères de la famille des raves.

 
scordii (sing. scordium), chez Dioscoride c'est la teukrion, qui a donné une partie du nom savant moderne et, qu'on trouve encore chez Dioscoride (voir commentaires), lequel fait précéder cette espèce d'une autre : khamaidrops (on trouve aussi khamaidrus, litt. petit chêne) qui a donné le latin chamaedrys, notre germandrée petit chêne.
 
germandrée d'eau (des marais)
germandrée faux-ail
(pour 12 drachmes, voir note*)
Teucrium scordium L

electuarum diascordium
électuaire antivénérien,
Pot à pharmacie du XVIIIe s.
Rouen (?),
 
 
manuscrit cité, voir réglisse
folio 23, germandrée
Le manuscrit porte les mentions de TEUKRION, ΤΕΥΚΡΙΟΝ et de "KHAMAIDrops" : ΧΑΜΑΙΔρωψ.
La première est en "rubrique", c'est le premier mot de la page. La seconde se trouve à la 15e ligne à partir du bas, en "rubrique" elle aussi, avec un mélange (assez fréquent) de majuscules et de minuscules.

opobalsami (sing. opobalsamum) 
Commiphora opobalsamum, pl. 356
Plantae officinales, oder Sammlung officineller Pflanzen. Düsseldorf 1821-1833. de Theodor Friedrich Ludwig Nees von Esenbeck botaniste et un pharmacologiste allemand
26 juillet 1787, Erbach - 12 décembre 1837, Hyères
 
gomme résineuse du baumier ou balsamier (balsamum) de Giléad (gileadense) ou de la Mecque. La résine est appelée :
baume de la Mecque,
Hôtel-Dieu Lons-le-Saunier, Jura, vers 1750

ou baume de Judée ou baume de Giléad : Galaad est une région d'Israël riche en baumes, évoqués par la Bible, ainsi que les arbres eux-mêmes : Jérémie 8:22, 46:11 ; 2 Samuel 18:8.
(pour 12 drachmes, voir note*)
Commiphora opobalsamum
(Balsamodendron [Balsamea] gileadense [gileadensis] Kunth.)

 

L'abbé J.P Migne pensait qu'il était la substance de ce que sa religion appelle le saint chrême, huile de l'onction sainte dans l'ancien testament, qui se nomme en réalité môr, en hébreu. En fait, môr est plutôt la myrrhe (balsamodendron myrrha) et la gomme du baumier, nâtâf.

 

 cinamomi, cinnamomi (sing. cinnamomum)

Cannelier, îles des Seychelles
De gauche à droite, fruits immatures, feuilles, récolte de la cannelle par battage de l'écorce d'une branche.
 
cinnamome, nom ancien de la cannelle, squames de l'écorce du cannelier.
Cinnamomum verum
(pour 12 drachmes, voir note*)
 
cinnamome, folio 103v
De herbis et plantis, Manfredus de monte imperiali,
Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Division occidentale
Pise, Italie, vers 1330-1340
Cote : Latin 6823

 
agarici (sing. agaricum, agaricus), du grec agarikon : le lecteur pourra s'amuser à trouver le mot en majuscules : ΑΓΑΡΙΚΟΝ, sur la page du manuscrit ci-dessous. Ce mot est souligné en rouge, à mi-hauteur de la page, c'est donc une "rubrique" et il est intéressant en codicologie de constater que ce travail de rubricateur (sans doute ici par le copiste lui-même) ne date pas d'hier !
Dioscoride, Materia Medica, folio 6v
manuscrit cité, voir réglisse,

 
agaric ou psalliote
(pour 12 drachmes, voir note*)
champignons du genre Agaricum

 

genre auquel appartient le champignon de Paris  

 
 myrrhae (sing. myrrha)
De guache à droite : Ecorce du balsamier exsudant sa gomme-résine, l'arbre, très épineux, et les morceaux de résine secs

Balsamodendron myrrha Nees
Plantes Médicinales de Köhler (1883 - 1914) par Franz Eugen Köhler (titre original : Medizinal-Pflanzen in naturgetreuen Abbildungen mit kurz erläuterndem Texte : Atlas zur Pharmacopoea germanica (1887)
voir planche en haute résolution

myrrhe : gomme résineuse du balsamier, nom commun de diverses espèces d'arbres du moyen-orient, fournisseurs de gommes parfumées, ici
Commiphora myrrha (synonyme : voir à gauche)
(pour 6 drachmes, voir note*)
 
obtenue par incision de l'écorce

Adoration des Mages
"Ils viennent dans la maison et voient le petit enfant avec Miriâm, sa mère.
Ils s’inclinent et se prosternent devant lui.
Puis ils ouvrent leurs trésors.
Ils lui offrent des présents d’or, d’oliban et de myrrhe." (Matthieu 2 : 11, Bible d'André Chouraqui)
Mantegna (Padoue 1431 - Mantoue 1506)
54.5 x 71 cm
Etats-Unis, Los Angeles, Paul Getty museum

 
 
manuscrit arabe cité en exergue, folio 57
un serviteur prélève la gomme du balsamier, exécuté de manière pas du tout réaliste (voir planche à gauche)
 
NOTES

* DRACHME : la drachme antique grecque égale 4.32 grammes.
 
selon la traduction de Pierre Pomet (1658-1699), Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des animaux et des minéraux, Paris, 1696 (recette galénique de la thériaque). A son époque, une once vaut à peu près 26 g.
 



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