ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
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-ABEILLE

LES ABEILLES ET LES HOMMES
( VI )

croyances,
savoirs
et
apiculture

Préparation de la thériaque
Pseudo-Galien, Kitâb al-diryâq (Livre de la thériaque). Jazirah ?, 1199. BNF, Manuscrits, Arabe 2964, fol. 15

 
Dioscoride Materia Medica, manuscrit de la moitié du XVe siècle sur le modèle du codex de Vienne. Il a appartenu au cardinal Fabio Chigi, riche collectionneur, qui devint le pape Alexandre VII (1655-1667), et conservé à la Librairie Apostolique du Vatican (Biblioteca Apostolica Vaticana, Chig. F.VII.159).
28,3 x 19,8 cm
 
 
 

LA TH
ÉRIAQUE
D'ANDROMAQUE

( 1)

 
 

 
INTRODUCTION

On doit le nom de la thériaque (en grec Θηριαχα, θηριακή : theriaka, theriakê, du mot θηρίον , therion, bête sauvage, devenu en latin theriaca) à Nicandre de Colophon, médecin du IIe siècle avant notre ère, qui a peut-être été au service du roi Attale III de Pergame. Il a écrit, en effet, le premier traité qui porte le nom de Θηριαχα (theriaka). Il a écrit aussi Αλεξιφαρμαχα, Alexipharmaka (pharmaka = medicamentum : remède, médicament). Le premier ouvrage traite des blessures dûs aux animaux vénéneux et de leurs traitements, le second traite des poisons ingérés par voie orale et des antidotes. A l'instar de ses contemporains, Nicandre a dû compiler un certain nombre de savoirs plus anciens, en particulier ceux de Théophraste d'Erèse (Theophrastus, vers 370 - 265, De Historia et Causis Plantarum Libri Quindecimet, en traduction latine) et du physicien Apollodore d'Alexandrie, qui vécut vers la fin du IIIe s. avant notre ère. Mêlant à la fois magie, superstition et savoirs phytothérapiques, les thériaques de Nicandre se composent d'une cinquantaine à une soixantaine d'éléments.

Baignant dans un milieu où on s'empoisonnait à tour de bras, le roi Mithridate VI Eupator (roi du Pont, vers 120 - 63), expérimentait sur lui-même toutes sortes de compositions qui devaient le prémunir de tous les poisons (d'où le verbe mithridatiser, mithridatisation). Un peu après Nicandre, Mithridate augmenta le nombre des ingrédients de sa thériaque (l'antidotum mithridaticum, Antidotum Mithridatis des latins) furent augmentées par (par ajout d'opium, en particulier et d'herbes aromatiques, de même que par Criton, le médecin de Trajan, mais surtout Andromaque, le médecin de Néron, qui fit entrer en particulier dans sa recette de la chair de vipère et ajouta divers toniques, dynamisants, excitants, et quelques aphrodisiaques, en tout près de 72 ingrédients que Claude Galien de Pergame (Claudii Galeni pergameni, Claudius Galenius, vers 129 - 200) exposera dans son ΓΑΛΗΝΟΥ ΠΡΟΣ ΠΙΣΩΝΑ ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΘΗΡΙΑΚΗΣ ΒΙΒΛΙΟΝ (De Theriaca ad Pisonem, de la Thériaque, à Pison [un ami] chapitre 13) et dans son ΓΑΛΗΝΟΥ ΠΕΡΙ ΑΝΤΙΔΟΤΩΝ ΒΙΒΛΙΑ ΔΥΟ (De Antidotis, Des antidotes, livre 1, ch. 10).
 
Il nous est apparu que cette préparation thériacale célèbre, base principale des autres thériaques fameuses, comme la thériaque de Venise, est toujours décrite de manière fragmentaire, approximative et surtout, très confuse. Nous avons donc décidé de la présenter de façon la plus complète et la plus claire possible, pour que le lecteur puisse établir, du mieux que nous avons pu, les maillons de la terminologie utilisée depuis l'antiquité jusqu'à aujourd'hui, en passant par le moyen-âge, tout en gardant à l'esprit que l'identification des substances utilisées est souvent plus sûrement rattachée à un genre qu'à une espèce, souvent impossible à déterminer avec précision, à cause de la période historique de référence, l'antiquité grecque et romaine, où la taxinomie n'existait pas et où les appellations de plantes étaient nombreuses et peu précises sur les genres, et encore plus les espèces. Par ailleurs, le lecteur s'apercevra que les herbiers du haut-moyen-âge, plus proche des sources antiques, ne permettent pas souvent de déterminer avec exactitude l'objet de l'étude, que ce soit par la taille ou par l'imprécision du dessin.
 


    COMPOSITION DE LA THERIAQUE D'ANDROMAQUE,
    rapportée par galien
    termes cités dans l'ordre d'énumération de la traduction de
    Iano Cornario (Janus Cornarius, 1500-1558)

 TRADUCTION LATINES DE GALIEN
et autres traductions anciennes
 
TERMES COMMUNS FRANÇAIS 
NOM SCIENTIFIQUE 
 COMMENTAIRES

trochiscorum scilliticorum : trochisques (pastilles, voir commentaires) de scilles (grec : skilla, latin : scilla, Pline XIX, 30) pour 48 drachmes (voir
note*). C'est la squillam du Capitulaire de Villis

MS. Bodl. 130
Pseudo Apulée (Apuleius), Dioscoride (extraits); De virtutibus bestiarum in arte medicinae, en latin and anglais
Angleterre, Bury St. Edmunds,
fin du 11e s


genre Scilla
Peut-être désignait-on par là plus précisément la scille maritime (oignon marin,charpentaire, squille, grande scille) comme l'entend Mattioli Urginea maritima (L) Baker : comparez avec la miniature



trochischorum : trochisque, en grec, hedicroon : pastille, voir note*

Dioscoride la préconise pour soigner crevasses aux pieds, morsures de vipères, l'hydropisie [Pline, Histoire Naturelle XX, 97], les douleurs d'estomac, la jaunisse, les problèmes respiratoires (asthme [bulbe dans l'huile d'olive en médecine traditionnelle], toux), verrues et angelures. Il la dit antiémétique et durétique. Pour le vin et vinaigre scillitique, voir Pline, H. N. XIX et XX et Palladius, Celse, extraits ci-dessous
 
On la sait aujourd'hui cardiotonique, diurétique, expectorante et fluidifiante
 
on utilise bulbe et feuilles
 
"PALLADIUS, DE L'ÉCONOMIE RURALE, LIVRE VIII. JUILLET."
"Du vin de scille.
VI. Ce mois-ci, on obtient du vin de scille de la manière suivante: Faites sécher à l'ombre, vers le lever de la canicule, de la scille récoltée dans des terrains montagneux ou voisins de la mer. Mettez-en une livre dans une amphore de vin, après en avoir retranché les parties superflues et jeté les feuilles dont l'extrémité de cette plante est couverte. D'autres suspendent à un fil ces feuilles mêmes et les infusent dans du vin. Ils les en retirent quarante jours après, sans qu'elles aient trempé dans la lie. Cette espèce de vin guérit la toux, dégage le ventre, expulse les flegmes, soulage les maux de rate, éclaircit la vue et facilite la digestion."

extrait de : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/palladius/livre8.htm

"CELSE, traité de la médecine, Livre IV
"Quand la toux est sèche, il est avantageux, alors qu'elle a le plus de violence, de prendre un verre de vin astringent, à la condition cependant de ne pas y revenir plus de trois ou quatre fois, et de laisser entre chaque verre une distance convenable; on se trouve bien aussi d'avaler soit un peu d'assa-fœtida de la meilleure qualité, soit du suc de poireau ou de marrube ; ou encore de sucer de la scille, de boire du vinaigre scillitique ou du moins du vinaigre fort, ou même deux verres de vin contenant une gousse d'ail écrasée."

extrait de : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/celse/livre4.htm

trochiscorum viperum, trochisci viperarum
 
manuscrit arabe cité en exergue, folio 5,
les serpents guérisseurs
"Cette miniature illustre l’anecdote racontée par le médecin Andrûmâkhus. Son frère, alors qu’il arpentait la campagne, descend de son cheval et se fait piquer par un serpent. Sentant la mort venir, il écrit son testament qu’il suspend à un arbre et boit de l’eau à la jarre qui se trouve là. Le mal disparaît à peine l’eau avalée. Etonné, il découvre alors au fonds du récipient deux serpents morts."
extrait de :
http://expositions.bnf.fr/livrarab/grands/22.htm
 
trochisque  (voir ligne ci-dessus) de vipères pour 24 drachmes :
voir note*

C'est l'aspect novateur de la thériaque d'Andromaque, qui introduit les principes de mithridatisation dans sa panacée. Voir ligne ci-dessous : HORMESIS

 
manuscrit arabe cité en exergue, folio 36, différentes espèces de serpents

"HORMESIS : Le mot vient du grec hormeticos : excitation, stimulation, lui-même dérivé de hormès : départ, phase initiale. C'est la défense contre les substances toxiques prises au sens large, où les fortes concentrations inhibent et les faibles concentrations stimulent :

"...l'hormesis ou loi d'Arndt-Schultz montre l'effet stimulant sur la croissance de l'organisme de doses plus faibles d'un toxique et son corollaire la loi d'identité moléculaire qui s'applique exactement à l'immunologie. Le vivant (le soi biologique et sa spécialisation immunologique) est capable globalement de s'organiser pour résister dès qu'il se trouve en présence d'un agresseur (chimique, viral, bactérien, parasitaire). Sa défense la moins spécifique est une stimulation de la croissance (hormesis). Le principe de l'hormesis est très simple puisque le vivant va choisir dans sa panoplie de défense le système de défense le plus adapté à l'effet pathologique induit. Le phénomène existe chez tous les organismes quelle que soit leur place dans l'évolution (bactéries, plantes, champignons, insectes, parasites mono ou pluricellulaires, organismes différenciés etc...). Lorsqu'il s'agit de stress chimique ou physique, la défense s'organise au moyen de molécules de protection du type Heat Shock Proteins (HSP) ou protéines de stress, qui sont présentes dans tous les organismes depuis la bactérie jusqu'à l'homme (Jarquier-Sarlin & coll.., 1994; van Wijk, 1993). Si l'agression est de type infectieux, on trouve chez tous les organismes inférieurs une gamme d'armes peptidiques synthétisées lors des agressions (Pattus, 1992). Les organismes unicellulaires, procaryotes (bactéries) ou eucaryotes (levures, protozoaires etc..) possèdent donc déjà un équipement de défense naturelle. Les plantes les rejoignent puisque elles possèdent également "des gènes de résistance" (Meller, 1994; Pernollet & coll., 1994; Dron & coll., 1995). Les insectes qui au plan de l'évolution constituent un monde à part ont à leur disposition un arsenal de défense phagocytaire. L'aspect humoral de leur défense est représenté par la présence de peptides à propriétés antibactériennes dont la libération augmente en présence des agresseurs (Therre, 1990; Lehrer & coll., 1999). Nous sommes toujours dans le même modèle agression-défense adaptée mais sans la "spécificité" immunologique. Ces molécules inductibles, non spécifiques de la bactérie en cause, sont sécrétées lors de l'agression microbienne. Nous sommes dans un cas typique d'hormesis: ceci va nous conduire directement à la loi d'identité qui est un corollaire de l'hormesis En effet, il suffit de prétraiter un organisme avec une dose non létale d'un toxique donné et ensuite d'intoxiquer cet organisme avec la même substance pour observer une protection vis à vis de ce toxique. L'hormesis nous apprend que l'agresseur déclenche toujours la réponse de défense adaptée. Lors de la deuxième introduction du toxique, celui-ci verra sa toxicité diminuée de façon proportionnelle à la quantité de molécules de défense synthétisées. Ce procédé a souvent été appliqué avec une idée d'"immunité", les plus célèbres utilisateurs étant Mithridate et Raspoutine.....Mais ce processus étant lié à la libération de molécules de défense de type HSP n'est que momentané: il n'y a pas de "mémoire" sinon de courte durée correspondant à la mécanique de sécrétion. Metalnikoff (1920) avait déjà observé que les chenilles de Galleria mellonella résistaient aux infections bactériennes lorsqu'elles étaient mises en contact au préalable avec de faibles quantités de bactéries. Les défensines des insectes ( Hoffman, 1992) n'étant pas spécifiques de l'agresseur, l'action croisée peut être observée. La loi d'identité moléculaire ne comporte ni mémoire, ni étroite spécificité. Ce phénomène est d'ailleurs responsable de toutes les formes dites de "résistance" (aux pesticides, aux insecticides, aux antibiotiques, aux antiparasitaires etc...) dans lesquelles l'organisme visé fait appel à toutes les ressources de son génome pour trouver une parade, soit en amplifiant une synthèse d'une substance préexistante, soit en "réveillant" un gène non transcrit (Vanden Bosche, 1994). Les vraies mutations sont très rares et représentent l'adaptation complète. Il est vrai qu'ensuite, la pression de sélection va favoriser toutes les souches ayant trouvé la parade de résistance."

extrait de : http://www.entretiens-internationaux.mc/bastidedeuxmille.htm


 
piperis longi (sing. piper longum). Il est désigné en sanscrit par le mot pippali, qui a donné piper, pepper, peperoni, etc.
long pepper, planche 356
Herbarium Blackwellianum
(Herbarii Blackwellianii auctarium, collectio stirpium)
publié entre 1750 et 1773
dirigé par Elizabeth Blackwell,
avec Christoph Jacob Trew
Nicolaus Eisenberger,
Io. Iosephi Friedrich Fleischmanni
Christiani de Launoy.


poivres longs
 pour 24 drachmes :
voir note*
piper longum.


Dioscoride préconise le poivre pour soigner les maladies nerveuses (épilepsie en particulier). L'école de Salerne croyait à ses vertus béchiques (qui calme la toux, régule la respiration), fébrifuges et stomachiques : ces deux dernières ont été reconnues aujourd'hui.
 

 
Le poivre est chaud au 4e degré, selon Galien, mais d'autres auteurs disent le poivre blanc chaud et sec au 3e degré et le poivre noir chaud et sec au second degré.

Voir aussi l'autre poivre "véritable", piper nigrum.


succi papaveris,
jus de pavot, papaver, en latin.
En grec mechon ou mekon désigne la plante, et mekonion son suc, l'opium. Ce mot est à l'origine de meconium, meconial, relatifs aux premières selles de l'enfant.

Opium (dont le O forme une grande initiale rouge)
Livre des simples medecines, Bruxelles, Bibliothèque, XVe s.
Royale, ms. IV 1024, fol. 154v

jus, suc de pavot appelé opium (de opos, en grec : suc)
pour 24 drachmes (voir note*)
Papaver somniferum

Cette espèce connaît une quarantaine de variétés, ce qui explique les différentes couleurs qui lui sont attachées. Papaver somniferum album, glabrum ou setigerum sont appelés pavot blanc (fleurs et graines blanches) et représentent les variétés les plus cultivées pour l'obtention d'opium, qui peut être aussi extrait du Papaver somniferum nigrum (fleurs rouges et graines noires)

C'est une espèce inconnue à l'état sauvage, c'est donc ce qu'on appelle un cultivar, tout comme Nicotiana tabacum (le tabac) ou Erythroxylon coca L. (le cocaïer)
 
Dioscoride, Materia Medica,
folio 91, pavot
manuscrit cité, voir réglisse
Le mot ΜΕΚωΝ, MECHoN, apparaît au début de la 17e ligne à partir du bas
 
Papaver somniferum L.
sources : voir Balsamodendron myrrha N.

OPIUM,
L’opium est "un suc laiteux [dit latex, NDE]qui s’obtient par scarification et incision de la capsule du pavot avant qu’elle ne parvienne à complète maturité. Ce suc qui a la consistance de la poix, sèche très rapidement au contact de l’air pour former une masse brunâtre que les grecs nommaient mékonion (de mékone, pavot). On recueille environ 20 mg d’opium brut par capsule.
Quant aux têtes et aux tiges, elles étaient écrasées au pilon et produisaient également un mékonion transformé en sirop ou en pilules. Le suc du pavot, l’opium brut, est donc destiné à être ingéré. Il est donc impropre à la fumée et demande d’être traité pour ce mode de consommation.."

extrait de : http://www.prospective-jeunesse.be/drogues_pavot_histoire.php


Les textes babyloniens parlent du pavot en anasthésie locale (avec la jusquiame et la mandragore), en akkadien, c'est "la plante de la joie". Les Egyptiens, puis les Grecs (entre autres) connaissaient aussi les propriétés analgésiques et hypnotiques (qui aident le sommeil) de l'opium. Le papyrus Smith préconise l'usage des fleurs de pavot rouge pour soigner les abcès ou les plaies infectées, tandis que le papyrus Ebers indique celui de la capsule même de la fleur pour traiter les prurits, les séborrhées ou autres éruptions du cuir chevelu. Le même document nous informe que les mères égyptiennes appliquaient souvent du jus de pavot sur leurs mamelons pour qu'il se mêlat au lait du bébé quand il était agité : ses cris cessaient très rapidement (Ebers 782/93, 3 - 5). Hippocrate conseille le pavot blanc pour traiter les maladies de l'utérus (Des maladies des femmes, Livre II) et connaît ses propriétés constipantes et hypnotiques (mekon hypnoticon), sédatif, combat la migraine. On utilise toujours le sirop antitussif de Dioscoride à base d’opium, le diacode ( du latin médiéval diacodion, du grec kôdia, tête de pavot), appelé aussi (anciennement) meconium, moeconium (Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, articles DIACODE et PAVOT).

Les effets analgésiques et narcotiques des divers alcaloïdes trouvés dans l'opium du pavot, qui agissent sur les récepteurs opioïdes, sont bien connus aujourd'hui, la morphine en tête (10%), avec près d'une quarantaine d'autres, en particulier codéine, thébaïne, héroïne, papavérine, narcotine, narcéine, hydrastine, berbérine.
 


CULTIVAR, mot créé vers 1974, formé à partir des mots "cultivé" et "variété".
"Un cultivar est une plante de culture qui se distingue de la plante sauvage dont il est issu. Il peut descendre d'une espèce indigène ou d'une plante exotique. Il peut aussi être un hybride résultant du croisement de deux espèces différentes, ou de différents cultivars.
Le but est d'obtenir une plante qui a certaines caractéristiques amplifiées ou modifiées par rapport à l'espèce sauvage: une floraison plus spectaculaire, un feuillage ou des fleurs d'une couleur particulière, des branches retombantes, une forme tortueuse, des fruits plus grands ou plus nombreux, une plus grande ou plus petite taille, etc. C'est le cas de la plupart des roses d'ornement, des arbres fruitiers, des légumes du potager, ainsi que de bon nombre de fleurs, d'arbustes et d'arbres vendus en jardinerie."


 rosarum siccarum, rosarum rubrum ; grec : rhodon 

 
rhodon
Dioscoride, Materia Medica
Juliana Anicia Codex
ou Codex Vindobonensis Medicus
Graecus 1
ou Codex de Vienne,
vers 512
manuscrit rapporté autrefois de Constantinople par le courtraisien Ogier Ghislain de Busbecq.
 
Wiener Bibliothek (Bibliothèque de Vienne), Autriche
 
roses sèches, roses rouges
genre Rosa 
pour 12 drachmes (voir note*)
 
voir : cérat de Galien

Le patient prendra par dedans au matin, trois heures devant le past, des tablettes de diarrhodon abbatis[ IX, 13 ] PARÉ : voir préfixes dia-

Hippocrate conseille l'huile de rose dans Les maladies des femmes (Livre II), sujet analysé par l'historien Claude Mossé :
"Plus irrationnelles encore ces divagations de la matrice à l'intérieur du corps, qui provoquent douleurs, suffocations, maux de tête et, bien entendu, crises d'hystérie (ce mot vient du grec hystera, matrice). En effet, l'utérus ne reste pas en place, et il lui arrive même d'aller se fixer...dans la tête : " Quand la matrice se porte à la tête et que là se fixe la suffocation, la tête est pesante [...] En ce cas, il faut laver avec beaucoup d'eau chaude ; si cela ne réussit. pas, effusions d'eau froide sur là tête avec de l'eau où du laurier et du myrte ont bouilli et qu'on a laissés refroidir ; onctions sur la tête avec de l'huile de rose ; fumigations aromatiques par en bas, fétides sous les narines."

iridis, iris illyricae, iris en grec :
iride et viola porporine
Dioscoride, Materia medica,
Dioscurides Neapolitanus
manuscrit de la fin du VIe ou début du VIIe s.
Biblioteca Nazionale di Napoli
29 x 25 cm

iris d'Illyrie (pour 12 drachmes, voir note*)

genre Iris
 
iris
Dioscoride, Materia medica
Constantinople, vers 930–70
J. P. Morgan Library, New-York
ms. 652, fol. 114v
39,5 x 30 cm
que beaucoup d'auteurs transforment en "iris florentina" sans prévenir. Pourtant, ce n'est qu'une supposition. Nous préférons Gladiolus Illyricus Koch, le glaïeul d'Illyrie.
succi glycyrrhisa, glycirrhizoe, du grec
γλυκόριζα , glycoriza, de glyco, sucré, et riza, la racine (qui nous a donné rhizome)
réglisse
Dioscoride, Materia Medica,
manuscrit du VIIIe s. Egypte (Sinaï) ou Israel (Palestine), sans doute le plus ancien manuscrit décoré de la Materia Medica après celui du codex de Vienne
Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Division
occidentale, Grec 2179, folio 9v
 
 
 jus de réglisse (pour 12 drachmes, voir note*)
Glycyrrhisa glabra

 


GLUKURIZA (glykyrrhiza) et
GNAPHALION (gnaphalium : Filago vulgaris, cotonnière commune

manuscrit : voir iris
NOTES

* TROCHISQUE, HEDICROON : en grec, hedycroin (hedycroi, hedicroy, hedicroi), nom de certaines pastilles "qu'on dit être l'invention d'Andromacus", dixit Robert James, à l'entrée HEDYCROI, Dictionnaire universel de médecine, traduit de l'anglais par Mrs Diderot, Eidous et Toussaint. T. IV, Paris : Briasson, David l'aîné, Durand, 1746.
 
article HEDICROON de l'encyclopédie de D'Alembert et Diderot :
 
"HÉDICROON, & plus communément HÉDYCROI, (Pharmacie.) trochisques. Prenez marum, marjolaine, racine de cabaret, de chacun deux gros ; bois d’aloës, de schaenante, roseau aromatique, grande valériane, bois de baume de Judée, ou xylobalsamum, vrai baume de Judée, canelle, costus arabique, de chacun trois gros ; myrrhe, feuille indienne, saffran, spicanard, cassia-lignea, de chacun six gros ; amome en grappe, douze gros ; mastic, un gros : mettez toutes ces drogues en poudre, incorporez-les avec suffisante quantité de vin d’Espagne, pour en faire des trochisques selon l’art.
Ces trochisques n’ont d’autre usage en Pharmacie, que d’être un très-inutile ingrédient de la thériaque, qui contient d’ailleurs la plûpart des drogues qui entrent dans celui-ci. (b)"
 
* DRACHME : la drachme antique grecque égale 4.32 grammes.
 
selon la traduction de Pierre Pomet (1658-1699), Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des animaux et des minéraux, Paris, 1696 (recette galénique de la thériaque). A son époque, une once vaut à peu près 26 g.
 

 
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