ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
- LETTRE A
 

Alchimie à Papeterie

 


L'A commercial
4e partie
.
Un saut de puce


 

En 1971, Ray Tomlinson, ingénieur de la société BBN (Bolt Beranek and Newman), oeuvre pour le compte du gouvernement américain pour le projet Arpanet, l'ancêtre d'Internet. Tomlinson a mis au point 2 programmes."Le premier, SNDMSG (pour Send Message) associé à un autre logiciel baptisé READMAIL, permet à plusieurs personnes qui partagent le même ordinateur de s'y laisser des messages. Le second, CPYNET, permet de copier simultanément un fichier sur tous les ordinateurs d' Arpanet (qui relie à l'époque 15 machines !). Une idée traverse l'esprit de Ray : pourquoi ne pas associer les 2 programmes pour échanger des messages d'un ordinateur à un autre ?
Ni une ni deux, l'ingénieur aménage le programme SNDMSG/READMAIL et écrit 200 lignes de code. Il se crée 2 boîtes aux lettres électroniques sur 2 ordinateurs situés côte-à-côte et réussit à envoyer un message d'un ordinateur à un autre. Le courrier électronique est né ! On ne l'appelle pas encore e-mail mais Netmail (pour Network Mail).
Une histoire d'adresse. A l'occasion, Ray se doit de définir l'adresse électronique. Il décide de séparer l'adresse en 2 parties. D'un côté, le nom de l'utilisateur et, de l'autre, le nom de l'ordinateur sur lequel se trouve la boîte de réception.
Par quoi séparer ces 2 parties ? Le choix de Ray se porte sur l'arobase, @. Pourquoi ce signe plutôt qu'un autre ?
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source : http://www.arobase.org/culture/histoire.htm

Ray Tomlinson

Ray Tomlinson dit lui-même qu'il avait pensé à d'autres symboles, en détaillant le clavier de sa machine à écrire, mais @ n'apparaissait dans aucun nom, alors cela fonctionnait très bien. C'est donc un (heureux) hasard si le @ informatique pouvait aussi dire "chez", "auprès de" en anglais, "at ". La première adresse électronique de l'histoire est ainsi tomlinson@bbn-tenexa (BBN pour le nom de l'employeur de Tomlinson et tenexa pour indiquer le système d'exploitation utilisé, Tenex)."

"Trente ans plus tard, le signe est devenu une sorte d'icône pop, qui occupe l'espace communicationnel contemporain. Des dizaines d'entreprises et des partis politiques l'ont utilisé dans leurs marques ou leurs noms (Europ@Web, @McKinsey, @venue, et ainsi de suite) en essayant de s'approprier ainsi les qualités qu'il incarne: modernité, connectivité, intelligence et rapidité. Et, bien sûr, il fait partie (par leurs adresses e-mail) de l'identité électronique de près d'un demi-milliard d'utilisateurs de l'internet. Utiliser le signe @ pour remplacer des mots courants ou étendre leur sens est également entré dans les mœurs. Les adeptes des messages courts (SMS) l'utilisent par exemple comme une indication de lieu: "CU 8.30 PM @Bruno's" (on se voit ce soir à 8 h 30 chez Bruno). En Espagne, le @ est couramment pratiqué par les jeunes pour éviter de spécifier le sexe d'une personne: "Hola amig@s" est politiquement très correct. Et il n'est nul besoin de signaler que l'industrie publicitaire l'exploite partout où cela faire se peut."
source : http://www.giussani.com/articles/art_01-07-01_signeat.html

Le plus drôle est à venir. Nous avons parlé des avatars de notre héros et, en quatre siècles, jusqu'à la trouvaille de Tomlinson, ils se comptent sur les doigts de la main. Sitôt inscrit de manière définitive sur les claviers d'ordinateur, ses petits noms vont se multiplier, selon les cultures, selon les phantasmes, les nôtres nous replongeant de nouveau dans les mystérieuses arcanes de notre enquête.
 
 
 

 

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