ENCYCLOPEDIE --UNIVERSELLE---

DE--LA--

LANGUE -FRANCAISE
 
Abiogenèse
ou
la génération spontanée


DE L'ANTIQUITÉ AU XVIIe siècle


introduction


" La génération spontanée, ou abiogenèse, est la plus ancienne des théories concernant l'origine du vivant sur Terre. Selon cette théorie, certains êtres vivants inférieurs, particulièrement les insectes, se reproduisent sous l'effet de facteurs physico-chimiques à partir de substances inorganiques.
Ainsi, dans la Chine ancienne, on croyait que les bambous généraient des pucerons ; en Inde c'est la naissance de mouches à partir d’ordures et de sueur ; les inscriptions babyloniennes mentionnent des vers engendrés par la boue des canaux ; dans l’Égypte antique, grenouilles et crapauds naissaient du limon déposé par le Nil.
Pour les philosophes grecs, la vie est propriété même de la matière ; elle est éternelle et apparaît spontanément chaque fois que les conditions sont propices. Ces idées se retrouvent dans les écrits de Thalès, de Démocrite, d’Épicure, de Lucrèce et de Platon. Aristote réalise la synthèse des idées développées avant lui et érige la génération spontanée en véritable théorie «selon laquelle les matières en décomposition engendrent des vers, de telle sorte que la terre ne produit que les plantes et les animaux conçus dès l’origine par le Créateur, par l’intermédiaire de germes qui ont été ensemencés dans les milieux favorables à leur développement».
extrait de : http://exobio.chez-alice.fr/generation-spontanee.htm

"Il faut bien noter que, depuis l’antiquité, la croyance dans la génération spontanée était souvent liée à l’idée de l’animation universelle. En effet, Aristote expliquait le phénomène dans son traité De la génération des animaux, III.11, par le pneuma qui réside dans l’humidité terrestre et répand la ‘chaleur psychique’ (thermotes psychiké) partout dans le monde de sorte que «tout est en quelque sorte plein d’âme»
5 . L’avis de Thémistius, qui reliait plus
explicitement l’âme du monde à la génération spontanée, a été diffusé grâce à la longue citation qu’a faite Averroès dans son Grand commentaire sur la Métaphysique d’Aristote
6. La discussion du Commentateur est rapidement
devenue un ‘lieu commun’ chez les scolastiques médiévaux7. À la Renaissance, c’est Ficin lui-même qui a développé considérablement l’idée de l’âme du monde et son application à la génération spontanée, en ouvrant ainsi la nouvelle voie ‘platonicienne’8. (...)
Pour cet objet, il nous semble que la critique, qu’a formulée un philosophe padouan Fortunio Liceti, sert de meilleur
guide 2 ." (...) En effet, "l’ouvrage de Liceti, De la génération spontanée des vivants, se divise en quatre livres dont le
premier est consacré à l’examen des opinions des anciens, des médiévaux et des modernes sur la génération spontanée. Ce premier livre est une véritable encyclopédie des idées formulées avant Liceti sur la question.

5 ARISTOTE, De la génération des animaux, III.11, 762a18-21.
6 THEMISTIUS, Paraphrase de la Métaphysique d’Aristote, XII.3 = S. LANDAUER, Themistii in Aristotelis
metaphysicorum librum XII paraphrasis, Berlin, 1903, p. 9.
7 AVERROES, Gand commentaire sur la Métaphysique d’Aristote (désormais GCM), XII.18 = A. MARTIN,
Averroès: Grand commentaire de la Métaphysique d’Aristote, livre lam-lambda, Paris, Belles Lettres, 1984, pp.
127-140.
8 H. HIRAI, La fortune du concept de semence de Marsile Ficin au XVIe siècle, «Accademia», IV, 2002, pp. 109-
132.
"
 

Cette introduction a été faite à partir d'extraits d'un article passionnant de de Hiro Hirai, de l'Université de Liège :
ÂME DE LA TERRE, GÉNÉRATION SPONTANÉE ET ORIGINE DE LA VIE: FORTUNIO LICETI CRITIQUE DE MARSILE FICIN
(http://www.sarton.ugent.be/index.php?id=70&type=file) , qui est riche d'informations sur le sujet de l'abiogenèse depuis l'antiquité jusqu'aux savants de la Renaissance, en particulier au travers de la critique de Ficin par Liceti. Parmi, ces doctes personnages, il en est un qui retiendra notre attention car il apporte une contribution importante aux idées sur l'abiogenèse : le physicien allemand de Wittenberg, Daniel Sennert (1572-1637), auquel Hiro Hirai a consacré un article :
Atomes vivants , origine de l’âme et génération spontanée chez Daniel Sennert (article extrait de : http://www.livinghistory.co.uk/homepages/hermes/Sennert.pdf)

Après Liceti, une des grands savants qui abordent le problème de la création du monde s'appelle Athanase Kircher (1602-1680). C'est encore Hiro Hirai qui nous permet d'éclairer les interprétations du père jésuite de la génération spontanée, avec : Interprétation chymique de la création et origine corpusculaire de la vie
chez Athanasius Kircher
(article extrait de : http://www.sarton.ugent.be/index.php?id=68&type=file)


XVII-XVIIIe siècles


"De William Harvey (1578-1657) à Georges Louis Buffon (1707 – 1788), les grands naturalistes* des XVIIème et XVIIIème siècle se déclarent « spontanéistes » et admettent que « les animaux et les végétaux naissent tous, soit spontanément, soit d’autres êtres organisés, soit en eux, soit de parties d’entre eux, soit par la putréfaction de leurs excréments » (29). La théorie de la « génération spontanée » s’oppose à celle de la « panspermie »*,
répandue depuis l’antiquité et selon laquelle « l’univers est semé de germes préexistants qui flottent dans l’air et se développent à la faveur de certaines circonstances »
29. Par des expériences rigoureuses, Franscisco Redi (1626–1687) démontre qu’en déposant leurs oeufs à la surface de vestiges organiques, les mouches sont à l’origine de la
génération de vers qu’il y naît. Son élève Vallisnieri prouve qu’en protégeant une pomme à l’aide d’une gaze, on
empêche les mouches de déposer leurs oeufs dans la chair du fruit et ainsi d’y voir se
développer les vers
*. L’abbé Lazarro Spallanzani (1729–1799), naturaliste et religieux italien, observe que
les « animalcules » se développent dans des fioles exposées à l’air et non dans celles qu’il a préalablement scellées à la flamme
*. Malgré les observations de Leeuwenhoek sur le cycle de la vie des insectes, et les expériences de Redi et Vallisnieri leva nt le voile sur le mystère de l’éclosion des larves dans certains végétaux, le « spontanéisme » reste une théorie admise jusqu’au XIXème siècle."

extrait de : http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/asclepiades/pdf/sbalcerowiak.pdf
 

29 DARMON P.
L’homme et les microbes, XVII-XXe siècle
Paris : Fayard, 1999 ; 69-70
 
* naturalistes : mais aussi des philosophes comme Descartes ou Bacon.
 
* panspermie : "La théorie de la panspermie soutient que la Terre aurait eté en des temps lointains, ensemencée par des germes de vie venant du cosmos. En cette fin de XIXe siècle, des personnages aussi illustres que Lord Kelvin, c'est-à-dire William Thomson, Hermann von Helmholtz ou Svante Arrhenius défendent ce point de vue. En France, le botaniste Gaston Bonnier sera l'un des plus ardents partisans de cette théorie. Finalement, apres environ quarante ans d'opposition avec 1'abiogenèse evolutive, la panspermie est mise à mal par les travaux expérimentaux du biologiste français Paul Becquerel, a la fin des annees 1910. Celui-ci montre en effet que dans les conditions drastiques du milieu cosmique les formes de resistance actuelles, spores et graines, ne survivent pas. Ces résultats ont largement participé à affaiblir et à marginaliser la panspermie, cette théorie ne reparaîtra que de manière occasionnelle et marginale au cours du siècle."
extrait de : http://www.sciences.univ-nantes.fr/cfv/cahiers/No4-2002-Exobiologie.pdf
 
* vers : ou encore Louis Joblot, qui en 1718 "démontre expérimentalement que les micro-organismes résultent d’une contamination par l’air ambiant. Il ne réussit pas à convaincre les naturalistes, qui considéraient le monde des micro-organismes comme le bastion le plus significatif de la génération spontanée."
extrait de : http://exobio.chez-alice.fr/generation-spontanee.htm
 
* flamme : L'Anglais John Needham (1713-1781) fait des expériences similaires.
 

XIXe siècle


Lamarck


"La « Physique terrestre » élaborée par Lamarck entre 1799 et 1800 constitue donc aux yeux de son inventeur la solution au problème qu’il se posait jusque-là. Cette physique devient en effet capable de préserver le statut particulier de la vie - seule force responsable de la production de molécules complexes – tout en admettant la génération spontanée et la transformation des organismes dans le temps. Ces transformations font suite à des changements permanents de l’atmosphère et de la surface terrestres, des changements qui eux-mêmes font l’objet de recherches de la part de Lamarck en météorologie et en hydrogéologie. Enfin, dans ce cadre et en dernière instance, le mouvement devient responsable de toute forme d’agrégation et de composition chimique. A la surface de la Terre, l’action du feu, l’élément le plus actif de la théorie lamarckienne de la matière, assure une production constante de mouvement. Ainsi, par exemple, le seul fait que la Terre tourne autour de son axe toutes les vingt-quatre heures, et présente tour à tour au soleil des zones diverses de son atmosphère et de sa surface, produit des phénomènes d’expansion et de condensation des masses gazeuses l’entourant, et donc du mouvement. Les forces physiques générées par le mouvement de la Terre deviennent responsables de la translation des bassins de l’océan autour de la surface du globe ; l’action des agents et mouvements atmosphériques (pluies, neige et donc rivières, vents, etc.) entaille la surface des terres émergées, où la vie accumule sans cesse des masses énormes de débris organiques. D’autres formes de l’élément feu, telles que la chaleur, l’électricité ou le magnétisme, sont présentes partout à la surface de la Terre. Or, la théorie de la génération spontanée élaborée par Lamarck prévoit que la production de formes de vie est constante partout où des globules de matériaux maintenues ensemble peuvent englober une molécule de gaz ou d’air. L’action de la chaleur – un fluide impossible à contenir et qui traverse tous les corps – peut alors engendrer un mouvement d’expansion de l’air ou du gaz contenu dans la molécule, et réciproquement, la diminution de la température peut provoquer une contraction du même fluide. En d’autres termes, on a ici la production d’un mouvement susceptible, dans certains cas, de favoriser la production de nouveaux composés, d’instaurer un mouvement vital capable de combiner des molécules de plus en plus complexes. C’est la raison pour laquelle Lamarck peut affirmer que la génération spontanée est un phénomène quotidien dans des lieux et sous des conditions appropriés. Il affirme aussi que, très rarement, une génération spontanée est capable « d’aller plus loin » et de donner naissance à un organisme capable de se reproduire et de se perpétuer : autrement dit, il est impossible d’obtenir des composées chimiques nouveaux car ceux-ci ne sont capables de se maintenir que dans des conditions suffisamment stables de mouvement organique, c’est-à-dire à partir du moment où irritabilité et orgasme vital sont actifs. Les générations spontanées existent seulement grâce aux fluides dispersés dans la nature ; aussi des classes d’animaux très simples existent-elles uniquement parce qu’elles sont soutenues par les fluides électriques ou caloriques les traversant et rendant possibles leurs mouvements vitaux, leur alimentation et leur reproduction."

extrait de : http://www.nd.edu/~hps/Biologie-hf.doc

Virey

L'opposant principal de Lamarck est Julien-Joseph Virey (1775, Langres - 1846) dont "il est important de souligner son opposition, constante et ferme à la thèse de la génération spontanée. C'est avec un langage quasiment lamarckien - le langage des Recherches sur les principaux faits physiques de 1794- qu'il souligne la différence absolue qui sépare l'organique de l'inorganique : il était impensable qu'une matière morte puisse produire la vie."
(...)
Le succès économique et la victoire morale -bien éphémère à dire vrai- remportés sur Cuvier ne
suffirent pas à apaiser l'anxiété de Virey concernant le virage amorcé par les sciences naturelles dès
1800. Plusieurs auteurs -Delamétherie, Bertrand, Patrin, Cabanis, Lamarck
[ou encore Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, NDE], pour ne citer que les plus connus- avaient approuvé, ou du moins s'étaient déclaré favorables à la théorie de la génération
spontanée. Ils avaient également avancé l'idée que les espèces détenaient en elles-mêmes la capacité de
s'adapter aux changements de l'environnement.
(...)
La réponse au problème posé par la génération spontanée ne lui pose pas de difficulté majeure :
« Il faut que la terre ait formé les germes, ou qu'ils aient été apportés d'ailleurs sur le globe. Nous ne
parlons point ici de la création de ces germes par la main de l'Etre Suprême, car elle ne peut pas être
contestée dans tous les cas. En effet, soit que la terre, l'air, l'eau ou les cieux... aient produit ces
germes, leur organisation si sublime et si parfaite ne peut être que le résultat d'une puissance tout à fait
intelligente et divine. L'eau exposée à une douce température fourmille bientôt d'une multitude
d'animalcules visibles au microscope ;... ces germes infinis et invisibles qui sont répandus par toute la
terre, ne sont que des particules de matière empruntées d'une force vivifiante, laquelle émane de la vie
propre au globe terrestre... Elles ont, pour ainsi dire, une existence particulière ; elles renferment dans
un petit espace plus de cet esprit de vie ; de là vient que ces germes sont susceptibles d'organisation et
capables de perpétuer leur durée par la reproduction, au moyen de la chaleur, de l'humidité et d'autres
circonstances favorables... Ces facultés que Dieu a données à cette matière se sont exaltées et
modifiées ensuite selon les circonstances »(17).
Ceux qui connaissent les notes de Lamarck sur la génération spontanée, situées dans la seconde
partie des Recherches de 1802, prendront intérêt à les comparer avec le passage cité ci-dessus."
 
(17) J.J. VIREY, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, Nature, vol. xv, 1804, pp. 358-414, citations pp. 378-379.
 
"Dans ses éloges, ainsi que dans les Rapports sur l'état de la science au tout début du XIXe siècle, Cuvier fait un exposé aussi partial que bien accueilli des questions qui semblèrent, à ses contemporains, cruciales pour l'histoire naturelle. Si nous suivons Cuvier, l'école buffonnienne n'a pas survécu à la mort de son fondateur en 1788, Lamarck était un personnage totalement isolé et discrédité, malgré le respect dont il était entouré en tant que taxinomiste des invertébrés. Lacepède également était isolé, perdu dans les chimères de son imagination, Virey n'était qu'un personnage très secondaire, Jean-Claude Delamétherie n'existait pas, pas plus que Sonnini de Manoncourt, Patrin, Poiret, et beaucoup d'autres naturalistes qui n'avaient pas obtenu de postes dans les institutions scientifiques officielles, mais qui avaient gagné l'attention et l'affection d'une grande partie des lecteurs d'ouvrages biologiques. Paradoxalement, Lamarck lui-même fit de son mieux pour créditer la reconstruction des événements par Cuvier. Il tait le fait qu'autour des années 1800 il n'était pas le seul, et en effet il avait été le dernier d'un groupe de naturalistes qui défendit la thèse de la génération spontanée, et celle du transformisme, ou du moins une interprétation quasi transformiste de l'histoire de la vie sur terre. Lamarck a insisté sur son isolement, et s'est amèrement plaint du traitement dont il fut l'objet de la part de ses pairs. J'ai mentionné ailleurs l'intérêt que plusieurs de ses contemporains ont porté au travail de Lamarck, ils ont discuté ses idées, et dans un cas au moins -je pense à Delamétherie- l'ont même incité à abandonner ses premières idées sur le principe vital, lui conseillant de s'orienter vers une interprétation matérialiste, physique, de la vie et de ses processus."

extrait de : http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/02/59/10/PDF/corsi_virey_lamarck.pdf
 

Pasteur et Pouchet


"À partir de 1859, Pasteur mène une lutte contre les partisans de la « génération spontanée », en particulier contre Félix Archimède Pouchet et un jeune journaliste, Georges Clemenceau; ce dernier, médecin, met en cause les compétences de Pasteur, qui ne l'est pas, et attribue son refus de la génération spontanée à un parti-pris idéologique (Pasteur est chrétien). Et ce fut finalement après six années de recherche que Pasteur démontra la fausseté de cette vieille théorie, selon laquelle « la vie pourrait apparaître à partir de rien, et les microbes être générés spontanément. »
(...)
Depuis le XVIIIe siècle, partisans et adversaires de la génération spontanée (aussi appelée hétérogénie) cherchent à réaliser des expériences décisives à l'appui de leur opinion. Les partisans de cette théorie (appelés spontéparistes ou hétérogénistes) soutiennent que, quand le contact avec l'air fait apparaître sur certaines substances des êtres vivants microscopiques, cette vie tient son origine non pas d'une vie préexistante mais d'un pouvoir génésique de l'air.
Pour les adversaires de la génération spontanée, l'air amène la vie sur ces substances non par une propriété génésique mais parce qu'il véhicule des germes d'êtres vivants.
 
En 1837, déjà, Schwann* a fait une expérience que les adversaires de la génération spontanée considèrent comme probante en faveur de leur thèse : il a montré que si l'air est chauffé (puis refroidi) avant de pouvoir exercer son influence, la vie n'apparaît pas.
Le 20 décembre 1858, l'Académie des Sciences prend connaissance de deux notes où Pouchet, naturaliste et médecin rouennais, prétend apporter une preuve définitive de la génération spontanée.
Le 3 janvier 1859, l'Académie des Sciences discute la note de Pouchet. Tous les académiciens qui participent à cette discussion : Milne Edwards, Payen, Quatrefages, Claude Bernard et Dumas, alléguant des expériences qu'ils ont faites eux-mêmes, s'expriment contre la génération spontanée, qui, d'ailleurs, est alors devenue une doctrine minoritaire.
Même après les discussions de l'Académie, il reste cependant deux points faibles dans la position des adversaires de la génération spontanée :
1. sous certaines conditions, ils obtiennent, sans pouvoir l'expliquer, des résultats apparemment favorables à la génération spontanée;
2. les procédés (chauffage, lavage à l'acide sulfurique, filtrage) par lesquels ils débarrassent l'air des germes qu'il pourrait véhiculer sont accusés par les spontéparistes de « tourmenter » l'air et de le priver de son pouvoir génésique.
Louis Pasteur raconte :
« Personne, ne sut indiquer la véritable cause d'erreur de ses expériences [= de Pouchet], et bientôt l'Académie, comprenant tout ce qui restait encore à faire, propose pour sujet de prix la question suivante : « Essayer, par des expériences bien faites, de jeter un jour nouveau sur la question des générations spontanées. » »
— Pasteur, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées.
C'est Pasteur qui va obtenir le prix, pour ses travaux expérimentaux exposés dans son Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées. (1861)"
 
extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Pasteur
 
* Schwann : Les Allemands Mathias Schleiden (Mathias Schleiden 1804-1881) et Theodor Schwann ( 7 décembre 1810, Neuss - 11 janvier 1882, Köln : Cologn)) élaborent les premières théories cellulaires végétales et animales en 1838 et 1839.
 
 
 
"L 'abiogenèse evolutive

A 1'opposé de cette première conception, qui envisage la vie comme un processus permanent, certains auteurs conçoivent une lente et progressive évolution de la matière, du minéral jusqu'au vivant. Cette approche parfois qualifiée d'abiogenèse évolutive a d'ailleurs trouvé un de ses premiers énoncés sous la plume de Charles Darwin en 1871. Celui-ci dans |une lettre à Hooker écrit ces phrases souvent reprises :
« On dit souvent que les conditions nécessaires à I'apparition des premiers organismes vivants sont réunies à présent et qu'elles ont toujours été. Mais si (et quel grand si) on peut imaginer que dans quelques mares chaudes contenant toutes sortes de sels ammoniacaux et phosphoriques, en présence de chaleur de lumière et d'électricité, etc. il avait pu se former chimiquement un composé protéique capable de subir des modifications complexes, un tel composé serait de nos jours dévoré ou absorbé, ce qui n'a pu être le cas avant la formation des êtres vivants. »
On voit donc ici comment Darwin admet la possibilité d'une évolution de la matière et explique I'absence d'un processus actuel d'apparition de la vie, cette nouvelle apparition étant rendue impossible par la présence de la vie actuelle."

4 William Thomson (Lord Kelvin) (1871), "Address of Sir William Thomson (President)", British Association for the Advancement of Sciences, Edinburgh, Report-187 L
" Svante Arrhenius (1910), L 'évolution des mondes, (Paris : Ch. Beranger). Gaston Bonnier (1910), Le monde végétal, (Paris : Flammarion).
7 Paul Becquerel (1910), "L'action abiotique de l'ultraviolet et l'hypothèse de l'origine cosmique de la vie", C. R. Acad. Sc, séance du 4 juillet 1910, 87-88.
 
extrait de : http://www.sciences.univ-nantes.fr/cfv/cahiers/No4-2002-Exobiologie.pdf
 

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