ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

ABAQUE
 

Architecture
 
-introduction - Egypte-------

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C'est la tablette de forme variable, primitivement carrée, qui forme la partie supérieure du chapiteau de la colonne ou d'un pilastre. Dans les ordres doriques et ioniques, les angles s'appellent cornes, le milieu s'appelle balai, et la courbure s'appelle arc et a communément une rose au milieu. Les ouvriers appellent aussi abaque un ornement gothique avec un filet ou un chapelet de la moitié de la largeur de l'ornement, et l'on nomme ce filet, le filet ou le chapelet de l'abaque. Dans l'ordre Corinthien, l'abaque est la septième partie du chapiteau.

Scamozzi donne aussi le nom d'abaque à une moulure en creux qui forme le chapiteau du piédestal de l'ordre Toscan.

 

l'Egypte

 
C'est sans doute faire montre d'un peu d'ethnocentrisme que de lier, la plupart du temps, abaque et monde gréco-romain. Le grand Imhotep, architecte du roi Djoser (IIIe dynastie, autour de 2980 av. J-C) nous aurait rappelé que plus de deux millénaires avant le Parthénon, il érigeait Saqqarât et donnait ses lettres de noblesse aux ordres protodorique et papyriforme, dans lesquels l'abaque est un élément très présent. Plus généralement, l'abaque apparaît dans les nombreux ordres de l'architecture égyptienne, aussi bien sur des monuments religieux que sur des tombes (voir plus loin) ou des palais privés. Cette dernière remarque est vraie pour toutes les civilisations où l'abaque est un élément constitutif de l'architecture. Les principaux styles dont il est question sont de type :

- Hathorique, comme au temple d'Hachepsout à Deir-el Bahari (image 1, 7) ou dans de petits temples de naissance (mammisi) de la basse époque, où la déesse Hathor est sculptée à même l'abaque, non pas un tailloir classique en tablette, mais presque cubique.
- Papyriforme ouvert (ou campaniforme, image 2, 5, 6, 9) ou fermé (image 5, 10).
- Protodorique (image 4).
- Lotiforme (image 3)
- Palmiforme (image 2, 8)
- Composite (image 2, 8)
 
 
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1. -Chapiteau et abaque dans le temple d'Hathor à Dendera, dans la région de Louxor, bâti au 1er siècle avant notre ère par Ptolémée VIII et Cléopâtre II. On peut voir ici que l'abaque hathorique est massif et sculpté.
2. -Salle hypostyle du temple de la déesse Isis à Philae (IVe siècle av. J-C), reconstitution en 1848 de David Roberts, 1796–1864. De gauche à droite, colonne papyriforme ouvert ou campaniforme (en forme de cloche, "campane", renversée), quatre colonnes composites (très colorées) et une colonne palmiforme : on remarquera que l'abaque est discret, voire invisible du sol, en particulier avec la hauteur des colonnes, mais surtout, l'évasement des corbeilles des chapiteaux.
3. -Colonnes du temple d'Amon à Louxor, de style lotiforme (en forme de lotus, corolle fermée), et abaques plutôt massifs.
4. -Colonnes du temple d'Hatchepsout à Deir-el-bahari, de style protodorique, vers - 1478 - 1459, dates de règne de la reine et fondatrice du temple.
5 et 6. -Colonnes du hall du temple de Karnak
5. -Dessin de D. Roberts (voir image 2). Au premier plan de style papyriforme fermé, avec abaque sculpté de hyéroglyphes, et au second plan de style papyriforme ouvert (campaniforme).
6. -Colonnes et chapiteaux campaniformes : un abaque est visible, en haut et à droite de la photo. Il est sculpté de hiéroglyphes et très disproportionné par rapport à la taille de la corbeille.
7. -Temple aux colonnes hathoriques de Kôm Ombo, avec un très haut abaque en deux parties. Le premier abaque figure la tête d'Hathor sur chacune des faces, avec ses oreilles de vache caractéristiques. "Les quatre faces du pilier représentent :
- les quatre coins du ciel : Hathor régit le monde dans les quatre directions cardinales
- les quatre aspects d'Hathor selon la mythologie : la déesse lionne anéantissant les ennemis du soleil (l'oeil de Rê), la déesse de la renaissance et de l'amour, la protectrice des foyers et la nourrice royale, le cobra qui incarne la beauté et la jeunesse."
extrait de : http://jfbradu.free.fr/egypte/LA%20RELIGION/LES%20DIEUX/hathor.php3

Le second abaque est un sistre sekhem (puissance, force attractive ou destructrice), appelé naos-sistre ou sistre porte. Il représente en effet un sistre stylisé, en forme de naos, le sanctuaire et un uræus aux portes figurées du naos. Le sistre est l'instrument emblématique d'Hathor. "Le son est produit par deux tiges métalliques venant frapper par inertie les parois d'une boite en bois faisant office de caisse de résonance en forme de naos (temple). La porte étroite figurée est celle par laquelle l'enfant doit passer pour naître, c'est le symbole de la maternité. Ce sistre exprime la renaissance du défunt sous l'aspect d'Ihy, fils d'Hathor."
extrait de : http://www.ta-noutri.com/phpBB2/viewtopic.php?f=8&t=1288

"Le sistre est un instrument de musique qui produit un bruit de crécelle quand on l'agite. Il sert à marquer le rythme pendant les manifestations musicales. Le sistre est un des attributs de la déesse Hathor, il doit son nom au bruissement que la vache faisait en passant dans les buissons de papyrus. Hathor agite le sistre pour écarter les mauvais esprits. Le sistre est essentiellement manipulé par des femmes ou le roi pour apaiser la colère des déesses. Il y a deux sortes de sistres qui ont des sons totalement différents :
le "sekhem", sistre-porte ou sistre-naos : le son est produit par deux tiges métalliques venant frapper par inertie les parois d'une boite en bois faisant office de caisse de résonance en forme de naos (temple).
La porte étroite figurée est celle par laquelle l'enfant doit passer pour naître, c'est le symbole de la maternité.
Ce sistre exprime la renaissance du défunt sous l'aspect d'Ihy, fils d'Hathor.
- le "sechech", sistre cintré qui bruit : un arc métallique est traversé par des tiges métalliques mobiles, des pastille métalliques peuvent aussi coulisser sur les tiges. Le tintement devait évoquer le bruit du vent dans le fourré de papyrus.
Le défunt agite ce sistre pour appeler la déesse dans sa féminité afin qu'il la féconde."
extrait de : http://jfbradu.free.fr/egypte/LA%20RELIGION/LES%20DIEUX/hathor.php3
Il n'y a qu'une seule occurence du nom de cet instrument de musique dans la Bible, 2 Samuel 6:5.
     
 --a  --b  
     
 --a. --Sistre sekhem, vers 664-525 avant notre ère (XXVIe dynastie), faience vernissée, 20.3 x 5 x 3.8 cm, Brooklyn Museum, Charles Edwin Wilbour Fund, 37.321E. XXVI Dynasty or later
--b. --Sistre sechech, vers - 600, bronze, British Museum.

8. --Temple dit de Horus, à Edfou, élevé par Ptolémée III Évergète Ier en - 237 (achevé en - 57), dédié à la triade Horus, Hathor et Harsomtous. On peut voir une colonne palmiforme, à gauche, et à droite, l'avant-dernière. Ce style évoque le bouquet de feuilles de palmes, ou palmiers. Les abaques, ici, sont plutôt hauts.
9. --Temple de Noun à Edfou, pronaos. Ce monument a été initié par Ptolémée VI Philométor (180-145) en - 181. On peut voir une colonne campaniforme au premier plan, puis des colonnes palmiformes et enfin, des colonnes composites.
10. --Temple de Medinet-Habou, temple funéraire de Ramses III (XXe Dynastie, vers - 1770 av. JC), dans la nécropole de Thèbes (auj. Louxor). Colonne de style papyriforme fermé.
 

 
 
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Grand_Portico_of_the_Temple_of_Philae-David_Roberts.jpg (philae)
http://www.ask-aladdin.com/dendara.html (dendera)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Temple_Hatchepsout_Terrasse2(2).JPG (deri-el-bahari)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:David_Roberts_Temple_Karnak_Column_Hall.jpg (karnak)
http://4.bp.blogspot.com/_pEGvlBKdRd8/S1l6Aa8frnI/AAAAAAAAMXM/RpFx74RbBWQ/s1600-h/col17.JPG (karnak, chapiteaux)
http://www.brooklynmuseum.org/opencollection/objects/4016/Upper_Part_of_Sistrum (sistre brooklyn)
http://www.britishmuseum.org/explore/highlights/highlight_objects/aes/b/bronze_arched_sistrum.aspx (sistre British museum)
http://alexphoto.e-hk.org/20080111Egypt/index2.htm (edfou, horus)
http://sylviebarbaroux.blogspot.com/2010/01/les-colonnes-egyptiennes.html (edfou, noun)
 
http://artsplastiques.ac-bordeaux.fr/albums/EGYPTE/Archi/Archi.htm
http://sylviebarbaroux.blogspot.com/2010/01/les-colonnes-egyptiennes.html
 


 

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