Ali ibn al-'Abbas al-Majusi (Ali ibn al-Abbas al-Magusi, dit Haly Abas, en Occident vers 940-980 : Livre Royal (Kitab al-Malaki)

ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
----ABCÈS----

 


. Abcès .
 
 

 
ETYMOLOGIE

N.m. _1537. -- Du latin abscessus, issu du verbe abcedere, se retrancher, se séparer. Le mot abscessus, abscessum était utilisé par les Latins pour désigner l'éloignement, le départ, l'absence, la retraite de quelqu'un. Les Anciens utilisaient le mot grec, apostêma, transmis au latin, apostema, traduit au moyen-âge, en français, par apostume (puis apostème) qui désignait l'abcès mais aussi, beaucoup plus généralement, toutes sorte de tumeurs.
 
ABOUTIR : se dit des apostumes (apostèmes dans la version 1798) et des abcès, lorsqu'ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostume, un abcès.
 
ABCEDER : se transformer, dégénérer en abcès. La forme pronominale "s'abcéder" s'utilise aussi pour désigner ce qui se terminera en abcès.

"Quelques-uns croyent que l'abcès a été ainsi appellé du mot latin abcedere, se séparer, parce que les parties qui auparavant étoient contiguës se séparent l'une de l'autre : quelques autres, parce que les fibres y sont déchirées & détruites ; d'autres, parce que le pus s'y rend d'ailleurs, ou est séparé du sang : enfin d'autres tirent cette dénomination de l'écoulement du pus, & sur ce principe ils assûrent qu'il n'y a point proprement d'abcès jusqu'à ce que la tumeur creve & s'ouvre d'elle-même. Mais ce sont là des distinctions trop subtiles, pour que les Medecins s'y arrêtent beaucoup."

Article ABCES de l'encyclopédie de Diderot et D'Alembert, 1751-1772

 
DEFINITION

"On appelle ainsi, les diathèses où les parties primitivement en contact s'écartent les unes des autres. Il existe donc nécessairement entre elles un espace vide qui contiendra une substance soit pneumatique, soit humide, soit douée des deux propriétés". Définition de Claude Galien (Claudius Galienus,
(v. 131-201) extrait de : http://perso.orange.fr/raoul.perrot/aposteme.htm


On donne le nom d'abcès à un amas (dit collection) de pus causé par une lésion ayant entraîné une réaction inflammatoire dans les tissus cellulaires de l'homme autant que de l'animal. L'action invasive de bactéries, microbes, germes dits pyogènes, c'est à dire entraînant une production de pus), tels les staphylocoques, entraîne une réaction de globules blancs particuliers, les polynucléaires neutrophiles, qui affluent en masse dans la région touchée et forme, avec du matériel nécrotique, le pus. La collection purulente se développe dans une cavité dite néoformée* au détriment des cellules voisines qui sont détruites (c'est la nécrose) et repoussées à la périphérie de ladite cavité.

* Quand cette cavité est préformée, voire naturelle, on utilisera plutôt le terme d' empyème. Cette confusion amène quelquefois à parler d'"abcès sous-phrénique" au lieu de "empyème sous-phrénique".

On distingue deux types d'abcès, les abcès chauds et les abcès froids.

 
UN PEU D'HISTOIRE

Ce sont les chirurgiens, en Mésopotamie et en Babylonie antique qui traitent des abcès. Ils pouvaient demander dix shekels d'argent pour drainer
un abcès chez un homme libre, mais 2 shekels seulement si le patient était un esclave. Si l'homme libre mourait de complications, le chirurgien avait la main coupée. Si c'était un esclave, le chirurgien se devait d'en racheter un à son maître pour le remplacer.


Hippocrate (v. 460-370) traite le sujet de l'abcès dans son ouvrage "Du Médecin" écrit pour les médecins débutants :
"Quant aux abcès et aux ulcères, ce sont de graves maladies. Il faut beaucoup d'art pour reconnaître les abcès dès leur début, pour les dissoudre et pour les empêcher de se former en collection. Mais quand ils sont arrivés à ce point, on doit les faire aboutir à un endroit visible et de peu d'étendue, et amener la collection à un degré égal de maturité dans tout l'abcès. Car s'il n'est pas également mûr, il est à craindre qu'il ne crève et qu'il ne se forme un ulcère très difficile à guérir. Il faut. donc rendre la matière homogène par une coction uniforme, et ne pas ouvrir l'abcès avant le temps, ni le laisser s'ouvrir spontanément. Nous avons indiqué ailleurs ce qui procure une coction égale."

extrait de : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/medecin.htm


Galien distinguait déjà les tumeurs "dépassant la nature", comme les abcès, des tumeurs "contre nature", les cancers. Celse, (Aulus Cornelius Celsus, environ 30 av. J-C - 50 ap. J-C) cite les abcès (abscessus corporis), comme des "maladies à craindre au Printemps (De medicina,VI, XVI )

De tout temps les hommes se sont servis de moyens fournis pas la nature pour guérir les abcès. Galien (De Simplicium medicamentorum, Livre XI, XXV) préconisait les feuilles de colchique (ephemeron, en grec), tout comme Dioscoride, macérées dans du vin pour activer la maturation des abcès, avant la fin de laquelle il était déconseillé d'ouvrir l'abcès (on disait "faire aboutir un apostume, un abcès" Dictionnaire de l'Académie Française 1762 ), alors que Pline proposait, "quand il s'agit de procurer l'ouverture, on a un excellent remède dans la bouse de vache chauffée sur la cendre, ou dans la crotte de chèvre cuite avec du vin ou du vinaigre."Pline, Histoire Naturelle, livre XXVIII, LXX. Le même Pline conseillait le propolis pour les guérir, tout comme Avicenne et Aristote. Dioscoride conseillait (en plus de la colchique, voir plus haut) la myrte contre les les kondulôma (cals ou abcès gonflés et durs) et les panaris (abcès des ongles : parônychia, paronychium), la bourrache (Materia Medica IV, 97), à condition que son bouglôsson soit bien, comme Matthioli le pense, l'ancienne borrache ou buglosse.

Les savants arabes se sont intéressés au traitement de l'abcès. Le grand Avicenne trite de l'abcès "sous-phrénique". Le persan Ali ibn al-Abbas al-Magusi dit Haly Abbas (Ali ben El-Abbès, 930-994)a écrit un traité sur l'abcès de l'utérus et Avenzoar ou Ibn Zohr de Séville (1101-1161) est le premier à parler de l'abcès du péricarde. Un des premiers héritiers de cette science en occident est Constantin l'Africain (v. 1015-1087), qui préconise le sable pour refroidir les abcès et les enflures et les faire désenfler (Liber de Gradibus Simpleium)

Les grandes mutations culturelles occidentales, commencées au XIIe siècle, auxquelles les sciences arabes, justement, auront beaucoup contribuées, finiront par donner à la sphère médicale de plus en plus de place et seront à l'origine de fréquentes interventions du politique :
"Les barbiers chirurgiens étaient distingués des chirurgiens dans l'ordonnance de 1372 selon laquelle "ils avaient seulement le droit de panser les clous (furoncles), bosses, apostumes (abcès) et les playes qui ne sont pas mortelles".

 
"Thabit, praticien libanais, raconta à Ousama ibn Munkidh que les Francs lui avaient amené un chevalier affligé d'un abcès à la jambe, sur lequel il appliqua un cataplasme jusqu'à ce qu'il crève et qu'il commence à guérir. Alors un médecin franc intervint et dit : "Cet homme ignore tout du traitement qu'il convient", et demanda au chevalier s'il préférait vivre avec une jambe ou mourir avec deux ; il choisit la première solution. On appela alors un autre chevalier porteur d'une hache affûtée qui donna un grand coup sur la jambe, mais sans causer de blessure. Un second coup fit jaillir la moelle et le patient expira sur-le-champ. "Je regardais", conclut Thabit."


Thomas Sherrer Ross (dit TSR) Boase, 1898-1974, Mortality, Judgement and Remembrance
(La mortalité, le Jugement dernier, le souvenir), article de 1972.



Un édit d'octobre 1592 avait pourtant reconnu que les chirurgiens ressortissaient du domaine médical : "l'état de maître barbier chirurgien (...) s'étend non seulement sur les faits des barbes et cheveux, mais à la chirurgie en théorique et pratique, anatomie du corps humain, et de panser apostumes [abcès], plaies, ulcères, fractures, dislocations, connaissance des simples [plantes médicinales], composition des médicaments et autres choses concernant la santé du corps humain".


extrait de : http://hlucile.free.fr/histoires/metiers/chirurgien.htm


 
"La chair des Européens, qui est délicate, guérit très lentement ; celle des Japonais, qui est très robuste, guérit bien mieux et plus vite de graves blessures, de bris, d'apostumes ou d'accidents."

Traité sur les contradictions de mœurs entre Européens et Japonais, écrit en 1585 par le père jésuite portugais Luís Fróis, arrivé à kyoto en 1564.


 
Chaque civilisation a utilisé différentes méthodes et plantes pour soigner les abcès en les faisant d'abord mûrir, donnons quelques exemples supplémentaires :
- Les Indiens utilisent la cannelle (Cinnamomum verum ou zeylanicum), dans la médecine ayurvédique.
- Les Chinois utilisent la racine de l'angélique (angelicae dahuricae, bai-zhi en chinois), mais aussi le poivrier du Sichuan (zanthoxylum planispinum zanthoxylum ou clavalier) et l'acanthe (Acanthus leucostachys Wall.)
- Les Japonais préconisent le Sceau de Salomon (Polygonatum odoratum)
- Les Péruviens font des cataplasmes de Belle de Nuit (Mirabilis Jalapa)
- Certains Africains peuvent utiliser Cassia occidentalis (Herbe puante, café nègre, faux kinkéliba).
- Les Algériens de Batna utilisent le romarin, la marrube et le henné.
- Les Tunisiens utilisent les feuilles de l'armoise blanche (Artemisia herba-alba) et les fruits séchés et pilés du génévrier de Phénicie ( Juniperus phoenicea, Araar)
- Les Turcs appliquent du plantain ou des feuilles de choux ou encore une tomate sur la blessure ou l'abcès. Ils peuvent aussi mettre un morceau de savon dans de l'oignon et le mettre à cuire. Ils appliquent cette préparation refroidie sur la blessure ou l'abcès.

L'herboristerie actuelle connaît encore une pléthore de plantes ou d'autres matières naturelles, qu'elle conseille de ci de là contre les abcès, selon un usage plus ou moins ancien et parfois confirmé par des expériences scientifiques :

Citons le tussilage, le thym, l'arbre à thé d'Australie (melaleuca alternifolia), la mauve des bois, la sarriette, la ronce, la luzerne, le fenugrec, la pâquerette des prés, l'aloès, le sépia (l'encre de seiche), la consoude (citée encore par encore Dioscoride), la violette, l'huile essentielle du galbanum (ferrula galbaniflua), un alicament : le cataplasme de feuilles de chou repassées au fer chaud, la camomille romaine, l'épinard sauvage, l'huile d'onagre (Œnothera biennis L.), le fenouil, l'argile, l'arum (Arum maculatum L, A. vulgare Lam), pourquoi pas puisque François-Joseph Cazin (Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, 1847) les utilisait comme "maturatif " des abcès froids.

L'ABCES CHAUD

Appelé encore abcès phlegmoneux au XIXe siècle, les abcès chauds sont dus à une inflammation aiguë, dont les signes cliniques sont principalement les suivants :

1° La douleur : le malade ressent généralement une douleur sourde gravative*, qui procède par élancements et qui s'accompagne de tension des tissus voisins. Les mouvements communiqués à la région malade réveillent et ravivent cette douleur.

* GRAVATIVE : Galien admettait quatre formes de la douleur, classification si juste qu'elle est toujours utilisée en médecine :
"1. la douleur tensive s’accompagne d’un sentiment de distorsion des fibres, endurée par
exemple par ceux qui sont soumis à la torture, criminels ou non, ou par une luxation ;
2. la douleur dite gravative a pour caractéristique une impression de pesanteur comme si
un liquide stagnait d’une façon anormale dans une des nombreuses cavités du corps
humain ou comme la présence d’un corps étranger (sinusite, embryon mort-né dans
l’utérus, calculs rénaux, etc.) ;
3. la douleur pulsative correspond à la pression du sang dans les artères ou de la lymphe
dans ses vaisseaux (fièvre, hypertension, etc.);
4. la douleur pongitive ( anc. pungitive ou mordicante, NDE) est accompagnée du sentiment aigu d’un corps pointu qui pénétrerait le corps (traumatisme)."

extrait de : http://ethesis.unifr.ch/theses/downloads.php?file=SpicherP.pdf

-Une sensation de chaleur perdue par le malade et que l'on peut sentir en appliquant la main sur la région.

-La région malade est déformée et présente une tuméfaction (augmentation de volume) de dimensions variables avec l'importance de l'abcès.

-La peau est rouge vif, lisse et brillante.
 

-Dans les abcès importants, une fièvre élevée peut se déclarer

types d'abcès chauds :

- "Le syndrome de l'abcès aseptique (Abcès aseptiques disséminés, Abcès aseptiques systémiques) est une maladie rare (il existerait environ une trentaine de cas en France, sans doute plus) se caractérisant par la survenue de regroupement cellulaire prenant l'allure de pus et se localisant essentiellement au niveau de l'abdomen et récidivant."
extrait de : http://www.vulgaris-medical.com

- Abcès en bouton de chemise : abcès dont l'orifice est plus étroit que le fond, qui peut être observé en voisinage des aponévroses.

- Abcès de Brodie : voir types d'abcès froids

- Abcès cérébral :
Abcès se formant dans le cerveau à cause d'une infection de zones proches de celui-ci : sinus du nez, oreilles, dents... Il est "à l'origine de céphalées (maux de tête), de vomissements, d'œdème de Lyme, de nausées, de somnolence, de convulsions et également de modification de la personnalité et d'anomalies neurologiques. "
extrait de : voir abcès aseptique

- Abcès cutané :1 ---2
-3
Collection de pus bien délimitée dans une cavité formée aux dépens des tissus cutanés détruits.
 
http://www.humanillnesses.com/original/images/hdc_0001_0001_0_img0003.jpg (1)
http://loudoun.nv.cc.va.us/vetonline/vet111/Integument/skinabcess.gif (2)
http://leine.no/vet/gs/sjukdom/cla/bilder/abscess_%F8re.gif (3)

Abcès dentaire :
Collection de pus se formant en périphérie de la racine dentaire
source : http://z.about.com/d/p/440/e/f/9979.jpg (photo)

- Abcès de la glande de Bartholin, ou bartholinite
source : http://www.dph.sf.ca.us/sfcityclinic/stdbasics/stdimages.asp?std=Gonorrhea&image=4 (photo)
Cette glande ayant été découverte par Gaspard Bartholin (1655- 1738), d'une grande famille de médecins d'origine danoise, de leur vrai nom Berthelsen : Cet abcès est dû à un germe courant (streptocoque, colibacille, gonocoque) suite à un traumatisme extérieur tel un accouchement, sur un terrain hormonalement déséquilibré.

- Abcès épidural, extradural ou sous dural de moelle épinière, Épidurite
aiguë :
source : http://www.aafp.org/afp/20020401/1341_f2.gif

"Il correspond à une masse de pus située dans l'espace extradural c'est-à-dire épidural et plus rarement sous la dure-mère de la moelle épinière, généralement au milieu de la région dorsale. L'abcès est le résultat d'une infection le plus souvent par un staphylocoque doré quelquefois par le colibacille ou à un germe anaérobie (nécessitant pas d'oxygène pour se reproduire)."
extrait de : voir abcès aseptique

- Abcès hépatique amibien :

formation d'un abcès au foie, vue microscopique

source : http://oac.med.jhmi.edu/pathconcepts/Images/Liver/039A/main.jpg

"Il se constitue à la suite d'une amibiase intestinale aiguë, par migration des formes hématophages d'Entamœba histolyticadans la circulation portale. L'atteinte intestinale peut être passée inaperçue et être très ancienne."
extrait de : http://www.snfge.asso.fr/02-Connaitre-maladie/0F-foie-et-voie/faq/foie_parasitose.pdf.

- Abcès de la marge anale, abcès périanal : 1---2
"C'est du pus collecté dans l'espace graisseux qui entoure la partie basse du rectum (appelée canal anal, voir image 2). L'origine en est l'infection d'une glande située à la partie haute de ce canal anal. Ces glandes s'abouchent à la muqueuse dans des sortes de replis, les cryptes. Elles peuvent s'obstruer, s'infecter. Elles perforent alors la paroi du rectum et contaminent la graisse qui l'entoure. Cela se traduit par des douleurs, de la fièvre, souvent une tension rouge de la peau au voisinage de l'anus."
extrait de : http://www.chu-rouen.fr/ssf/pathol/abces.html
http://www.sghhealth4u.com.sg/health4u/colorectal/images/abscess.jpg (photo)
http://www.snfge.asso.fr/images/020E-procto-img1.gif (photo)

 
- Abcès métastatique : Se dit d'un abcès se formant à une distance relative de son point d'origine.

- Abcès périamygalien : "L'abcès périamygdalien, aussi appelé angine phlegmoneuse, est une accumulation de pus dans les amygdales palatines. Les amygdales deviennent alors très enflées et peuvent se rejoindre au milieu de la gorge, bloquant ainsi l'entrée d'air et de nourriture. (...) En plus des symptômes de l'amygdalite, on note :Une difficulté à avaler ; Une voix voilée ; Un écoulement de salive par les coins de la bouche. En effet, même la salive devient difficile à avaler ; Une douleur plus intense localisée dans le fond de la gorge."
extrait de : http://ecath.canalblog.com/

- Abcès pulmonaire :
"Complication grave d’une infection pulmonaire bactérienne qui se manifeste par une obstruction nécrotique du poumon.
Bronchorrhée souvent à l’origine d’une vomique (expectoration importante en crachat) Survient souvent chez un sujet fragile, éthylique, ou en post opératoire.
Trois phases :
- phase pré suppurative avec tableau clinique alarmant
toux, fièvre, expectoration purulente
- phase de vomique, puis amélioration transitoire.
- phase de suppuration chronique ouverte
fièvre oscillante, bronchorrhée quotidienne, état général altéré.
La radio montrera une nécrose (cavité dans le poumon avec un niveau hydro aérique)."
extrait de : http://www.etudiantinfirmier.com/index_pneumo.php?page=13

- Abcès ou phlegmon périnéphrétique : "collection liquidienne (anéchogène ou avec des échos internes , ne prenant pas le contraste en scanner) à parois épaisses ( dense en scanner) et infiltration variable des fascias* "
extrait de : http://www.imagemed.org/cerf/Enseignement/Medecine/Internat/cnr/edicerf/internat/2003/139/139.html
* "FASCIA Fasciæ
Anatomie - N. m. * fascia : du latin fascia, bande, en forme de bande(s). Formation aponévrotique composée de tissu conjonctif, qui recouvre des muscles ou des organes. C'est une membrane fibreuse et très résistante, située à la face profonde de la peau, limitant les loges musculaires (emplacements des muscles) ou les régions anatomiques et enveloppant les muscles et les organe"s.
extrait de : http://georges.dolisi.free.fr/Terminologie/F/fascio.htm

- Abcès tubéreux : "Petit abcès généralement localisé dans le creux de l'aisselle et ayant pour origine une glande sudoripare".
extrait de : voir abcès aseptique

- Abcès tubéreux de Velpeau: "Petit abcès de forme arrondie, généralement localisé dans le creux de l'aisselle (rarement ailleurs), au niveau de la peau ou du tissu situé au-dessous (tissu cellulaire sous-cutané) et ayant pour origine une glande sudoripare (qui produit de la sueur)."
extrait de : voir abcès aseptique

- Abcès urineux: "Abcès localisé près de l'urètre (conduit permettant le transport de l'urine de la vessie vers l'extérieur), après une rupture ou une lésion de celui-ci."
extrait de : voir abcès aseptique


L'ABCES FROID

L'abcès froid ne se traduit pas par des signes inflammatoire apparents. Il est dû à la présence d'une bactérie responsable de la tuberculose ou de certaines levures.

Types d'abcès froids :

- Abcès arthrifluents : Il se développe généralement dans une articulation, entraînant sa destruction progressive. Ce type d'abcès se développe dans la tuberculose par exemple.

 
- Abcès de Brodie :
"L'abcès central osseux ou encore appelé abcès de Brodie est une collection purulente au centre de l'os, séparée des parties molles par une barrière imperméable de tissu osseux compact, primitive en apparence. (...) Il s'agit d'une pathologie du sujet jeune, due au staphylocoque doré et qui peut revêtir 2 aspects : la forme froide évoluant à bas bruit et la forme chaude avec tableau infectieux aigu et souvent fistulisation de l'abcès dans les parties molles. "
extrait de : http://www.tunisianorthoweb.com/comu7.htm
sources : http://www.med.univ-rennes1.fr//cerf/iconocerf/O/MEDI-002765-O_0476-I1.GIF (photo)


- Abcès caséeux : "Abcès froid (c'est-à-dire sans foyer infectieux) consécutif à la tuberculose, rempli d'une substance ressemblant à du mastic."
extrait de : voir abcès aseptique
 
- Abcès de congestion ou ossifluent : "Abcès froid (c'est-à-dire sans foyer infectieux) localisé à une lésion osseuse tuberculeuse et qui détruit le tissu osseux. Il peut se développer assez loin de son point d'origine. (...) L'adjectif ossifluent (du latin os et fluere : couler, en anglais : ossifluent) désigne ce qui s'accompagne de fonte osseuse."
extrait de : voir abcès aseptique

- Abcès sous périostique : "Inflammation des cellules osseuses, du périoste (membrane recouvrant l'os) et de la cavité médullaire (où se trouve la moelle osseuse) due à une bactérie (staphylocoque)"
extrait de : voir abcès aseptique

 
TRAITEMENTS DES ABCES


XVIIIe siècle

"On aide la maturation des abcès par le moyen des cataplasmes ou emplâtres maturatifs & pourrissans. On ouvre les abcès par le caustique ou par l'incision. Les abcès ne peuvent se guérir que par l'évacuation du pus. On préfere le caustique dans les tumeurs critiques qui terminent quelquefois les fievres malignes. L'application d'un caustique fixe l'humeur dans la partie où la nature semble l'avoir déposée ; elle en empêche la résorption qui seroit dangereuse & souvent mortelle. Les caustiques déterminent une grande suppuration & en accélerent la formation. On les employe dans cette vûe avant la maturité parfaite. On met aussi les caustiques en usage dans les tumeurs qui se sont formées lentement & par congestion, qui suppurent dans un point dont la circonférence est dure, & où la conversion de l'humeur en pus seroit ou difficile ou impossible sans ce moyen.
Pour ouvrir une tumeur par le caustique, il faut la couvrir d'un emplâtre fenestré de la grandeur que l'on juge la plus convenable ; on met sur la peau à l'endroit de cette ouverture, une traînée de pierre à cautere. Si le caustique est solide, on a soin de l'humecter auparavant ; on couvre le tout d'un autre emplâtre, de compresses, & d'un bandage contentif. Au bout de cinq ou six heures, plus ou moins, lorsqu'on juge, suivant l'activité du caustique dont on s'est servi, que l'escare doit être faite, on leve l'appareil, & on incise l'escare d'un bout à l'autre avec un bistouri, en pénétrant jusqu'au pus ; on panse la plaie avec des digestifs, & l'escare tombe au bout de quelques jours par une abondante suppuration.
Dans les cas ordinaires des abcès, il est préférable de faire l'incision avec l'instrument tranchant qu'on plonge dans le foyer de l'abcès. Lorsque l'abcès est ouvert dans toute son étendue, on introduit le doigt dans sa cavité ; & s'il y a des brides qui forment des cloisons, & séparent l'abcès en plusieurs cellules, il faut les couper avec la pointe des ciseaux ou avec le bistouri. Il faut que l'extrêmité du doigt conduise toûjours ces instrumens, de crainte d'intéresser quelques parties qu'on pourroit prendre pour des brides sans cette précaution. Si la peau est fort amincie, il faut l'emporter avec les ciseaux & le bistouri. Ce dernier instrument est préférable, parce qu'il cause moins de douleur, & rend l'opération plus prompte. On choisit la partie la plus déclive pour faire l'incision aux abcès. Il faut, autant que faire se peut, ménager la peau ; dans ce dessein on fait souvent des contre-ouvertures, lorsque l'abcès est fort étendu. Les abcès causés par la présence de quelques corps étrangers ne se guérissent que par l'extraction de ces corps.
Lorsque l'abcès est ouvert, on remplit de charpie mollette le vuide qu'occupoit la matiere, & on y applique un appareil contentif. On panse, les jours suivans, avec des digestifs jusqu'à ce que les vaisseaux qui répondent dans le foyer de l'abcès se soient dégorgés par la suppuration. Lorsqu'elle diminue, que le pus prend de la consistance, devient blanc & sans odeur, le vuide se remplit alors de jour en jour de mamelons charnus, & la cicatrice se forme à l'aide des pansemens méthodiques dont il sera parlé à la cure des ulceres."
Article ABCES de l'encyclopédie de Diderot et D'Alembert, 1751-1772

XIXe siècle

""Les abcès, en se formant, ont toujours de Intendance à s'avancer vers l'extérieur; leur marche est plus ou moins rapide, la peau s'amincit, et alors la terminaison est proche.

Cette terminaison peut avoir lieu naturellement de deux façons : l'abcès s'arrête et se résorbe sur place, il disparaît sans laisser de traces. C'est là le mode le plus avantageux. Le plus souvent la peau s'amincit indéfiniment et finit par céder en un point, l'abcès s'ouvre, et son contenu s'écoule au dehors. Il apparait alors comme une poche contenant un liquide épais, crémeux, d'odeur quelquefois fétide : c'est le pus.

La poche est formée par une paroi irrégulière anfractueuse, et tapissée par une membrane de nouvelle formation, membrane pyogénique. Cette membrane, une fois l'abcès ouvert, se recouvre de bourgeons charnus roses, qui comblent plus ou moins rapidement la cavité et déterminent une cicatrice, souvent disgracieuse et indélébile, qui constitue la guérison.

Le traitement consiste à favoriser l'un ou l'autre de ces modes de terminaisons. Si l'on peut espérer l'a résolution d'un abcès, on appliquera sur la région soit un pansement humide, soit des pulvérisations fréquentes de substance failement antiseptique, qui auront au moins pour résultat de protéger la peau.

Aussitôt que l'on s'apercevra que l'abcès est formé et contient du pus liquide, il faudra avoir recours à l'incision de la peau, que l'on pratique au moyen du bistouri, après avoir anesthésié la région, si c'est nécessaire, avec une injection sous-cutanée de cocaïne ou de stovaïne, ou avec une pulvérisation de chlorure d'éthyle. L'abcès vidé, on introduit dans sa cavité un drain de caoutchouc.- ou une mèche de gaze stérilisée, par où le pus qui continue à se former s'écoutera au dehors; puis on applique sur la plaie un pansement aseptique.

Les abcès froids ont peu de tendance à guérir spontanément, et s'ils s'ouvrent au dehors, il s'établit par l'orifice une fistule qui laisse suinter le pus pendant très longtemps. On traite les abcès froids par la ponction suivie d'injections modificatrices (naphtol camphré, éther in doformé); par 1 extirpation et, quand on ne peut faire autrement, par l'incision, le curage des parois et la cautérisation. A ce traitement local doit s'ajouter le traitement général de la tuberculose."
source : Nouveau Dictionnaire des Sciences et de leurs applications, tome premier, par P. Poiré, Adm. et R. Perrier et A. Joannis. Paris 1924.

XXe-XXIe xiècle

drainage d'un abcès au rein

source : http://cnserver0.nkf.med.ualberta.ca/cn/Schrier/Vol5/7-9%20copy.jpg

"But:
Si une poche de liquide (infecté ou non) s'est formée dans ou à côté d'un organe, il y a possibilité de la vider en y plaçant un fin tuyau. Selon le cas, cette intervention sera dirigée par ultrasons, par scanner ou par radioscopie.
Alternative:
on évite autant que possible de recourir à la chirurgie pour évacuer ce genre de collections de liquide. Renoncer à vider cette poche peut retarder ou compromettre sérieusement la guérison.
Préparation:
Il n'y a pas de préparation particulière avant l'examen, hormis un jeûne de 6 h, et l'arrêt, selon les directives du médecin-traitant, de médicaments anticoagulants (Sintrom).
Déroulement:
après anesthésie locale, une partie du contenu de la poche est prélevé avec une aiguille pour analyse. Un drain (tuyau souple muni de multiples trous) est ensuite placé dans la poche en utilisant suivant le cas un guide placé à travers l'aiguille. Ce drain permet le plus souvent d'évacuer entièrement le liquide, mais il peut être nécessaire de faire des lavages répétés et de laisser le drain en place plusieurs jours. Plusieurs drains sont parfois nécessaires s'il y a plusieurs poches sans communication. Il peut arriver qu'un drain doive être changé. Cette intervention nécessite possiblement l'injection intraveineuse de produit de contraste iodé. Comme la plupart des médicaments, ce produit peut rarement provoquer des réactions allergiques. Une allergie ou de l'asthme doivent absolument être signalés.
Risque:
comme pour toute introduction d'aiguille dans un organe, il y a un risque théorique de provoquer une hémorragie. Celle-ci est cependant rare et peut en règle générale être instantanément reconnue. La mise en place d'un drain peut provoquer le passage de bactéries dans la circulation sanguine (septicémie) avec apparition de frissons ou d'une aggravation de la fièvre.
Résultat:
dans la plupart des cas, ce traitement associé aux antibiotiques permet d'éliminer définitivement la poche de liquide sans recourir à une intervention chirurgicale. La maladie de l'organe qui est à l'origine de l'abcès peut en revanche nécessiter par la suite une opération.
de : http://www.hopital-broye.ch/fr/


SOURCES

http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=1971996090;?b=0;
 

 

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