ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE


 


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ABDOMEN

 



. Abdomen . N.m. (1546), dont on connaît mal l'étymologie, car ce mot latin n'est pas passé en langue romane mais directement en français et demeuré longtemps dans la langue savante : "Du latin omen, mot qui, primitivement, a signifié ventre, et de abdo, je cache; l'abdomen est, en effet, la partie du ventre que l'on cache. Suivant Lunier, du lat. omentam, coiffe, tunique grasse qui enveloppe les intestins, et de ab do, je cache.. Selon quelques autres, mais avec moins de probabilité, de omen, présage, parce que les augures consultaient les entrailles des victimes pour connaître l'avenir, qui, selon eux, y était caché." Extrait du Dictionnaire Universel de la Langue Française de Pierre Larousse (v. 1874). Furetière le dit encore latin en 1690 et ce n'est qu'en 1835 que l'Académie Française le fait entrer officiellement dans la langue française. Le mot a longtemps une définition anatomique très vague appliquée seulement à l'être humain : épigastre, paroi du ventre, ventre lui-même. Il ne s'appliquera que tardivement à l'anatomie animale. Les savants rechignent longtemps, en effet, à l'utiliser chez l'animal : Réaumur s'interdit ce mot : "...nous laissons simplement le nom de corps à la partie postérieure du corps des papillons. RÉAUMUR, Mémoires, 1734. L'anatomie de l'abdomen va s'affiner au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle :


"Le bas-ventre, et particulièrement cette partie du bas-ventre qui renferme les intestins..."

extrait de : Dictionnaire Universel de Larousse, 1874, article ABDOMEN

"L'abdomen ou ventre est la plus grande des trois cavités splanchniques et contient la majeure partie des organes digestifs et génito urinaires ; il termine le tronc à la partie inférieure ; les anatomistes le divisent en deux portions distinctes : l'abdomen proprement dit et le bassin. Cette division est rationnelle, car elle permet de ne pas réunir, sous un même chef, des considérations chirurgicales d'ordres très différents. Le bord des côtes et la saillie des hanches délimitent l'abdomen à l'extérieur, bien que la cavité s'étende au delà. En effet, le diaphragme s'insère suivant une ligne oblique allant du sternum à la douzième vertèbre dorsale, d'où il soit qu'une blessure, un coup de couteau, par exemple, pénétrant horizontalement dans le dernier espace intercostal, peut produire une plaie pénétrante de l'abdomen et de la poitrine à la fois; latéralement, l'abdomen est constitué par plusieurs couches de parties molles : peau, muscles, aponévroses, péritoine, et en bas la ligne de démarcation artificielle est bien marquée par le détroit supérieur du bassin."

extrait de : Grande Encyclopédie Universelle de Berthelot, vers 1885-1902, article ABDOMEN

"Chez l'homme, l'abdomen est une cavité limitée en haut par le diaphragme, en bas par le périnée et la ceinture osseuse pelvienne, en arrière par la région lombaire de la colonne vertébrale, en avant et sur les côtés par des muscles plats et larges entre croisés d'aponévroses et qu'on appelle muscles abdominaux. Sa forme est celle d'un cylindre dont les deux extrémités seraient arrondies; sa hauteur moyenne est de 45 cm., sa largeur de 35, sa capacité est de 6 à 7 litres. L'abdomen contient le tube digestif, le pancréas, le foie et l'appareil biliaire, la rate, les reins et l'appareil urinaire, les capsules surrénales, les organes génitaux. On a divisé l'abdomen en 9 régions par deux plans verticaux et deux plans horizontaux : A la partie postérieure on trouve au milieu l'épigastre, latéralement les deux hypocondres; à la partie moyenne; la zone ombilicale et les flancs; à la partie inférieure l'hypogastre et les régions iliaques..."

 

1.

ANATOMIE DE L'ABDOMEN INTERIEUR

2. o

ANATOMIE DU THORAX ET DE L'ABDOMEN

 source images : Nouveau Dictionnaire des Sciences et de leurs applications, tome premier, par P. Poiré, Adm. et R. Perrier et A. Joannis. Paris 1924.
 

"Les viscères contenus dans la cavité abdominale font l'objet d'articles spéciaux, nous n'avons à parler ici que des parois abdominales. On doit distinguer la paroi abdominale antéro-latérale, formée seulement de parties molles, et la paroi postérieure, qui est en partie osseuse.


1. Paroi antéro latérale. Elle comprend :

la peau
le tissu sous cutané, divisé nettement en deux parties, entre lesquelles se dépose à peu près toute la graisse qui tend à grossir l'abdomen à partir de 40 ans.
les couches musculaires (...) avec leurs enveloppes fibreuses.
4° enfin le péritoine. Sur la ligne médiane de cette paroi se trouve une lame fibreuse s'étendant en ligne droite de l'extrémité inférieure du sternum à la symphyse du pubis; c'est la ligne blanche, où se font fréquemment les incisions abdominales, notamment dans l'ovariotomie. Elle sert d'attache aux muscles de la paroi abdominale. Ces muscles [voir figure ci-dessus de l'anatomie de l'abdomen, NDE] sont les suivants :
1° de part et d'autre de la ligne blanche, le grand droit (d), s'étendant verticalement des cartilages des trois dernières vraies côtes au pubis;
2° latéralement, superposés les uns aux autres, le grand oblique (go), allant des dernières côtes à l'os coxal et à la ligne banche à fibres obliques de haut en bas; le petit oblique (po), allant de la région iliaque à la partie supérieure de la ligne blanche, et ayant par suite ses fibres obliques de bas en haut; enfin le transverse, allant de la colonne vertébrale à la ligne blanche, et ayant par conséquent ses fibres horizontales. Tous ces muscles sont des constricteurs de la cavité abdominale :ils servent à l'expiration et àl'expulsion des matières qui doivent sortir de la cavité abdominale (urine, matières fécales, embryon).

II. Région postérieure.

La paroi postérieure de l'abdomen est occupée au milieu par la portion lombaire de la colonne vertébrale. C'est elle qui sert de point d'appui aux muscles qui forment cette paroi. Ces muscles sont, de dehors en dedans :

la partie inférieure du grand dorsal, qui, parti de l'aisselle, va s'attacher aux apophyses épineuses des vertèbres dorsales et lombaires;
2° la masse commune des muscles spinaux, attachés dans la gouttière comprise entre les apophyses épineuses et les apophyses transverses; c'est cette masse qui forme, chez les animaux, le râble, le faux filet ou l'aloyau;
les muscles intertransversaires, réunissant les apophyses transverses voisines;
le muscle carré des lombes, allant de la 12° côte à la crête iliaque et aux apophyses transverses des vertèbres lombaires;
5° enfin les deux psoas, réunissant la région lombaire de la colonne vertébrale, l'un au pubis, l'autre au fémur.
Ces muscles sont destinés à mouvoir la colonne vertébrale; les psoas fonctionnent en outre comme fléchisseurs de la cuisse."

Extrait de : Nouveau Dictionnaire des Sciences et de leurs applications, tome premier, par P. Poiré, Adm. et R. Perrier et A. Joannis. Paris 1924.

ABDOMEN (Zoologie)

"Partie postérieure du corps chez les animaux à symétrie bilatérale. Chez les Artiozoaires annelés primitifs, il n'y a pas de distinction nette entre l'abdomen et la partie immédiatement antérieure, le thorax. Les anneaux de l'abdomen font suite à ceux du thorax, sans ligne de démarcation. C'est ce qui a lieu chez les Myriapodes, parmi les Arthropodes et chez un grand nombre d'Annélides. Cette disposition homonome se retrouve aussi chez les Crustacés les moins élevés (Branchipe). La distinction entre l'abdomen et le thorax peut provenir de deux causes : ou bien d'une différenciation dans la forme ou les relations mutuelles des segments, ou simplement d'une différenciation dans les appendices. Le premier cas est réalisé dans certains Crustacés, où les anneaux du thorax se soudent grâce à la présence d'une carapace continue, les anneaux de l'abdomen pouvant rester libres (Écrevisse, Apus) ou se souder eux mêmes par suite de la formation d'une seconde carapace distincte de la première (Limule). Le second mode de différenciation est plus fréquent. D'une façon générale les appendices tendent à disparaître, ou du moins à se spécialiser de diverses façons sur les segments abdominaux, tandis que les appendices purement ambulatoires se localisent sur le thorax. Cette distinction s'observe déjà sur les Annélides hétéronomes, mais les appendices abdominaux, quoique différents des appendices thoraciques et moins développés, servent encore à la locomotion. Les Arthropodes nous offrent une série bien plus complète. Chez les Crustacés supérieurs les appendices abdominaux ne jouent qu'un rôle très limité dans la locomotion; ils s'adaptent souvent à d'autres fonctions (respiration, copulation, incubation des neufs). L'abdomen lui même, abandonné par lus organes devient une partie résiduelle, où on ne rencontre
plus que des muscles, des nerfs et des vaisseaux; il tend a s'atrophier et chez les Crabes il atteint son minimum de développement. II n'est plus formé que d'un petit nombre de courts anneaux, sans nageoire caudale, replié sous le reste du corps. Ces phénomènes de rétrogradation de l'abdomen sont plus nets encore chez les Arachnides, où l'abdomen ne porte plus d'appendices; le Scorpion a 7 anneauxabdominaux aplatis, de même largeur que le céphalothorax, suivis de 6 anneaux postabdomanaux prismatiques, étroits, et enfin de l'aiguillon. Chez les Thélyphones, le postabdomen est un simple filet articulé. Il disparaît complètement chez les Phrynes. Chez les Araignées, tous les segments restants de l'abdomen se soudent en une masse unique; enfin chez les Acariens, cette masse même se soude au céphalothorax. L'abdomen disparaît donc. Chez les Mollusques il n'y a pas lieu de distinguer en général une région abdominale. Enfin, chez les Vertébrés la distinction de l'abdomen et du thorax est le plus souvent peu nette, du moins extérieurement, et purement théorique. Chez les Poissons, les Batraciens et les Reptiles, rien ne distingue les deux régions. Ce n'est que chez les Oiseaux, et surtout chez les mammifères, que la séparation s'affirme. La cavité générale du corps est, en effet, divisée en deux étages superposés par un diaphragme musculaire : la cavité thoracique ne renfermant que le coeur et les poumons; la cavité abdominale, contenant la plupart des organes digestifs et les organes génito urinaires. Anatomiquement, l'abdomen est donc parfaitement défini.

Extrait de : voir précédent

 
"PHYSIOPATHOLOGIE


Les pathologies les plus fréquentes survenant au niveau de l'abdomen sont consécutives à une faiblesse des parois de l'abdomen lui-même : c'est le cas entre autres de la hernie inguinale, de la hernie ombilicale et de la hernie crurale. L'abdomen peut également être l'objet de traumatismes à l'origine de contusions ou de plaies. En ce qui concerne les contusions, celles-ci sont susceptibles d'entraîner des lésions parfois graves s'accompagnant d'hémorragies internes quand il existe une lésion du foie ou de la rate. La pancréatite correspond à l'inflammation du pancréas et peut être d'origine aiguë ou chronique (après intoxication alcoolique prolongée entre autres). Toujours en ce qui concerne le pancréas, cet organe peut également présenter une dégénérescence (cancer du pancréas) à l'origine de douleurs très violentes. Un traumatisme sévère (comme ceux survenant lors des accidents de la circulation) est susceptible d'entraîner l'éclatement d'un viscère creux (intestin) provoquant alors une péritonite (inflammation du péritoine). Ces lésions peuvent également s'accompagner d'hémorragies internes nécessitant une intervention en urgence en milieu de réanimation. Les plaies par armes ne sont pas rares, toutes les plaies qui pénètrent l'abdomen nécessitent une intervention en milieu chirurgical dans de parfaites conditions. Le plus souvent, les patients se présentent en état de choc. Le rééquilibrage et le remplissage se fait en service de réanimation, une exploration chirurgicale de la cavité abdominale est nécessaire. L'abdomen obstipum est un raccourcissement congénital rare d'un muscle droit de l'abdomen. Le muscle grand droit de l'abdomen est un des muscles situés en avant de celui-ci. Il s'agit d'un muscle plat, large, pair et aplati. Il s'étend de la cinquième et septième côtes en haut, jusqu'au pubis en bas.

Examens Complémentaires [abdominoscopie, NDE]

. La radio (abdomen sans préparation) permet de mettre évidence certaines pathologies telles qu'une occlusion (arrêt du passage des gaz et des selles). Il est possible également de pratiquer une opacification en faisant ingurgiter au patient un produit de contraste permettant de visualiser les viscères creux (estomac, duodénum, intestin grêle, colon).
. L'injection de produit de contraste permet également de mettre évidence les vaisseaux abdominaux
. L'échographie
. Le scanner
. L'I.R.M."


Extrait de : http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/abdomen-25.html



sources : http://www.bnf.fr
http://www.cours-anatomie.info/abdomen.html

 

 

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